La Nation Bénin...
Se
convertir sincèrement, vivre une charité sincère et enfin aimer la vérité.
Voilà les trois vœux de l'archevêque de Cotonou, Mgr Roger Houngbédji à
l'endroit des cadres et personnalités politiques du Bénin, mardi 31 décembre
2024, à l'occasion d'une célébration eucharistique consacrée aux vertus
attendues d'un politicien idéal.
A
l'entame de son homélie, Mgr Roger Houngbédji, présentant le contexte politique
de l'avènement de la nouvelle année, a souligné que l'année 2025 est
particulièrement délicate parce qu'elle doit permettre de préparer pour la
première fois les élections générales de 2026.
Il
a saisi l'occasion pour attirer l'attention de l'auditoire sur une préoccupation
des cadres et personnalités politiques du Bénin à savoir les nouvelles
dispositions légales devant régir ces compétitions électorales.
Il
a indiqué que toutes les inquiétudes ne sont pas dissipées au sujet desdites
dispositions.
Face
à ces défis, la foi et l'espérance chrétienne engagent à une conversion sincère
à Dieu de manière à le considérer comme le repère, le critère ultime des choix.
Pour lui, la crainte de Dieu est le commencent de la sagesse. Convertir nos
coeurs à Dieu, c'est reconnaitre que Dieu est au dessus de tout et de tous, a
poursuivi le prélat. C'est ainsi que nous serons capables de travailler au
bien-être de tous devenant, des collaborateurs de la Providence, a-t-il ajouté.
S'inspirant
des textes lus, il a insisté que nous devons tous nous tourner vers Dieu. Il
reste convaincu que le rétablissement de la justice sociale adviendrait lorsque
tout le monde aura le coeur tourné vers Dieu.
Mgr
Roger Houngbédji a expliqué que si nous reconnaissons que c'est Dieu qui est
au-dessus de tout, alors nous serons capables de travailler au bien-être de
tous.
Se
référant au Pape François, il a indiqué que lorsqu'une personne ignore le lien
qui le lie à Dieu le Père, elle pense que les relations avec les autres peuvent
être régies par une logique d'exploitation où le plus fort prétend avoir le
dessus sur le plus faible.
Et
de là, l'attachement au groupe politique prend le pas sur le service public.
A
l'occasion, il a prié pour que les Béninois aient un amour vrai pour le pays et
leurs compatriotes.
Le
prochain colloque marquant les 35 années de la Conférence des forces vives de
la nation sera l'occasion de méditer davantage sur l'appel à vivre une telle
charité.
L'autre
vœu de Mgr Roger Houngbédji, c’est que chacun s'engage à vivre une charité
sincère envers tous.
L'idéal politique
Citant
le Pape Pie Xl, il a déclaré que la politique est la forme la plus haute de la
charité. A l'en croire, s'engager en politique, c'est s'engager à servir la
charité. Toute autre manière de faire la politique dénature et défigure
l'action politique, a-t-il souligné. La charité universelle est le socle de
tout engagement politique pertinent, a en outre indiqué le prélat.
Ainsi,
en politique, a-t-il poursuivi, le pardon est toujours une grâce, la recherche
du bien commun une force, l'amour et le service des autres une nécessité
absolue.
Sans
cela, la méfiance s'installe, les tensions naissent, le tissu social se
déchire. Qu'il n'en soit pas ainsi pour nous au Bénin, a prié le prélat.
Mgr
Roger Houngbédji a recommandé que dans un pays où presque tout est à construire
« nous devons unir nos forces autour du bien commun dans un dialogue
constructif et inclusif, dans le respect des libertés individuelles, de
l'acceptation des différences légitimes ».
Cela exige de la part de tout acteur politique une certaine liberté intérieure qui s'alimente de culture de la vérité.