Communication non verbale dans le couple: Détecter et traiter les attentes non exprimées par son/sa partenaire

Quels sont les facteurs psychologiques ou sociaux qui alimentent les attentes irréalistes dans un couple ?

Les attentes irréalistes prennent racine dans les blessures psychologiques que chaque partenaire porte en lui. Wilhelm Reich a identifié cinq blessures principales : l’injustice, le rejet, l’abandon, la trahison et l’humiliation. Ces blessures se développent durant l’enfance en fonction de la relation avec la figure d’attachement. Par exemple, un partenaire ayant vécu une blessure d’abandon peut manifester une forte dépendance affective. Cela se traduit par un besoin constant de preuves d’amour, qui peut étouffer l’autre. De même, une faible estime de soi, souvent liée à un manque d’affection dans l’enfance, peut engendrer des attentes irréalistes : l’individu attend de son partenaire qu’il comble tous ses besoins émotionnels. Outre ces conditionnements internes, les facteurs sociaux jouent également un rôle. Les modèles de couples idéalisés sur les réseaux sociaux ou dans les films influencent nos attentes. La pression des parents, qui projettent leurs propres expériences ou schémas sur le couple, peut aussi alimenter ces attentes.

Quels signaux peuvent alerter un couple sur l’existence d’attentes non exprimées ?

Certains comportements sont des signaux d’alarme. On observe, par exemple, une perte de spontanéité, un isolement ou une lenteur dans les interactions. Les partenaires se réfugient dans leur portable, se réduisent à des rôles parentaux, et les moments de complicité disparaissent. Un autre signe est l’échange réduit à des messages virtuels alors qu’ils vivent sous le même toit. Ce genre de distance émotionnelle et physique indique la présence de non-dits et d’attentes non exprimées.

Quelles sont les stratégies pour clarifier les attentes dans un couple ?

Une communication ouverte et positive est essentielle. Cela implique de choisir ses mots avec soin pour éviter de critiquer ou de juger. Par exemple, au lieu d’accuser, on peut dire : « J’ai l’impression que notre relation a changé. Qu’en penses-tu ? ». Il faut aussi qu’il y ait une prise de conscience mutuelle. Chaque partenaire doit accepter qu’il y a un problème et s’engager à le résoudre. L’initiative peut venir de celui qui remarque la situation en premier. Proposer un rendez-vous pour discuter dans un moment calme est une bonne approche. 

Dans le cadre de la psychologie positive, quels exercices conseillez-vous pour encourager le dialogue ?

La psychologie positive invite à cultiver les émotions positives. Deux exercices concrets sont particulièrement efficaces : Reformuler ce qu’on attend de l’autre. Cela permet de clarifier les malentendus et d’éviter les jugements hâtifs. Les rendez-vous de gratitude. Les partenaires prennent un moment, une ou deux fois par mois, pour exprimer ce qu’ils apprécient chez l’autre. Chacun identifie un aspect positif de l’autre, le partage et explique en quoi cela lui fait du bien. D’autres activités communes, comme le sport, des jeux de société ou des moments spirituels, renforcent aussi les émotions positives et l’empathie.

 Un couple peut-il réévaluer ses attentes au fil du temps ? 

Plutôt que de se concentrer sur les attentes, il est préférable de vivre le quotidien et de cultiver les moments positifs. Revenir sur les attentes et les expliquer peut parfois amplifier les frustrations. En se concentrant sur des actes d’amour au quotidien, le couple crée une atmosphère favorable pour surmonter les conflits. L’essentiel est de travailler sur soi-même et sur la relation en vivant pleinement l’instant présent. Les attentes irréalistes dans un couple ne sont pas une fatalité. Avec une prise de conscience, une communication bienveillante et des pratiques inspirées de la psychologie positive, il est possible de renforcer les liens et d’avancer ensemble malgré les blessures et les différences.