La Nation Bénin...
Au-delà
d’une promesse de campagne, la reddition de comptes à l’endroit des
professionnels des médias sur les actions de la Haute autorité de l’audiovisuel
et de la Communication (Haac) relève aussi d’une méthodologie innovante voulue
par le conseiller Basile Tchibozo.
Les
élections sont terminées. Il faut impacter la corporation des médias, améliorer
les conditions d’existence et de travail des professionnels des médias pour
sortir le métier de sa longue nuit noire. Les mots introductifs du conseiller
élu à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la Communication (Haac), Basile
Tchibozo, expliquent la rencontre qu’il s’est imposée d’avoir avec non plus ses
électeurs d’hier, mais l’ensemble des acteurs des médias toutes catégories
confondues.
«
J’ai promis la reddition de comptes et je dois la faire. Après chaque session,
des décisions sont prises et il est important d’en rendre compte. Il n’y a pas de
clivages », rappelle-t-il. Basile Tchibozo veut « se battre pour que la
septième mandature apporte un plus à la corporation » et lui permette de
quitter le sous-sol pour le sol.
Cet
exercice de reddition de comptes, il le veut périodique, mais aussi itinérant.
Cotonou et Abomey-Calavi ouvrent le bal. Suivront Porto-Novo, et bien plus
tard, tous les autres départements du pays. A chaque professionnel des médias,
le conseiller Tchibozo se sent redevable et entend éclairer sa lanterne sur
l’action de la Haac, mais aussi sur sa diplomatie personnelle au sein de
l’institution.
Passée
la première session de la mandature, il a expliqué ce qu’ont fait le collège
des conseillers et le président Edouard Loko. Cette session, ouverte en
septembre pour prendre fin en février a permis d’examiner 27 rapports et de
prendre dix décisions importantes. Pêle-mêle, on retient que le règlement
intérieur de l’institution a été réajusté pour s’arrimer aux exigences de la
nouvelle loi organique qui régit l’institution. « Il y allait de la
modernisation de la Haac. Une avancée majeure », reconnait-il.
Encore
des chantiers
Concernant la délivrance des cartes de presse aux requérants, notamment ceux de 2024 demandeurs d’un premier établissement ou d’un renouvellement, le processus n’est pas allé à terme parce que les nouvelles cartes n’ont pas été imprimées par l’Anip, explique Basile Tchibozo. Pour se faire, la Haac va développer un nouveau système plus moderne de production des cartes. Ensuite, elle rendra le processus de délivrance disponible en ligne, tout en assouplissant le processus.
«
L’assainissement de la corporation est lancé » pour extirper de son sein, le
trop plein « d’allogènes », promet-il. « Cette Haac fait un travail majeur de
gestion holistique et transversal avec des avancées pour les conseillers et le
personnel », soutient l’élu.
La
nouvelle mandature de la Haac a aussi statué sur la régularité des médias. « Il
y a une sorte de vendange absolue par rapport à laquelle il fallait arrêter.
Nous avons été amené à suspendre», détaille le conseiller. Ces suspensions,
précisera-t-il, « ont été le fait d’un long processus d’appel de nos confrères»
avec à la clé, beaucoup de conseils. « Nous n’avons pas été suivis par nos
confrères. Nous avons dû prendre ces mesures », relève-t-il. Autre avancée, le
renouvellement des mandats des responsables des médias de service public. Selon
lui, cela a été rapide, car il fallait mettre un terme au long intérim.
Quid
de l’aide de l’état à la presse suspendue depuis 2015? L’actuelle mandature de
l’institution travaille à la remettre en selle de sorte qu’elle aille aux
organes en règle et suivant des critères bien définis. Le retour de l’aide de
l’Etat à la presse devrait soulager quelque peu les acteurs des médias, espère
le conseiller.
Plusieurs autres sujets ont été également au menu de cette rencontre. Entre autres, la suspension du groupe de presse « la Gazette du golfe » ainsi que le chantier de régulation des médias sociaux.