La Nation Bénin...
Le
gouvernement avait annoncé en début d’année, la création de plusieurs agences
pour valoriser l’exception culturelle au service du développement touristique.
Les organes en charge de leur opérationnalisation ont été enfin installés par
le ministre en charge du Tourisme.
La
démarche du gouvernement en créant les quatre agences chargées de la sauvegarde
de la culture dans différentes aires socioculturelles consiste à travailler à
la préservation et la mise en valeur de notre patrimoine immatériel. Le
tourisme va se nourrir, entre autres du patrimoine, de la culture, des arts.
C’est l’option faite par le gouvernement à travers la création de l’Agence de
sauvegarde de l’aire culturelle Adja-Tado, l’Agence de sauvegarde de la culture
Yoruba, l’Agence de sauvegarde de la culture du Grand Borgou et enfin l’Agence
de sauvegarde de la culture des Montagnes. Elles ont pour mission
principale d’élaborer des plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
et d’assurer leur mise en œuvre dans la perspective d’améliorer leur
contribution au développement socioéconomique du pays.
En
procédant à l’installation des organes chargés du fonctionnement de ces
agences, Jean Michel Abimbola, ministre en charge du Tourisme et de la Culture
a insisté sur certaines nuances. La répartition telle que faite, pourrait
s’apparenter à une limitation spatiale ou même géographique. Mais il n’en est
rien. « Les agences ne disposent pas de territoire physique de compétence,
mais couvrent plutôt des espaces socioculturels », a-t-il indiqué à
l’occasion. Ces espaces socioculturels sont ceux des territoires. « Donc
on en reviendra à la géographie, mais il n’y a pas un découpage géographique
par aires socioculturelles », poursuit-il. Pour ce qui est de leurs
missions, elles sont là pour élaborer des plans de sauvegarde du Patrimoine
culturel immatériel (Pci). « Il est important de noter que quand on dit
sauvegarde, c’est au sens de l’Unesco. Sauvegarde, pas au sens de la sécurité
ou de la sûreté comme on peut faire dans un aéroport, par exemple »,
précise-t-il aussi. Il faut plutôt, indique le ministre, voir dans le sens des
Conventions de l’Unesco sur le patrimoine. En appui aux agences, des comités
scientifiques ont été mis en place. En dehors de l’élaboration des plans de
sauvegarde du Pci, ces structures doivent assurer leur mise en œuvre dans la
perspective de leur contribution au développement socio-économique.
Le
Guèlèdè, la Gaani constituent désormais des produits touristiques à fort
potentiel qu’il faudra exploiter pour la visibilité du Bénin à l’international
et même pour la mobilisation de ressources à travers le tourisme. « La
cohérence de ces agences avec la vision du Bénin voudrait une imbrication entre
tourisme, culture et art. C’est un des piliers majeurs … dans le cadre de la
diversification de l’économie. Ce n’est pas seulement le côté esthétique qui
nous motive, c’est surtout le côté économique pour pouvoir créer de l’emploi,
créer de la richesse », soutient le ministre. Autant les ressources
minières sont importantes, autant le potentiel agricole est important, autant
la culture béninoise si riche dans sa diversité, constitue un précieux
matériau, une matière première que « nous avions délaissée jusqu’à présent
et que nous allons désormais faire fructifier », s’engage-t-il. Le Bénin
s’inscrit dans cette logique, un peu comme d’autres pays au monde qui ne
disposant pas tellement de ressources minières ou pas du tout sont pourtant
dans les premières économies mondiales.
Le fonctionnement des agences qui connaitra une allure plus vive dès le début de l’année prochaine prévoit aussi un vaste programme sur la thématique de renforcement, sauvegarde et valorisation du patrimoine culturel et historique, matériel et immatériel du Bénin, qui sera mis en route dans le cadre d’un accord entre le gouvernement et l’Unesco.