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Commission budgétaire du Parlement: Quatre ministres présentent le projet de budget de l’Etat 2018

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 14 nov. 2017 à 14h45

Le ministre de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni, appuyé par trois autres de ses collègues du gouvernement a présenté, ce lundi 13 novembre, à la commission budgétaire de l’Assemblée nationale, les grandes articulations du projet de budget général de l’Etat, gestion 2018.

La commission budgétaire de l’Assemblée nationale a amorcé, ce lundi 13 novembre, la dernière ligne droite de l’étude proprement dite du projet de budget général de l’Etat gestion 2018. Comme il est de tradition, quatre ministres ont procédé à la présentation des grandes lignes du projet de loi de finances du gouvernement. Il s’agit de Romuald Wadagni de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Bio Tchané en charge du Développement, Adidjatou Mathys chargée de la Fonction publique et Salimane Karimou des Enseignements maternel et primaire. Ils étaient face aux députés de la commission budgétaire pour lever un coin de voile sur le contenu du projet de loi des finances 2018.
De la présentation du ministre Romuald Wadagni, on retient que le projet de loi de finances pour la gestion 2018 s’équilibre en ressources et en charges à la somme de 1862,918 milliards de F Cfa contre 2010,586 F Cfa de prévisions en 2017. Ce niveau affiche une quasi-stabilité par rapport à l’atterrissage attendu à fin décembre 2017 estimé à 1859,014 milliards de F Cfa et est en cohérence avec les tendances du Programme d’action du gouvernement (Pag) et la stratégie d’amorçage de la réduction du déficit budgétaire, analyse l’argentier national. Selon Romuald Wadagni, ce projet de budget général de l’Etat gestion 2018 a été réalisé dans un contexte marqué par une légère accélération de la croissance établie en 2017 à 3,5 % contre 3,2 % en 2016 avec une prévision de 3,6 % dans le monde ; une reprise de l’activité économique avec en perspective une accélération : 1,9 % en 2018 contre 0,8 % attendue en 2017 et -1,6 % en 2016 au Nigeria. Aussi intervient-il dans un contexte soutenu par une activité robuste avec une croissance de plus de 6% en 2016 et 2017 dans l’espace Uémoa et une croissance estimée à 4 % en 2016 et projetée à 5,4 % en 2017. Des chiffres qui augurent globalement de bonnes perspectives économiques en 2018 avec une légère remontée du cours du baril et une stabilisation du Naira.

Un budget cohérent

De façon plus détaillée, Romuald Wadagni explique que les recettes budgétaires passent de 1007,725 milliards en 2017 à 1135,609 milliards en 2018, traduisant des efforts d’élargissement de la base taxable et l’amélioration de l’efficacité des services. La masse salariale passe de 354,628 milliards en 2017 à 377,468 milliards FCfa en 2018. Cet accroissement, selon le ministre de l’Economie et des Finances, est dû notamment aux effets des recrutements de 2017 et ceux projetés pour 2018, ainsi que la mise en application des nouveaux statuts des forces de sécurité ; les charges financières de la dette en progression de 29,200 milliards F Cfa par rapport à la gestion 2017, imputables aux mobilisations de ressources de marché pour le financement des projets phares et des projets prioritaires retenus dans le Pag 2016-2021. Aussi cette hausse est-elle due aux dépenses de fonctionnement des services en baisse de 14,199 milliards, en lien avec une baisse liée à l’effort de rationalisation des charges (revue de la dépense, mutualisation des moyens, etc), aux dépenses en capital qui s’élèvent à 500,1 milliards de F Cfa contre 808,317 milliards de F Cfa en 2017, en lien avec l’option de recourir davantage au mode de Partenariat public-privé (Ppp) pour la réalisation des grands projets en 2018 et autres.
Mieux, pour 2018, le gouvernement annonce une série de mesures éclatées en trois grandes parties. Romuald Wadagni clarifie d’emblée qu’il n’y a pas de hausse d’impôt mais il y aura des mesures visant l’amélioration du pouvoir d’achat et la promotion du secteur privé avec l’exonération de droits et taxes de douane et de la Tva sur les camions neufs importés, fabriqués ou vendus à l’état neuf au Bénin ; l’extension de l’exonération des droits et taxes de douane et de la Tva sur les accessoires pour gaz domestique (brûleur, support marmite, etc.); l’institution de l’option pour le régime du bénéfice réel simplifié pour les entreprises relevant de la Taxe professionnelle simplifiée, l’approfondissement des réformes structurelles au sein des régies financières notamment avec l’institution des machines électroniques de facturation et l’obligation d’utilisation des caisses enregistreuses ; la modernisation des régies financières à travers l’informatisation, l’interconnexion des bases de données de la douane et des impôts ; le renforcement de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales et enfin les mesures d’amélioration de la gouvernance budgétaire.
Il faut signaler que le ministre de l’Economie et des Finances a planté le décor de sa présentation par le point de l’exécution du budget 2017. Selon Romuald Wadagni, sur un budget de 2010,586 milliards de F Cfa de prévisions en 2017, le Gouvernement en a réalisé à fin juin 2017 d’un montant de 917,788 milliards de F Cfa soit un taux de 45,65 % et estime atteindre à fin décembre 2017, le montant de 1859,014 milliards de F Cfa soit un taux de 92,46%.