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Election du Comité exécutif de la Fbf: Une autre étape franchie dans le dénouement de la crise

Sports
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 13 juin 2016 à 14h31

Malgré l'ordonnance N° 76/Pt-PN/ 2016 du Tribunal de Première instance de Porto-Novo, l’interdisant à nouveau, le Comité de normalisation ( CoNor) a organisé, vendredi 10 juin dernier au palais des Congrès de Cotonou, l’Assemblée générale élective de la Fédération béninoise de football (Fbf). A l’arrivée, c’est la liste «Consensus National pour un Nouveau départ » (CN2D) conduite par Moucharafou Anjorin qui, sans grande surprise, a été élue.

Initialement prévu pour le 4 avril dernier, le congrès électif de la Fbf n’avait pu se tenir. Une ordonnance prise un peu plus tôt, plus précisément le 1er avril par le juge du Tribunal de Première instance de Porto-Novo l’avait interdit malgré l’arrivée des émissaires de la Fifa et de la Caf, Constant Omari et Prosper Abéga au Bénin. Sous la menace de suspension du Bénin, l’instance dirigeante du football mondial avait impérativement fixé son organisation pour le 4 mai dernier. Ce qui ne fut pas le cas, quand bien même, ses représentants avaient une nouvelle fois effectué le déplacement. Mettant alors sa menace à exécution, la Fifa avait suspendu le pays et son football, mardi 10 mai au cours de son Congrès à Mexico. Elle avait conditionné la levée de sa sanction par l’élection du nouveau Comité exécutif de la Fbf.

Conséquence, les juniors n’ont pas pu jouer le 2e tour qualificatif de la CAN U-20, Zambie 2017, contre leurs homologues les Chevaliers de la Méditerranée de la Libye. Ils ont tout simplement été disqualifiés. Leurs aînés, seniors appelés à disputer le match de la 5e journée des éliminatoires de la CAN Gabon 2017 à domicile, dimanche 5 juin dernier, face au Nzalang Nacional de la Guinée Equatoriale, s’apprêtaient aussi à connaître le même sort. Mais les démarches entreprises par le ministre des Sports, Oswald Homéky, dans le sens d’amener les membres des clans protagonistes à la table des négociations ont contraint la Fifa et la Caf à accorder un sursis aux Ecureuils en repoussant leur match au dimanche 12 juin. Mais avant, le Bénin avait l’obligation d’organiser son fameux congrès électif avant samedi 11 juin. Grâce aux diverses rencontres initiées par le ministre des Sports, le juge avait fini par rétracter son ordonnance, avant de la prendre à nouveau, jeudi 9 juin dernier pour interdire l’évènement programmé le lendemain.
Toutefois, le congrès électif a fini par avoir lieu. C’était vendredi 10 juin dernier, sous haute surveillance policière, au palais des Congrès de Cotonou. Sans badge, il était difficile d’accéder à la salle que les délégués venus des 4 coins du pays ont rejoint très tôt le matin. Les travaux ont connu la présence des observateurs de la Fifa, Constant Guy Omari et Augustin Sidy Diallo.
Passé les allocutions du président du Conor, Me Rafiou Paraïso et du représentant de la Fifa, Constant Omari, il a été procédé au contrôle des mandats des délégués, puis à l’élection proprement dite. Avant que Me Rafiou Paraïso n’entre en possession de l’exploit d’huissier interdisant le congrès, la seule liste « Consensus National pour un Nouveau Départ » en compétition, avait été déjà soumise au vote des 42 délégués présents sur les 55 attendus. Elle a recueilli 40 voix favorables, un contre et une abstention. Ce dont a pris acte Constant Guy Omari après s’être assuré du constat fait par le président du Conor, Me Rafiou Paraïso.

Ferme engagement

Quelques secondes après, les Forces de l’ordre chargées de faire exécuter l’ordonnance ont fait évacuer les lieux à la demande de Me Rafiou Paraïso, les délégués ont donc vidé dans l’ordre et la discipline, après avoir chanté l’hymne national. Sous le perron du palais des Congrès, c’est dans la joie que les nouveaux membres du Comité exécutif ont été accueillis par leurs supporters. Mais un peu plus loin, un groupe de personnes tentait de remettre en cause la légitimité de la cérémonie qui venait de se dérouler.
Une fois élu, Moucharafou Anjorin a pris le ferme engagement de travailler pour la réunification des acteurs du football. «Anjorin Moucharaf ne sera pas Anjorin Moucharaf ou I ou II», a-t-il laissé entendre dans ses premières déclarations.
La Fifa, à travers une correspondance adressée au président du Conor, a aussitôt levé la sanction qui frappait le Bénin. Elle a été imitée quelques instant plus tard par la Caf qui, de son côté, a félicité le nouveau président du Comité exécutif de la Fbf, El Hadj Moucharafou Anjorin. La Caf en a profité pour confirmer la tenue du match, dimanche 12 juin face à la Guinée Equatoriale.?