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Situation des droits humains dans le monde : le rapport annuel 2021-2022 publié

Société
Par   Isidore Alexis GOZO (gozoalexis6@gmail.com), le 30 mars 2022 à 10h51
Le rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde est désormais disponible. Ce rapport présenté, hier mardi 29 mars, par Amnesty international Bénin, attire l’attention de l’opinion publique aussi bien sur les atteintes aux droits humains constatées que sur les succès remportés tout au long de l’année 2021. L’année 2021 a été celle de l’espoir et des promesses. L’espoir nourri par chacun et chacune que les vaccins mettent un terme aux effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 et les promesses faites par les Etats et des groupes comme le G 7 et le G 20 de reconstruire en mieux. Cependant, souligne Amnesty international, ces promesses n’ont pas souvent été respectées. Emmanuel Adjanon, président du Conseil d’administration de Amnesty international Bénin, a évoqué le rôle de l’organisation. Il rappelle que Amnesty international est un mouvement qui regroupe des hommes et des femmes qui font de la lutte contre l’injustice et donc pour le respect des droits pour tous, leur affaire personnelle. Sa vision est de fonder un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme et dans d’autres textes internationaux. Dans cette optique, il milite pour que les dirigeants tiennent leurs promesses, respectent le droit international et rendent des comptes. A sa suite, Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif de Amnesty international Bénin, précise qu’en 2021, les gouvernements ont préféré choisir des politiques et des voies qui éloignaient un nombre croissant de population de la dignité et des droits fondamentaux. Les inégalités systémiques qui ont aggravé la pandémie, loin d’être réduites méthodiquement, se sont encore creusées. Il souligne qu’en Afrique subsaharienne, l’année 2021 a été marquée par un manque cruel d’accès aux vaccins, un accroissement des inégalités et de nombreuses souffrances liées aux conflits. « Au lieu de nous proposer une gouvernance mondiale authentique et riche de sens, les dirigeants de la planète se sont retranchés chacun et chacune dans leur caverne, au nom de l’intérêt national. Au lieu d’apporter plus de sécurité à davantage de gens, ils nous ont rapprochés du précipice de l’insécurité et même de la guerre dans certains cas. Au lieu de faire disparaître les pratiques et les stratégies qui nous divisent, ils ont jeté nos nations dans une compétition vouée à l’échec pour les richesses et les ressources de la planète, les poussant au conflit », se désole Dieudonné Dagbéto. Toutefois, le directeur exécutif de Amnesty international Bénin reconnaît que l’année 2021 n’a pas été totalement négative. A la faveur d’un travail constant pour les libertés, il constate des avancées en matière des droits humains en Afrique subsaharienne. Recommandations Afin de tenir les promesses, le directeur exécutif de Amnesty international Bénin émet plusieurs recommandations. A cet effet, les Etats et les institutions doivent ancrer fermement leurs mesures de redressement pour l’après-pandémie et leurs interventions destinées à faire face à la crise dans un cadre axé sur les droits humains, et favoriser un véritable dialogue avec la société civile, dont ils doivent faire un partenaire dans la recherche de solutions. Il préconise également que les Etats doivent remplir leur obligation de protéger les personnes sollicitant une protection internationale, respecter et préserver les droits de celles-ci et leur permettre de rester sur le territoire, dans des conditions décentes, jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée. « Si les Etats se contentent en 2022 de vouloir recoller les morceaux, nous n’avons guère le choix. Nous devons combattre toutes leurs tentatives de nous faire taire et résister face à chacune de leurs trahisons », a fait savoir Dieudonné Dagbéto qui annonce que, les semaines à venir, sera lancée une campagne mondiale de solidarité avec les mouvements populaires qui revendiquera le respect du droit de manifester.