La Nation Bénin...
Les nouveaux membres de la Fédération béninoise de football (Fbf) et du Comité de normalisation du football ne se sont pas présentés jeudi 7 juillet au tribunal de première instance de Porto-Novo pour répondre des faits qui leur sont reprochés, suite à l’organisation le vendredi 10 juin dernier, du congrès électif du comité exécutif de la FBF malgré l’ordonnance du juge en date jeudi 9 juin, et qui suspend sans délai la tenue desdites assises.
Aucun des membres nouvellement élus de la Fédération béninoise de football et du Comité de normalisation du football (Conor) n’a répondu jeudi 7 juillet à la convocation du Tribunal de première instance de Porto-Novo. Les 19 membres mis en cause de ces deux structures ont brillé tous par leur absence. Ce qui a laissé place à toutes sortes de commentaires. Chacun y est allé de sa manière pour expliquer cette absence du président de la FBF Moucharaf Anjorin et son équipe.
En effet, les mis en cause devraient être interrogés par le juge sur les chefs d’inculpation de «Rébellion à décision de justice, faux et usage de faux et complicité de faux et usage de faux» qui leur sont reprochés. En leurs lieux et places, ils ont préféré envoyer chacun leurs avocats les représenter. Mais ces derniers ont été éconduits par le juge d’instruction du 3e cabinet du Tribunal de première instance de Porto-Novo. De sources judiciaires, le juge a manifesté une fin de non-recevoir à la constitution de la vingtaine d’avocats mobilisés pour défendre les mis en cause pour la simple raison qu’à ce niveau de la procédure pénale, ceux-ci n’ont pas encore leur place dans le dossier. En d’autres termes, un avocat ne peut représenter son client absent et mieux, quand l’inculpation n’est même pas encore posée. En matière pénale, c’est l’accusé qui devance l’avocat et non le contraire.
Prenant le contre-pied des argumentaires du juge, les avocats ont tenté en vain de convaincre ce dernier avec à l’appui les dispositions du Code de procédure pénale qui permettent à un magistrat instructeur de recevoir la constitution d’un avocat même en l'absence du client à l’interrogation de première comparution. Mais les deux camps ne se sont pas compris. Les avocats sont repartis hier matin du Tribunal de Porto-Novo très remontés contre le juge qui serait décidé à ne pas les écouter. «Nous n’allons pas laisser nos clients se faire jeter aussi facilement en prison», lance un avocat à sa sortie du bureau du juge. Celui-ci ne manquera pas de passer à la vitesse supérieure. Il peut décerner des mandats d’arrêt contre chacun des 19 mis en cause pour forcer leur comparution.
Pour rappel, ces acteurs du football avaient organisé le dernier congrès de renouvellement des membres du comité exécutif de la Fbf en dépit de l’ordonnance N°76/Pt-PN/2016 en date du jeudi 9 juin 2016, du juge du Tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo qui suspend sans délai la tenue des assises jusqu’à nouvel ordre. Ils tombent ainsi sous le coup de la loi pénale et sont poursuivis pour les trois chefs d’inculpation évoqués supra.