La Nation Bénin...

Le président de l’Association interprofessionnelle du coton (Aic), Mathieu Adjovi, a effectué, ce jeudi 7 septembre, une visite de terrain dans le bassin cotonnier du Bénin. C’est pour se rendre compte de l’effectivité de la mise en œuvre du programme d’intensification de la culture cotonnière lancé par sa structure. Avec les membres de sa délégation, il a pu constater l’engouement des cotonculteurs, dans les communes de l’Alibori, notamment Gogounou, Kandi et Banikoara.
Sans tambour ni trompette, l’Aic fait bouger les lignes grâce au professionnalisme de ses responsables. Elle est décidée à battre le record de 451 000 tonnes de production réalisée l’année dernière. Et les effets positifs du programme d’intensification en expérimentation au niveau d’un certain nombre d’exploitations, sont déjà perceptibles sur le terrain, notamment dans le bassin cotonnier où sa délégation était, ce jeudi 7 septembre. Le clou de cette descente effectuée dans l’Alibori aura été la séance de travail qui a eu lieu à Kandi avec les producteurs.
Faisant le bilan à mi-parcours de la campagne dans l’Alibori, le coordonnateur départemental du dispositif technique de l’Aic mis en place, Alassane Manin Amadou, s’est voulu rassurant. Il a fait observer un déroulement normal des activités de production.
Avec les réformes qui sont désormais mises en œuvre, le coton se porte mieux, a reconnu le maire de Banikoara, Bio Sarakou Tamou. Comme lui, les producteurs de coton à travers la Fédération nationale des Coopératives villageoises de coton et l’Union départementale des Coopératives villageoises de coton ont témoigné leurs reconnaissances à l’Aic pour leur avoir permis de recevoir les intrants et des semences de très bonne qualité et en quantité suffisante à temps. Tous sont unanimes que le programme d’intensification est une mesure salutaire.
Pour le président de l’Aic, Mathieu Adjovi, le coton consomme énormément de matières nutritives du sol. La terre n’étant pas extensible, la superficie du Bénin ayant toujours été de 112 622 km2, il faudra chercher désormais à procéder autrement, si nous voulons augmenter la production cotonnière, souhaite-t-il. Il a rappelé que la capacité des usines installées au Bénin est actuellement de 612 000 tonnes. « Pour leur permettre de fonctionner à plein régime, nous avons besoin d’augmenter la production sans augmenter les superficies cultivées. D’où la nécessité du programme d’intensification », a expliqué le président de l’Aic. Il s’agit, selon lui, d’amener les producteurs à passer de moins d’une tonne à plus de deux à l’hectare. Aussi a-t-il salué l’initiative de faire de 2017, une année test pour la mise en expérimentation du programme.
Suite à la visite de quelques exploitations effectuée dans les localités de Gounarou, Thui et Sompérékou, respectivement dans les communes de Gogounou, Kandi et Banikoara, Mathieu Adjovi s’est réjoui de constater l’adhésion des producteurs. « Ils ont totalement adopté le programme et sont conscients qu’ils peuvent produire sur les mêmes superficies et avoir de grands rendements », a poursuivi le président.
En effet, à Gogounou, le producteur de l’exploitation visitée a reconnu que c’est 150 kg de Npk qu’il mettait par hectare et 50 kg d’urée. Aujourd’hui, il a facilement accepté d’aller à 250, voire 300 et 350 kg de Npk à l’hectare. Il a donc constaté qu’en mettant plus d’intrants sur la même superficie qu’il a l’habitude d’emblaver, ils ont un rendement à l’hectare plus important et pourront gagner plus d’argent. Sur deux superficies voisines, il a fait 2,5 ha de coton en production intensifiée et 8,63 ha en conventionnelle. Il attend 2 à 3 tonnes de rendement à l’hectare sur le premier et à peine 1,5 tonne sur la deuxième superficie.
Le président Mathieu Adjovi satisfait a souhaité que l’expérience des trois producteurs visités soit capitalisée, afin qu’il y ait plus d’adhésion au cours de la prochaine campagne. « Avec ce que je vois, nous allons dépasser l’objectif de faire 550 000 tonnes. Les trois communes visitées aujourd’hui sont des communes pilotes. Que ce soit à Gogounou, Kandi ou Banikoara, avec l’état végétatif que les plantes affichent et le nombre de capsules qu’elles portent, franchement tout augure d’une très bonne campagne, la nature étant à nos côtés », a-t-il insisté.
Par rapport aux doléances soulevées et qui sont relatives aux crédits-récoltes, la réfection des pistes rurales et l’insuffisance des agents d’encadrement, il a également tenu à rassurer les uns et les autres. Toutes les dispositions sont en train d’être prises par l’Aic afin que des solutions puissent leur être trouvées?