La Nation Bénin...
Le
processus de décentralisation au Bénin fait face au défi de l’harmonisation des
organigrammes de gestion des communes. Un nouvel ordre qui permet, entre
autres, de valoriser les structures et personnes directement rattachées aux
secrétaires exécutifs, notamment dans les communes intermédiaires et
ordinaires.
L’harmonisation
des organigrammes s’opère conformément aux dispositions du décret n° 2024-963
du 22 mai 2024 fixant la structure-type de l’administration des communes en
République du Bénin. Il est question de relever désormais au même rang les
structures et personnes directement rattachées aux secrétaires exécutifs des
mairies. En effet, l’acte administratif dont la mise en application a été
autorisée en fin d’année 2024 supprime les disparités qui prévalaient suivant
les statuts des communes. Au Bénin, les communes sont classées en trois
catégories à savoir les communes à statut particulier, les communes
intermédiaires et les communes ordinaires.
Conformément
aux dispositions du décret fixant la structure-type de l’administration des
communes en République du Bénin, en son article 36, la personne responsable des
marchés publics, le chef de la Cellule de contrôle des marchés publics, le chef
de la Cellule juridique et l’auditeur interne ont désormais rang de directeur
technique. Le chef de la Cellule de communication, le chef du secrétariat
administratif de la mairie et les secrétaires administratifs d’arrondissement
ont rang de chef de service. La réforme la plus prégnante concerne la
structuration des directions techniques. A la faveur du nouveau décret, tout
secrétariat exécutif de commune couve désormais cinq directions techniques que
sont la Direction du Développement local et de la Planification (Ddlp), la
Direction des Affaires administratives et financières (Daaf), la Direction des
Affaires domaniales et environnementales (Dade), la Direction des services
techniques (Dst) et la direction des Systèmes d’information (Dsi). Dans les
communes à statut particulier et celles à statut intermédiaire, les directions
techniques sont subdivisées en services et, en cas de besoin, ces derniers en
divisions, nuance l’article 39 du décret qui précise que dans les communes
ordinaires les directions techniques sont uniquement subdivisées en services.
Le décret attribue au secrétaire exécutif de mairie, le pouvoir de nommer les
directeurs techniques, les chefs de service, les secrétaires administratifs
d’arrondissement et les chefs de division de direction technique ou de
secrétariat administratif d’arrondissement.
Satisfaction psychologique
La mise en application effective de ces dispositions un peu partout dans les 77 communes du Bénin est porteuse de plusieurs effets positifs. Notamment la réparation d’une injustice faite aux collaborateurs directs des Secrétaires exécutifs des communes intermédiaires et ordinaires et ce, depuis la réforme de la décentralisation soutenue par la loi 2021-14 du 20 décembre 2021 portant Code de l’administration territoriale en République du Bénin. L’injustice en question est liée à la disparité des titres des cadres recrutés, à diplôme égal, pour assumer les mêmes fonctions dans les mairies. Pendant que certains portaient le titre de directeur parce que ayant eu la chance d’être positionnés dans l’administration d’une commune à statut particulier, leurs collègues recrutés suivant le même diplôme pour les mêmes postes au niveau des communes intermédiaires et ordinaires étaient réduits au titre de chef service. De cet ancien ordre découlait, dit-on, l’injustice qui s’exprimait par un sentiment de frustration lors des séminaires ou toutes autres rencontres professionnelles entre cadres concernés. Mais fort heureusement cette injustice est désormais réparée à la faveur de la prise du décret 2024-963 du 22 mai 2024 fixant la structure-type de l’administration des communes en République du Bénin. Son application explique le fait que, depuis peu, dans toutes les mairies, beaucoup de cadres se font joyeusement désigner Dst, Daaf, Dade, Ddlp ou Dsi. Même si ces titres ne sont pas encore suivis des avantages matériels réels, les bénéficiaires disent les porter pour la satisfaction psychologique qu’ils leur procurent.