La Nation Bénin...
Longtemps attendue par les populations, la réalisation de
la voie Akassato–So-Ava entre enfin dans sa phase active. Le site a été
officiellement remis à l’entreprise Retel, adjudicataire du marché, ce vendredi
25 juillet. Cette route de 4,1 km, qui devra être livrée dans 16 mois, promet
de désenclaver durablement la commune lacustre et de stimuler son économie.
La construction de la route Akassato–So-Ava, bien plus qu’un chantier, marque une avancée significative dans le désenclavement d’une zone parmi les plus enclavées du sud du Bénin. Ce projet ambitieux, inscrit dans les priorités du gouvernement à travers le Programme d’action du gouvernement (Pag), a connu une étape majeure avec la remise officielle du site à l’entreprise Retel, vendredi 25 juillet dernier. D’une longueur de 4,1 km, cette voie stratégique partira du carrefour en T à Akassato jusqu’à l’embarcadère de So-Ava. Elle comportera également une liaison directe vers la plateforme logistique destinée au transport fluvial. L’objectif est de connecter solidement cette commune lacustre aux grands axes routiers et à la capitale économique Cotonou. L’ingénieur Dimitri Lascaris, représentant de la société Tr Ingineering, en charge des études techniques du projet, a levé le voile sur la complexité du chantier. « Sur les 4,1 km de route, environ 3 km traversent une zone inondable, inaccessible durant 4 à 5 mois à cause de la remontée des eaux», explique-t-il. La principale difficulté réside donc dans le rehaussement de la route pour la rendre praticable toute l’année. Pour atteindre cet objectif, quelque 200 000 m³ de latérite devront être acheminés depuis les zones de Toffo et Allada. Des remblais de 3 mètres de hauteur sont prévus, avec du sable disponible à proximité. À cela s’ajoutent 11 ouvrages de dalots de 3 m de large et 2,5 m de haut pour garantir l’évacuation des eaux et protéger la chaussée. « Une fois la route sortie de l’eau, le gros des travaux pourra avancer rapidement. Il s’agira ensuite de poser les structures, les chaussées, les glissières de sécurité et l’éclairage public », ajoute l’ingénieur Dimitri Lascaris.
Un projet vital
Pour l’entreprise Retel, maître d’œuvre du projet, cette
route n’est pas un simple chantier.
« C’est un projet vital pour désenclaver So-Ava et
stimuler le développement économique et social de la zone », a estimé Jaziri
Sabri, directeur général de l’entreprise, qui a déjà mobilisé le matériel, les
équipes et anticipé les plans d’exécution pour démarrer aussitôt les travaux.
Afin d’assurer la continuité du trafic durant les travaux, des déviations
seront mises en place en demi-chaussée pour la zone urbaine et en pleine
largeur pour la zone inondable. Outre la chaussée elle-même, les équipements
prévus garantissent une infrastructure moderne et sécurisée qui comprendra 6 km
de glissières de sécurité sur les parties surélevées, 200 mètres d’éclairage
public, un couloir technique destiné aux réseaux de la Soneb, de la Sbee et de
télécommunications, ainsi qu’une plateforme logistique aménagée pour le fret
fluvial. Cette plateforme logistique de 1 500 m², à construire à l’embarcadère,
servira de point d’accueil aux marchandises en provenance ou à destination des
pirogues. Les responsables de l’entreprise Retel ont promis de respecter
scrupuleusement les normes de qualité et de sécurité durant les 16 mois de
travaux. L’enjeu est de livrer une route durable, capable de résister aux
contraintes climatiques et hydrologiques de la région. Présent lors de la
cérémonie, Jean Zannou, député et ancien maire de So-Ava, a exprimé sa
reconnaissance et son soulagement. « Quand j’étais maire, je militais déjà pour
la construction de cette voie. C’est un rêve qui se concrétise enfin. Ce projet
est crucial pour nous », s’est-t-il exprimé. Il a également salué l'engagement
du gouvernement dans le programme "Réinventer la cité lacustre de
Ganvié" qui englobe cette infrastructure et bien d'autres investissements
dans les localités lacustres. À terme, la route Akassato–So-Ava pourrait bien
transformer durablement le quotidien de milliers d’habitants en facilitant
l’accès à l’éducation, aux soins, aux marchés et aux services publics. Un
chantier qui, au-delà du béton et de l’asphalte, trace une voie vers une
inclusion territoriale réelle.
Les ingénieurs et les autorités en pleine discussion lors de la remise de site