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Construction de la route Akassato-So-Ava: Le site remis à l’entreprise Retel

Société
Les ingénieurs et les autorités en pleine discussion lors  de la remise de site Les ingénieurs et les autorités en pleine discussion lors de la remise de site

Longtemps attendue par les populations, la réalisation de la voie Akassato–So-Ava entre enfin dans sa phase active. Le site a été officiellement remis à l’entreprise Retel, adjudicataire du marché, ce vendredi 25 juillet. Cette route de 4,1 km, qui devra être livrée dans 16 mois, promet de désenclaver durablement la commune lacustre et de stimuler son économie.

 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 28 juil. 2025 à 09h00 Durée 2 min.
#route Akassato-So-Ava

La construction de la route Akassato–So-Ava, bien plus qu’un chantier, marque une avancée significative dans le désenclavement d’une zone parmi les plus enclavées du sud du Bénin. Ce projet ambitieux, inscrit dans les priorités du gouvernement à travers le Programme d’action du gouvernement (Pag), a connu une étape majeure avec la remise officielle du site à l’entreprise Retel, vendredi 25 juillet dernier. D’une longueur de 4,1 km, cette voie stratégique partira du carrefour en T à Akassato jusqu’à l’embarcadère de So-Ava. Elle comportera également une liaison directe vers la plateforme logistique destinée au transport fluvial. L’objectif est de connecter solidement cette commune lacustre aux grands axes routiers et à la capitale économique Cotonou. L’ingénieur Dimitri Lascaris, représentant de la société Tr Ingineering, en charge des études techniques du projet, a levé le voile sur la complexité du chantier. « Sur les 4,1 km de route, environ 3 km traversent une zone inondable, inaccessible durant 4 à 5 mois à cause de la remontée des eaux», explique-t-il. La principale difficulté réside donc dans le rehaussement de la route pour la rendre praticable toute l’année. Pour atteindre cet objectif, quelque 200 000 m³ de latérite devront être acheminés depuis les zones de Toffo et Allada. Des remblais de 3 mètres de hauteur sont prévus, avec du sable disponible à proximité. À cela s’ajoutent 11 ouvrages de dalots de 3 m de large et 2,5 m de haut pour garantir l’évacuation des eaux et protéger la chaussée. « Une fois la route sortie de l’eau, le gros des travaux pourra avancer rapidement. Il s’agira ensuite de poser les structures, les chaussées, les glissières de sécurité et l’éclairage public », ajoute l’ingénieur Dimitri Lascaris.

Un projet vital

Pour l’entreprise Retel, maître d’œuvre du projet, cette route n’est pas un simple chantier.

« C’est un projet vital pour désenclaver So-Ava et stimuler le développement économique et social de la zone », a estimé Jaziri Sabri, directeur général de l’entreprise, qui a déjà mobilisé le matériel, les équipes et anticipé les plans d’exécution pour démarrer aussitôt les travaux. Afin d’assurer la continuité du trafic durant les travaux, des déviations seront mises en place en demi-chaussée pour la zone urbaine et en pleine largeur pour la zone inondable. Outre la chaussée elle-même, les équipements prévus garantissent une infrastructure moderne et sécurisée qui comprendra 6 km de glissières de sécurité sur les parties surélevées, 200 mètres d’éclairage public, un couloir technique destiné aux réseaux de la Soneb, de la Sbee et de télécommunications, ainsi qu’une plateforme logistique aménagée pour le fret fluvial. Cette plateforme logistique de 1 500 m², à construire à l’embarcadère, servira de point d’accueil aux marchandises en provenance ou à destination des pirogues. Les responsables de l’entreprise Retel ont promis de respecter scrupuleusement les normes de qualité et de sécurité durant les 16 mois de travaux. L’enjeu est de livrer une route durable, capable de résister aux contraintes climatiques et hydrologiques de la région. Présent lors de la cérémonie, Jean Zannou, député et ancien maire de So-Ava, a exprimé sa reconnaissance et son soulagement. « Quand j’étais maire, je militais déjà pour la construction de cette voie. C’est un rêve qui se concrétise enfin. Ce projet est crucial pour nous », s’est-t-il exprimé. Il a également salué l'engagement du gouvernement dans le programme "Réinventer la cité lacustre de Ganvié" qui englobe cette infrastructure et bien d'autres investissements dans les localités lacustres. À terme, la route Akassato–So-Ava pourrait bien transformer durablement le quotidien de milliers d’habitants en facilitant l’accès à l’éducation, aux soins, aux marchés et aux services publics. Un chantier qui, au-delà du béton et de l’asphalte, trace une voie vers une inclusion territoriale réelle.