La Nation Bénin...
Un
atelier régional de formation des acteurs des radios des espaces frontaliers
s’est tenu à Natitingou du 17 au 19 septembre dernier. Il s’inscrit dans la
mise en œuvre des recommandations de l’étude sur les contraintes et
opportunités d’accès à l’information pour les populations transfrontalières. Il
s’agit d’un renforcement des capacités de ces acteurs dont le rôle est
prépondérant, selon le préfet de l’Atacora.
Les acteurs des radios des espaces frontaliers ont pris part à un atelier à Natitingou, du mardi 17 au jeudi 19 septembre dernier. Venus des espaces frontaliers confrontés à l’insécurité, ces acteurs ont été outillés à l’initiative de la direction du développement et de la coopération (Ddc) pour produire une information de qualité, fiable et adaptée aux besoins spécifiques de leurs communautés, tout en travaillant dans un environnement sécurisé. L’atelier vise spécifiquement à améliorer la sécurité des acteurs en leur fournissant les outils et connaissances nécessaires pour travailler dans des environnements hostiles et réduire les risques auxquels ils sont confrontés, renforcer les compétences en vérification des faits et en journalisme d'investigation pour lutter contre la désinformation et produire des contenus fiables...
Richard
Komi, chef antenne de la Haac Atacora-Donga fait observer qu’aux difficultés
internes à ces médias de proximité vient s’ajouter la situation conjoncturelle
commune à tous les pays depuis quelques années, causant une insécurité et des
désagréments dans les régions frontalières. Ces organes, selon lui, abordent
souvent dans leurs programmes, les conflits entre agriculteurs et éleveurs transhumants.
Il a précisé le rôle de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la
communication (Haac) qui diligente des missions de sensibilisation vers les
médias, conduites par des conseillers surtout en période électorale. Aussi,
a-t-il rappelé que le Réseau des instances africaines de régulation et de la
communication (Riarc) permet d’aborder certains problèmes liés à la législation
des médias et à la régulation des programmes entre pays membres. Le Riarc
initie, confie Richard Komi, des activités dans la prévention des
dysfonctionnements relatifs à la collecte et à la diffusion d’informations
anodines à l’intérieur des pays, mais très sensibles en raison de
l’environnement des frontières ou du contexte de leur diffusion.
«
Si vous êtes conscients des effets que peuvent avoir les émissions au niveau
des frontières, vous devenez de véritables acteurs de changement et vous allez
apporter les réponses que nous espérons, à savoir promouvoir la paix, la
cohésion sociale dans ces zones qui sont aujourd’hui instables », confie Babalola Gérard Lalèyè, conseiller régional gouvernance Afrique de l’Ouest,
représentant la cheffe de la Coopération suisse au Bénin. Il rappelle que les
radios frontalières sont appelées à jouer un rôle déterminant dans le
renforcement de l’intégration sous-régionale, confrontée à des instabilités
politiques et sécuritaires, informe-t-il. Pour Lydie Déré Chabi Nah, préfet de
l’Atacora, l’atelier vient à point nommé pour répondre aux besoins pressants et
importants de traitement de l’information dans un contexte d’insécurité dans
les zones transfrontalières.
Il
faut dire que la Suisse soutient des initiatives de promotion de l’information
au profit des communautés pauvres et vulnérables à travers les émissions
radiophoniques. Ces radios locales, de proximité ont ainsi pu contribuer à
l’éveil des consciences et à l’assise de la démocratie à la base dans les
contrées souvent éloignées des capitales. Il s’observe qu’aujourd’hui, l’offre
des médias traditionnels est confrontée à l’avènement des réseaux sociaux et,
dans les espaces transfrontaliers, aux défis sécuritaires■