La Nation Bénin...
L’Autorité
de régulation des marchés publics (Armp) a organisé un atelier du 16 au 19
décembre à Cotonou pour valider les résultats des audits indépendants des
marchés publics au titre des années 2018 et 2019. Cet exercice, soutenu par la
Banque mondiale, marque une étape importante dans l’amélioration de la
gouvernance et de la transparence au Bénin.
Le
Bénin renforce son engagement pour une gouvernance économique exemplaire.
L’atelier de validation des audits des marchés publics 2018-2019 s’inscrit dans
ce cadre et jette les bases d’une gestion plus transparente et efficace des
ressources publiques. Il s’inscrit dans une dynamique de rattrapage après une
période de stagnation des audits entre 2017 et 2020 et a mobilisé les
principaux acteurs de la commande publique et les experts des cabinets mandatés
pour l’exercice. Séraphin Agbahoungbata, président de l’Armp, a mis en lumière
l’importance de ces travaux pour l’économie nationale. « Les marchés publics
constituant un levier essentiel du développement économique, il est primordial
de s’assurer qu’ils soient gérés de manière efficace, équitable et transparente
», a-t-il fait savoir. A l’en croire, les résultats de ces audits techniques
indépendants permettront d’évaluer les forces et faiblesses du système de
passation et d’exécution des marchés publics au Bénin. Cette analyse
approfondie s’accompagne de recommandations concrètes pour améliorer la gestion
des finances publiques. Les cabinets Belmag Sarl et Everest Expertises
Associées Sarl (Eeas) ont été mandatés pour réaliser ces audits couvrant
plusieurs aspects. La revue du cadre juridique et réglementaire des marchés
publics, l’évaluation de l’intégrité et de la transparence du système, la
vérification des dossiers et leur conservation et enfin la mesure de la
compétence des acteurs impliqués. Ces travaux ne visent pas uniquement à
combler les manquements mais s’inscrivent aussi dans une perspective
d’amélioration continue pour aligner la gestion des marchés publics sur les
normes internationales. C’est d’ailleurs l’objectif général des audits réalisés
de façon permanente depuis 2008 jusqu’en 2017 où une rupture s’est fait
constater. Ludovic Guèdjè, secrétaire permanent de l’Armp, apporte une
explication au retard pour terminer avec les audits. «Depuis 2020, nous avons
repris la réalisation des audits grâce à l’appui de la Banque mondiale.
L’objectif est de combler le vide laissé entre 2017 et 2020 tout en mesurant
l’impact des réformes introduites par la loi de 2017 », a-t-il justifié.
Constats
majeurs et recommandations
Le
rapport synthèse des audits met en exergue des irrégularités notables,
notamment dans la documentation et la matérialité des transactions. Il a
également permis de combler des lacunes importantes. Parmi elles, la faiblesse
de l’archivage a été largement évoquée. « L’absence de documents ou leur
mauvaise conservation complique les vérifications, mais cela reflète un
problème systémique que nous devons résoudre en priorité», a souligné Elvira
Agbassagan, directrice générale du cabinet Belmag Sarl. Cependant, des points
positifs sont également relevés, notamment une relative conformité dans le
processus de passation. Emmanuel Imorou, responsable des marchés publics au
ministère des Enseignements maternel et primaire, a salué l’exercice. « Cet
audit est une opportunité de revoir nos pratiques et de corriger les lacunes
identifiées. Cela permettra d’assurer une meilleure conformité avec la
réglementation», a-t-il indiqué. En clôturant l’atelier, Séraphin Agbahougbata
a insisté sur l’objectif ultime de ces travaux qui n’ont pas pour vocation de
punir, mais de rendre le système plus performant. Le rapport final, adopté à
l’unanimité, servira de boussole pour moderniser le système des marchés publics
et renforcer la gouvernance économique. Les leçons tirées des audits 2018-2019
posent les bases pour des réformes ambitieuses en 2025, avec la relecture
annoncée de la loi de 2020. Le chemin reste semé d’embûches, mais les avancées
réalisées témoignent de la volonté du Bénin de se hisser au rang des pays
exemplaires en matière de gouvernance économique■