La Nation Bénin...
Une
maison de vente mettait aux enchères, à Paris, deux objets culturels anciens du
Bénin : une récade de Béhanzin et un sabre d'amazone, qui seraient de la
campagne du général Dodds. Informées, les autorités béninoises ont sollicité et
obtenu la suspension de la vente aux enchères de ces biens, afin d’œuvrer pour
leur retour au bercail après authentification.
«
Il y a une maison de vente d'objets anciens à Paris qui a publié un catalogue
dans lequel figurent des objets liés à notre histoire, notamment une récade et
un sabre d'amazone, avec des notices qui signalent que ces objets seraient
venus de la campagne de Dodds avec quelques détails », explique Alain Godonou,
chargé de mission du chef de l’Etat aux patrimoines et aux musées, intervenu
sur Bip radio.
Ayant eu vent de cette opération de vente, le ministre de la Culture et des Arts et ses collaborateurs compétents ont pu négocier la suspension de la vente des deux objets culturels. « Le ministre a donné des instructions pour que cette situation soit suivie de près. Il y a eu des contacts avec des homologues du ministère français de la Culture […] qui ont usé de leurs relations pour contacter la maison de vente qui agissait en parfaite légalité, selon les lois et règles de la République française. Le contact s'est noué et cette maison de vente qui agissait pour un propriétaire a décidé de suspendre la vente de ces objets et a établi le contact entre nous et les propriétaires de ces objets…», a expliqué l’ancien commissaire de l’exposition diptyque.
Si
ces objets sont de vrais et faisaient partie effectivement du butin de Dodds,
le gouvernement béninois prendra ses responsabilités pour les préserver, à en
croire Alain Godonou. « …Si ces objets sont authentiques, ils nous intéressent
en tant que tel, s'ils sont effectivement partis du Danxomè dans les
circonstances qui sont décrites, ils nous intéressent et devraient faire partie
de notre patrimoine culturel. Maintenant, le retour au Bénin, soumis à une
négociation avec ceux qui en ont la propriété, nous sommes sur la voie, mais
avant toute chose, il faut aussi vérifier leur authenticité, il ne suffit pas
de dire, nous avons des récades de Béhanzin. Il faut aussi vérifier qu'ils sont
authentiques, et pour cela, nous avons besoin que nos chercheurs se mettent au
travail. C'est ce qui se fait, c'est ce qui a commencé. De façon concrète, il
faut retracer le parcours de cette récade, et nous assurer que la personne qui
en était le détenteur, était vraiment dans la campagne du Danxomè avec Dodds,
ou que cette personne était liée à quelqu'un qui était dans cette campagne-là.
On ne peut pas faire cette vérification sans les archives de la famille
détentrice, et sans les archives de l'armée française. Donc, le processus
prendra un certain temps, mais nous sommes tout à fait en bonne entente avec
les uns et les autres, aussi bien avec la maison de vente qu'avec la famille
détentrice de ces objets-là, les héritiers », a fait savoir le chargé de
mission du président de la République.
Selon
Radio France internationale (Rfi), le propriétaire de la récade en question est
l'héritier d'un ancien soldat des troupes coloniales.
«
Nous ne nous mettons pas sur le marché parce que le Bénin n'a pas vocation à
faire monter des enchères, mais nous utilisons tous les mécanismes possibles et
légaux bien évidemment pour pouvoir obtenir ces rapatriements. Nous sommes en
discussion, non seulement avec les autorités françaises mais avec la famille
concernée, et également avec la maison de vente », avait réagi Jean Michel
Abimbola, ministre de la Culture et des Arts au micro de Rfi■
... pour de possibles rapatriements vers le Bénin