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Troubles obsessionnels compulsifs: Comment les comprendre et traiter

Société
Comlan Kouassi, spécialiste des troubles neuropsychiatriques Comlan Kouassi, spécialiste des troubles neuropsychiatriques

Les troubles obsessionnels compulsifs (Toc) affectent la vie de milliers de personnes dans le monde. Caractérisés par des pensées envahissantes et des comportements répétitifs, ils altèrent profondément la qualité de vie des individus. Comlan Kouassi, spécialiste des troubles neuropsychiatriques, évoque cette pathologie et les moyens de la soigner.

Par   Lhys DEGLA, le 22 oct. 2024 à 09h52 Durée 3 min.
#Santé

Le trouble obsessionnel compulsif (Toc) est une maladie neuropsychiatrique qui se manifeste par des obsessions et des compulsions répétitives. Ces obsessions peuvent être des idées ou des images non désirées, souvent anxiogènes, qui envahissent l’esprit de la personne. Ces pensées déclenchent des comportements compulsifs que l’individu adopte dans l’espoir d’apaiser son anxiété. Ce cycle perturbe non seulement ses activités quotidiennes, mais aussi ses interactions sociales. « Les Toc altèrent la qualité de vie de l’individu en affectant ses pensées, ses comportements et ses émotions », explique Comlan Kouassi, spécialiste de cette pathologie.

Les compulsions se manifestent par des comportements répétitifs, comme le lavage excessif des mains ou la vérification constante de la fermeture d’une porte. Ces comportements, bien que motivés par la peur, deviennent rapidement irrationnels. « Prenons l’exemple du lavage des mains : la personne a peur d’être contaminée et se sent obligée de les laver sans cesse, même si cela devient contre-productif », poursuit Comlan Kouassi. Ces rituels compulsifs finissent par envahir la vie quotidienne, créant un véritable handicap.

Les exemples sont variés, mais l’impact est toujours le même. Qu’il s’agisse de vérifier si un robinet est bien fermé ou de nettoyer sans arrêt une table par peur de la saleté, le Toc empêche l’individu de mener une vie normale. La peur d’un malheur à venir ou d’une contamination imaginaire devient le moteur de ces rituels.

Des formes multiples et variées

Les Toc peuvent se classer selon plusieurs types. « On distingue souvent les troubles obsessionnels liés à la contamination, comme le lavage excessif, et ceux liés à la vérification », précise le spécialiste. D’autres formes existent, comme les Toc de superstition, où la personne est obsédée par la crainte qu’un malheur ne survienne, ou encore les Toc d’accumulation, qui poussent à conserver des objets inutiles, souvent par peur du manque. Ces troubles ne se manifestent pas de la même manière chez tout le monde. Les enfants, par exemple, peuvent exprimer leur mal-être par des comportements agressifs ou une baisse de performance à l’école, tandis que les adultes se retrouvent souvent prisonniers de rituels précis. « En général, les Toc s’installent dès l’adolescence, vers 14 ans. Malheureusement, ils ne sont pas toujours détectés à cet âge et c’est souvent à l’âge adulte que l’individu consulte», déplore Comlan Kouassi.

Diagnostic et prise en charge

Pour diagnostiquer les Toc, il existe plusieurs tests qui permettent d’évaluer si les symptômes sont plutôt obsessionnels, compulsifs, ou une combinaison des deux. « Une fois le diagnostic posé, la prise en charge combine généralement des thérapies cognitivo-comportementales et une médication appropriée », explique le spécialiste. Cependant, dans son cabinet, Comlan Kouassi privilégie une approche innovante: « Nous avons expérimenté les thérapies narratives associées à des techniques de libération émotionnelle, comme l’Eft (Emotional Freedom Technique). Les résultats sont très probants ».
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Ces techniques offrent une alternative intéressante aux méthodes traditionnelles, tout en étant parfois combinées avec des approches cognitivo-comportementales. L’Eft, par exemple, repose sur une forme de libération des émotions bloquées, ce qui permet aux patients de mieux gérer leurs compulsions.

Les causes des Toc : une énigme scientifique

À ce jour, la science n’a pas encore identifié de cause précise aux Toc, même si plusieurs hypothèses existent. « Il est probable qu’un facteur génétique entre en jeu, car on observe souvent des antécédents familiaux chez les patients », note Comlan Kouassi. De plus, des études pointent un dysfonctionnement au niveau des neurones. Cependant, rien de concret n’a encore été prouvé.

Malgré ce flou scientifique, il est clair que les Toc peuvent se soigner. « Oui, cela se guérit si l’on prend les moyens nécessaires», assure M. Kouassi. Pour cela, il est essentiel de consulter et de suivre une thérapie adaptée. Même si certains patients parviennent à vivre avec leurs symptômes, beaucoup trouvent un réel soulagement grâce aux traitements actuels.

Un espoir pour les patients

Les progrès réalisés dans la compréhension et le traitement des Toc offrent un espoir aux patients. Les thérapies narratives et l’Eft, par exemple, permettent à de nombreux patients de mieux vivre avec leurs troubles. « La clé réside dans la combinaison de différentes approches thérapeutiques. Chez nous, l’association de l’Eft et des thérapies cognitivo-comportementales a montré des résultats encourageants », conclut Comlan Kouassi.

En fin de compte, les Toc ne sont pas une fatalité. Avec un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée, il est possible de retrouver une qualité de vie satisfaisante. Cependant, il reste encore beaucoup à découvrir sur cette maladie, notamment en ce qui concerne ses causes profondes. Les recherches se poursuivent et chaque nouveau progrès offre un peu plus de lumière sur ce trouble encore trop souvent mal compris■