La Nation Bénin...

Suspension immédiate du financement au profit du Vih: L’Oms alerte sur les menaces

Société
Organisation mondiale de la santé (Oms) Organisation mondiale de la santé (Oms)

L'Organisation mondiale de la santé (Oms) s’inquiète de la suspension immédiate du financement des programmes Vih dans les pays en voie de développement. L’institution l’a fait savoir dans une déclaration rendue publique ,mardi 28 janvier.

 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 31 janv. 2025 à 02h57 Durée 3 min.
#Organisation mondiale de la Santé (Oms)
  1. La suspension immédiate du financement des programmes Vih dans les pays en à faibles revenus et revenus intermédiaires préoccupe l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). L’institution dénonce le fait à travers une déclaration rendue publique, mardi 28 janvier dernier. Le financement offre un accès thérapeutique à plus de trente millions de personnes  vivant avec le Vih dans le monde.

La population vivant avec la pandémie n’est pas négligeable. À la fin de 2023, environ quarante millions de personnes en sont victimes dans le monde. Le défaut de financement pour le programme de lutte contre le Vih pourrait plomber les efforts de lutte et créer beaucoup de torts aux personnes vivant avec la maladie. 

« Un arrêt du financement des programmes Vih pourrait exposer immédiatement les Pvvih à un risque accru de maladies et de décès, tout en sapant les efforts pour prévenir la transmission dans les communautés et les pays », relève l’Oms.

Si rien n’est fait, les conséquences pourraient être dramatiques, ramenant malheureusement le monde à son passé peu glorieux dans le domaine de la lutte contre la pandémie. « De telles mesures, si elles sont prolongées, pourraient entraîner une augmentation des nouvelles infections et des décès, inversant des décennies de progrès et risquant de ramener le monde aux années 1980 et 1990, lorsque des millions de personnes mouraient du Vih chaque année dans le monde, y compris de nombreuses personnes aux États-Unis ».

Pour la communauté mondiale, cela pourrait entraîner des revers importants dans les partenariats et les investissements dans les avancées scientifiques qui ont été la pierre angulaire de la bonne programmation en santé publique, y compris les diagnostics innovants, les médicaments abordables et les modèles communautaires de prestation de soins Vih.

L’Oms lance un appel à la communauté internationale pour corriger le tir. « Nous appelons le gouvernement des États-Unis à autoriser des exonérations supplémentaires pour garantir la fourniture de traitements et de soins Vih vitaux », lance l’institution.

Deux décennies plus tôt, le Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le Sida (Pepfar) a été mis en place. Ce plan est une initiative phare de la réponse mondiale à la pandémie depuis sa création il y a plus de 20 ans.

L'arrêt actuel du financement pour Pepfar aura un impact direct sur des millions de vies qui dépendent de l'approvisionnement prévisible en traitement antirétroviral sûr et efficace.

Le Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le Sida est actif dans plus de cinquante pays à travers le monde. Au cours des deux dernières décennies, ce financement a sauvé plus de vingt-six millions de personnes vivant avec le Vih. Actuellement, le Programme fournit un traitement Vih à plus de vingt millions de personnes vivant avec le Vih dans le monde, dont cinq cent soixante-six mille enfants de moins de 15 ans.

La déclaration de l’Oms renseigne qu’au cours de 2024, « Pepfar et ses partenaires, dont l'Oms, ont travaillé sur des plans de durabilité avec les pays pour une plus grande appropriation nationale et une réduction du soutien des donateurs jusqu'en 2030 et au-delà. Un arrêt soudain et prolongé des programmes ne permet pas une transition gérée et met en danger la vie de millions de personnes ».

L'Organisation mondiale de la Santé « s'engage à soutenir Pepfar et d'autres partenaires, ainsi que les gouvernements nationaux, dans la gestion des processus de changement de manière efficace pour minimiser l'impact sur les personnes vivant avec le Vih ».