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Infrastructures routières, attribution de marchés, chantier du Parlement: Des clarifications face aux polémiques

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Jacques Ayadji, ministre conseiller aux Infrastructures Jacques Ayadji, ministre conseiller aux Infrastructures

Un acteur politique membre d’un parti d’opposition a tenu des propos jugés faux au sujet des taux d’exécution physique et financière du chantier du nouveau siège de l’Assemblée nationale, de l’attribution de marchés publics en lien avec le coût des routes au kilomètre au Bénin et autres. Face aux polémiques, Jacques Ayadji, ministre conseiller aux Infrastructures, était face aux professionnels des médias, ce mardi 3 juin 2025, pour apporter des éclaircissements.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 04 juin 2025 à 07h46 Durée 3 min.
#Infrastructures routières

C’est une conférence de presse tenue à l’attention du peuple béninois. Jacques Ayadji, ministre conseiller aux Infrastructures, dit ne pas s’adresser aux auteurs des contrevérités lancées sur les réseaux sociaux, mais plutôt aux populations pour éclairer leur lanterne.

Quatre sujets étaient à l’ordre du jour de son exercice de déconstruction. Les chiffres réels des taux d’exécution physique et financière du chantier de l’Assemblée nationale, la question des infrastructures de contre-mobilité sur les pistes frontalières non autorisées, le mécanisme de passation des marchés en lien avec le coût des routes au kilomètre et la polémique sur les 1200 milliards qu’auraient laissés le régime défunt avant son départ en 2016.

Sur le premier point relatif au nouveau siège de l'Assemblée nationale, Jacques Ayadji a expliqué que tous les marchés n’ont pas été attribués au même moment contrairement à la pratique d’avant 2016. Ce qui justifie les différents taux d’exécution physique et financière annoncés lors des visites du chantier. « Ce projet de l'Assemblée nationale n'a pas coûté 78 milliards comme on a eu à l’entendre. Jusqu'à date, le montant engagé est de 59 milliards de francs Cfa. Et il ne reste que le mobilier, la sonorisation, l'éclairage qui fera l'objet d'un autre marché public», explique Jacques Ayadji. Il assure que le régime du président Talon a adopté une approche différente en exécutant le projet phase par phase. « La première phase a été celle de la construction du gros œuvre et c'est ce point qui avait été fait en 2023. Et les gros œuvres sont finis avec l'entreprise Csce pour un montant de 27 milliards francs Cfa. Le second marché qui a été confié à une autre entreprise pour un montant de 29 milliards est en cours et c'est ce projet qui a affiché les derniers taux qui ont été malencontreusement présentés comme étant le taux relatif au lot de gros œuvre pour créer cette polémique », a-t-il déploré.

Le 2e point est relatif aux infrastructures de contre-mobilité sur les pistes frontalières non autorisées. « Nous avons jugé bon de déconstruire l'information selon laquelle ce sont les populations qui sont habilitées à connecter notre pays aux pays voisins. Ce n'est pas le cas. C'est un domaine régalien. C'est l'État qui décide des frontières. Et le décret encore en vigueur date de 2001 et toutes les pistes qui sont utilisées frauduleusement pour rallier les pays voisins sont fermées parce que pour ouvrir une frontière, il y a des conditions à respecter ». Jacques Ayadji dément ainsi les propos tenus par un élu de l’opposition, relatif à une piste de connexion avec le Nigeria.

Coût de route au kilomètre

Le troisième sujet au sein de l’opinion publique nationale est relatif au mode de passation des marchés publics au Bénin en lien avec le coût des routes au kilomètre. Là aussi, le ministre conseiller a estimé qu’il y a contrevérité. « Le gouvernement a expérimenté les deux modes. L'appel d'offres ouvert et les ententes directes. Les appels d'offres ouverts sont chronophages. Vous pouvez démarrer une procédure et c'est des années après que vous retenez l'entreprise. Et ce n'est même pas sûr que les entreprises que vous retenez soient des entreprises performantes (…). Le gouvernement a fait l'option d'offrir des ententes directes pour aller vite parce que s'il doit passer plus de trois ans pour conclure un marché, je ne sais pas si tout ce que nous sommes en train de faire aujourd'hui en termes d'infrastructures routières, nous pourrions réussir à le faire. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne s'adresse qu'à une seule entreprise. On challenge plusieurs entreprises en capacité de faire le travail et on prend la meilleure parmi elles. C'est ce que nous faisons », détaille Jacques Ayadji. Sur le coût des routes, le ministre conseiller dit avoir entendu parler de 6 milliards francs Cfa par kilomètre construit. Ce qui n’est pas vrai, assure-t-il. En effet, « le coût au kilomètre n'est pas une donnée pertinente », estime Jacques Ayadji. Le ministre conseiller sort un échantillon de projets et tente un calcul du coût au kilomètre. « Nous constatons que les 6 milliards dont on parle, ne se retrouvent nulle part », déplore-t-il. Il saisit l’occasion pour montrer au public la structure des chaussées, telle que exigée par le gouvernement du président Talon.

Le dernier sujet évoqué porte sur les supposés 1200 milliards qu’aurait hérités le régime Talon en 2016. « Il est dit partout que le gouvernement défunt a laissé 1200 milliards. Il n'y a pas de 1200 milliards laissés par l’ancien régime. J'ai longuement expliqué que c'était un processus qui a été lancé pour construire des routes... Il n'y a pas eu de 1200 milliards laissés par un régime que quelqu'un a utilisés après. Même le régime défunt, en lançant le processus, avait dit n’avoir pas d'argent et a appelé à l’aider à mobiliser l'argent en s’engageant à donner une garantie pour cela. Mais la garantie n'a même pas été donnée. Cet argent n'a jamais été mobilisé ! », a clarifié une fois encore Jacques Ayadji.