« Le principe du refus et du rejet des changements anticonstitutionnels tient particulièrement à cœur à
l’Algérie ». Ahmad Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, reste ferme sur la question. Porteur d’un message du président algérien Abdelmadjid Tebboune, il a fait savoir, vendredi dernier, que l’Algérie se considère d’une certaine manière comme le dépositaire politique et moral de cette norme et il ne peut que la réaffirmer avec force au vu de la crise au Niger qui est une crise conséquente à un changement anticonstitutionnel.
Le ministre algérien des Affaires étrangères et celui béninois ont aussi réfléchi sur les voies et moyens pour trouver des solutions pour un retour rapide à l’ordre démocratique et constitutionnel au Niger. Le patron de la diplomatie algérienne ajoute que le souci commun qui anime les deux pays est d’éviter un surcroît de risques, de périls. «L’Algérie tout comme le Bénin est solidement attaché à la priorité à donner au développement économique et social. Je crois que le président du Bénin est particulièrement insistant sur ce point. Car les ressources de l’Afrique doivent aller prioritairement au développement économique et social », a affirmé Ahmad Attaf qui note que toutes ces crises qui font diversion et qui obligent à regarder ailleurs que l’objet central est un temps perdu.
Solution pacifique
Le patron de la diplomatie algérienne ajoute que son pays a toujours été systématiquement contre les interventions étrangères partout où elles se sont produites avant que ne soient épuisés les moyens pacifiques. « Nous avons mis en garde avec beaucoup de force contre l’intervention américaine en Irak. Nous avons mis en garde contre les interventions militaires en Syrie, en Libye », a-t-il rappelé tout en soulignant croire que la priorité de l’Algérie est de trouver solution à ces crises. « Il y a un temps pour tout et nous sommes actuellement dans le temps de recherche des solutions pacifiques. Cela pourrait être pour le bonheur de la région. C’est à cela que nous travaillons », a-t-il indiqué.
Olushegun Adjadi Bakari, ministre béninois des Affaires étrangères, a informé que depuis la survenance de cette crise, les présidents du Bénin et de l’Algérie ont été les premiers à échanger et sont restés en contact permanent ces trois dernières semaines. Il met l’accent sur la convergence de points de vue entre l’Algérie et la Cedeao et par ricochet entre l’Algérie et le Bénin sur la crise au Niger. « Nous partageons cet attachement à la conquête du pouvoir par les urnes et non par les armes. Nous partageons ce point de vue qu’on ne peut pas laisser au sein de la sous-région des régimes militaires non-constitutionnels », a martelé le patron de la diplomatie béninoise qui informe que les deux pays travailleront ensemble pour que ces objectifs fixés par les deux présidents puissent se réaliser de façon rapide.