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C'était "Johnny"

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Par   Paul AMOUSSOU, le 09 déc. 2017 à 10h24

La France pleure et célèbre, dans un enchevêtrement poignant d’émotions, ce qu’elle a de plus grand et rock’n roll comme star de la chanson : Johnny Hallyday ! a qui un vibrant hommage est rendu ce samedi à Paris pour dire au revoir à l’immense talent entré dans la légende. 

Il faut savoir que Johnny comme l’appellent ses fans, c’est 57 ans de carrière, 79 albums enregistrés, 110 millions d’albums vendus, 995 chansons inscrites à son répertoire et lui ayant valu 40 disques d’or. Mais Johnny c’est aussi 22 disques de platines, 542 duos avec d’innombrables stars, 112 titres dans le top 10 des semaines durant, 10 victoires de la musique…Et il en restera, pour illustrer la carrière record, au superlatif, de ce chanteur que 28 millions de spectateurs ont vu sur scène au cours de 3257 concerts en 184 tournées dans 40 pays, et dont la carrière a été lancée à 17 ans, pour traverser le temps sans prendre une ride. Qui ne se souvient pas encore de cette voix, rocailleuse, puissante, envoutante, mais Dieu tellement rock chantant Noir c’est noir, oh Marie, ou emportant avec l’interrogation Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? Ou enflammant les cœurs avec Que je t’aime et surtout Allumer le feu… Qui n’a pas à son adolescence tapi sa chambre d’un poster de Johnny ou miré dans Salut les copains ou Okapi ! les photos racontant les pérégrinations de ce grand blond enchanteur ?   

Quelle voix ! Mais quelle voix !

Johnny Hallyday, c’est une voix unique, inimitable, un diamant brut, une signature comme il y en peu, car il est impossible d’entendre Johnny, comme on dit familièrement comme s’il était des nôtres, qu’on soit fan ou non, sans reconnaitre cette bête de scène, un animal qui s’exprimait autant dans son tempérament que dans sa voix. Et qui submerge d’émotions, enivre à chaque fois de sensations agréables son auditoire. 

Fan du king Elvis Presley lui aussi, son répertoire a varié du rock et du country (musique par définition américaine) vers le blues et les balades qui font la spécificité de la musique française. Ce qui a permis à ce crooner,  un temps hippie du temps des yéyé, toujours témoin de son époque sans rien renier, d’intégrer le panthéon de la musique française. L'Histoire France.

La carrière internationale en moins, dans une dimension purement nationale, Johnny c’est l’équivalent d’un Michael Jackson : même souci de la rythmique sur scène et du détail, une symbiose avec son public qui prouvait à satiété combien il vivait la musique dont le code génétique était inscrit en lui. Il savait mouiller le maillot ! Et donnait tout ! De toutes ses tripes et de tout son être, pour se tailler et  tenir une réputation jamais prise à défaut. C’est dire que Johnny, emporté le 6 décembre par la maladie, n’a pas volé l’hommage qui lui est rendu aujourd’hui.  Mérité pour et par ce qu’il reste : the artiste !