La Nation Bénin...
Face
à la montée du terrorisme et de l'extrémisme violent dans la région du Sahel,
la solidarité d’action entre acteurs semble l’ultime solution pour préserver la
paix et le bien-être communautaire. Des experts et personnes ressources aux
profils variés participent dans ce cadre, à Cotonou, les 13 et 14 août, à un
forum pour le renforcement des efforts de paix.
La
région du Sahel fait face à des défis multiformes et complexes. La
prolifération des groupes terroristes, des réseaux de trafiquants de drogues,
les effets du changement climatique, des conflits intra et intercommunautaires,
des changements anticonstitutionnels de gouvernement sont les maux qui minent
la région, sans oublier « le terrorisme qui s’étend progressivement vers les
pays côtiers comme le Bénin, la Côte d’Ivoire ou le Togo». Pour ces trois pays,
d’après l’analyse de Fulgence Zeneth, chef par intérim de la Mission de l'Union
africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), « on ne parle plus de simple
menace, le phénomène est là ». Dans les pays du Sahel central, reconnaît-il, il
y a des conséquences humanitaires dramatiques comme le déplacement massif des populations,
la dégradation des infrastructures sociales de base, la fermeture de plusieurs
écoles.
«
Face à cette situation, de plus en plus, des voix s'élèvent pour montrer les
limites de la solution du tout militaire », indique Fulgence Zeneth pour justifier,
entre autres, l’organisation du forum-dialogue de Cotonou qui offre un espace
d'échanges à certains segments clés de la société à savoir les confessions
religieuses, les organisations de la société civile et les représentants des
gouvernements pour explorer ensemble des réponses plus idoines, y compris des
alternatives communautaires. Il convient, ajoute-t-il, de mutualiser les
efforts pour la prévention et une lutte efficace contre le terrorisme et
l'extrémisme violent qu’il considère comme des « fléaux qui ignorent les
frontières étatiques et frappent indistinctement les symboles de l'Etat, les
infrastructures et les populations innocentes». La rencontre de Cotonou se
propose entre autres de partager les expériences sur les efforts de paix
entrepris par les Osc et les organisations confessionnelles dans la région du
Sahel, en mettant en exergue les réalisations, les leçons apprises et les
défis, d’examiner ou développer des stratégies communes, de proposer des
domaines dans lesquels l'Union africaine pourrait apporter un appui
supplémentaire pour soutenir les efforts de paix…
Abasse Olossoumaré, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, à l’ouverture des travaux, penchera de son côté pour un engagement indéfectible à la paix, la sécurité et la prospérité des populations. Aussi, demeure-t-il convaincu que la paix au Sahel n'est pas seulement un rêve lointain, mais une nécessité urgente. Dans cette région où la beauté des paysages contraste malheureusement avec les souffrances causées par l'instabilité, « nous savons que la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent ne peut se faire sans la volonté et la détermination de tous dans le respect des principes de justice, d'inclusion et des droits humains », relève-t-il. Il appelle, conformément à l’esprit des rencontres qui ont précédé celle de Cotonou sur le même sujet, à investir davantage dans les initiatives locales visant à instaurer la paix, à prévenir le terrorisme et l'extrémisme violent, et à soutenir des initiatives qui constituent une approche alternative non violente et complémentaire à la solution militaire.
Abasse
Olossoumaré surfe aussi sur les conséquences et séquelles que laisse le
phénomène. Lequel se nourrit « des idéologies et fragilités telles que les
conflits inter et intra-communautaires » avec un affaiblissement de la cohésion
sociale et des vagues de violences qui ont coûté la vie à des populations
civiles, ainsi que dans les rangs des Forces de défense et de sécurité. « Face
à cette situation qui ne cesse de se dégrader malgré les innombrables efforts
consentis », il analyse ce forum comme « une opportunité pour réaffirmer
l’engagement collectif à contribuer à l'amélioration des stratégies communes dans
cette lutte complexe. Dans ce combat, autant les gouvernements que la société
civile, les organisations internationales, et les communautés locales doivent
travailler en rangs serrés, lance-t-il. Des participants au forum de Cotonou,
il attend d’identifier des solutions concrètes, de partager les meilleures
pratiques, et surtout, bâtir des ponts solides et indestructibles entre les
peuples et les cultures■