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Inondations à Malanville: La compassion du Gouvernement aux sinistrés

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Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 25 sept. 2017 à 05h47

Le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, a rendu visite, samedi 23 septembre dernier, aux populations victimes de la furie des eaux à Malanville, suite au débordement du fleuve Niger et de ses affluents. Après avoir constaté le désarroi des populations sinistrées déplacées sur des sites de la Croix-rouge à Gouanda et à Fadama, il leur a transmis le message de compassion et de soutien du Gouvernement.

Les pluies torrentielles de ces derniers jours ont été d’une rare violence, causant d’importantes inondations dans plusieurs communes du Bénin. Au nombre de celles-ci, des localités de Malanville sont durement frappées. Sensible à la souffrance de ses populations éprouvées, le chef de l’Etat a dépêché à leur chevet le ministre Abdoulaye Bio Tchané. C’est pour leur présenter la compassion du Gouvernement.
« Cette année encore, Malanville a payé un lourd tribut dans le cadre de ces récurrentes inondations », a indiqué le messager du président de la République, avant de faire observer une minute de silence en mémoire de ceux qui ont perdu la vie, suite à cette catastrophe naturelle dans la commune. S’adressant aux populations, il les a rassurées que le Gouvernement sera toujours à leurs côtés dans les moments heureux et lors des situations difficiles. « C’est cela le sens de responsabilité qui guide notre action au quotidien », a justifié le ministre d’Etat.
Dans l’urgence et par le biais de l’Agence nationale de la protection civile (Anpc), le Gouvernement avait déjà fait un premier don à la commune de Malanville. Il a conscience que ce premier appui, quoiqu’important, est insuffisant et ne peut pas atteindre significativement tous les sinistrés de la commune. «C’est pourquoi, sous l’impulsion du chef de l'État, Patrice Talon, le Gouvernement a débloqué 425 millions de francs Cfa en Conseil des ministres, mercredi dernier, pour faire face aux sinistres dans plus de dix communes du pays », a annoncé Abdoulaye Bio Tchané. Dès la semaine prochaine, a-t-il promis, les populations sinistrées de Malanville pourront toucher du doigt la matérialisation de cette aide.

Des conséquences incommensurables

Le dernier bilan de la montée des eaux du fleuve Niger et de ses affluents : la Sôta, l’Alibori et le Mékrou, à Malanville, fait état d’importants dégâts enregistrés. Outre les cultures vivrières dont 3796 ha de riz ; 2 421,5 ha, 1609 ha de sorgho et 2 298 ha de maraîchage, 14 ha de coton ont été emportés. Au total, informe le maire Inoussa Dandakoè, la commune de Malanville a perdu près de 9994,5 ha de cultures. Quelque 3584 ménages pour 21 530 personnes ont été touchés; 791 habitats écroulés et 1242 partiellement endommagés sont également à déplorer ; 980 personnes ont trouvé refuge auprès de familles d’accueil. En dehors des dix cas de décès dont six ont subi la procédure légale d’identification et de constat, quatre personnes n’ont pas été retrouvées. Sept écoles primaires publiques ont été affectées par les inondations, ainsi que 500 latrines et 546 points d’eau. Les pistes Monla-Gorou Djengué, Bodjécali-Kotchi et Kotchi-Malanville ont aussi été endommagées, sans oublier deux ouvrages de franchissement à Guéné. Bref, 52 villages administratifs et le périmètre de la Sôta ont été touchés.
Selon le maire, la situation présentée n’est que provisoire, car le recensement se poursuit sur le terrain. L’ampleur des dégâts enregistrés a émoussé les efforts consentis par les producteurs de la commune, dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire au Bénin. Sur leurs visages, se lisent la désolation et le désespoir. Ils avaient pris des engagements auprès de l’Etat et des institutions de microfinance.
Pour une meilleure maîtrise des inondations qui se font récurrentes à Malanville, le maire et le préfet de l’Alibori, Moussa Mohamadou ont appelé à la mise en place de mesures préventives. Ils souhaitent notamment le prolongement de la digue de protection depuis Karimama jusqu’à Malanville, le délogement des populations occupant les zones à risques de la commune.
Sur le chemin du retour, le ministre a effectué une escale à Gogounou. Avec les membres du Conseil communal, il a eu des échanges par rapport aux dégâts liés aux inondations dans la commune et de la prompte réaction du Gouvernement qui a lancé les travaux d’aménagement du pont dégradé au niveau de Sori.