La Nation Bénin...
L’Afrique doit se montrer unie et responsable pour s’imposer dans le jeu diplomatique[/caption]De plus en plus, l’Afrique est au cœur de la politique étrangère des grandes nations. Sa place devient prépondérante dans la diplomatie et plus encore dans le processus de mondialisation. Mais pour que l’Afrique s’impose dans le jeu diplomatique, il lui faudra apprendre à faire confiance à ses acteurs locaux, à moins de se tourner vers les grandes nations. Un point de vue défendu et illustré par le professeur émérite de Sciences politiques Bertrand Badie.
Loin d’être la partie la moins nantie, la moins apte du monde, l’Afrique tient une place prépondérante dans la diplomatie et plus encore dans le processus de mondialisation. C’est ce qu’a soutenu et expliqué le professeur Bertrand Badie face à la presse béninoise dans la matinée de lundi 21 octobre à l’Institut français de Cotonou. Quand bien même elle est sous-estimée, souvent exploitée bon gré mal gré, l’Afrique pèse inéluctablement dans la balance des relations internationales. Plus qu’hier, l’Afrique dispose d’atouts déterminants, et est devenue incontournable dans la politique étrangère des grandes nations. « Mais l’Afrique sera dans la mondialisation comme un poisson dans l’eau, si elle prend véritablement conscience de ses potentialités et de sa position centrale », a laissé entendre le professeur de Sciences politiques Bertrand Badie. Considérant les trois piliers de la mondialisation que sont : l’Inclusion, la mobilité et surtout l’interdépendance ; le spécialiste des relations internationales Bertrand Badie affirme que le jeu diplomatique peut basculer à tout moment si l’Afrique prend sa part active. « Quand de plus en plus, le fort dépend du faible, c’est que l’hégémonie n’est plus totale et tout peut arriver », fait-il remarquer.
Mais comment l’Afrique prendrait sa part active dans la mondialisation ? Pour le professeur, il importe de réhabiliter les acteurs locaux. L’Afrique doit faire confiance en ses acteurs et cesser de se tourner vers l’Occident pour relever ses défis. « Il faut absolument rendre le continent aux acteurs locaux… Ce sont eux les plus à même à faire face aux défis de l’Afrique… Ce n’est pas la France qui va régler les problèmes de l’Afrique… », précise Bertrand Badie. La co-gouvernance reste, selon lui, l’autre chantier qui devrait réunir les Etats africains autour d’un idéal. « Que l’Afrique prenne l’initiative de s’organiser, d’organiser une grande convergence des Etats africains où la gouvernance sera globale », suggère-t-il avant de renchérir : « Je pense que c’est possible de réinventer le monde. Et cela sera faisable dès lors que l’Afrique passe de la passivité à la proactivité ».