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Nouvel an: Les trois vœux de l´archevêque de Cotonou

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Mgr Roger Houngbédji Mgr Roger Houngbédji

Se convertir sincèrement, vivre une charité sincère et enfin aimer la vérité. Voilà les trois vœux de l'archevêque de Cotonou, Mgr Roger Houngbédji à l'endroit des cadres et personnalités politiques du Bénin, mardi 31 décembre 2024, à l'occasion d'une célébration eucharistique consacrée aux vertus attendues d'un politicien idéal. 

Par   Ange Joël TOFFOUN, le 02 janv. 2025 à 08h35 Durée 2 min.
#nouvel an au Bénin

A l'entame de son homélie, Mgr Roger Houngbédji, présentant le contexte politique de l'avènement de la nouvelle année, a souligné que l'année 2025 est particulièrement délicate parce qu'elle doit permettre de préparer pour la première fois les élections générales de 2026.

Il a saisi l'occasion pour attirer l'attention de l'auditoire sur une préoccupation des cadres et personnalités politiques du Bénin à savoir les nouvelles dispositions légales devant régir ces compétitions électorales.

Il a indiqué que toutes les inquiétudes ne sont pas dissipées au sujet desdites dispositions.

Face à ces défis, la foi et l'espérance chrétienne engagent à une conversion sincère à Dieu de manière à le considérer comme le repère, le critère ultime des choix. Pour lui, la crainte de Dieu est le commencent de la sagesse. Convertir nos coeurs à Dieu, c'est reconnaitre que Dieu est au dessus de tout et de tous, a poursuivi le prélat. C'est ainsi que nous serons capables de travailler au bien-être de tous devenant, des collaborateurs de la Providence, a-t-il ajouté.

S'inspirant des textes lus, il a insisté que nous devons tous nous tourner vers Dieu. Il reste convaincu que le rétablissement de la justice sociale adviendrait lorsque tout le monde aura le coeur tourné vers Dieu.

Mgr Roger Houngbédji a expliqué que si nous reconnaissons que c'est Dieu qui est au-dessus de tout, alors nous serons capables de travailler au bien-être de tous.

Se référant au Pape François, il a indiqué que lorsqu'une personne ignore le lien qui le lie à Dieu le Père, elle pense que les relations avec les autres peuvent être régies par une logique d'exploitation où le plus fort prétend avoir le dessus sur le plus faible.

Et de là, l'attachement au groupe politique prend le pas sur le service public.

A l'occasion, il a prié pour que les Béninois aient un amour vrai pour le pays et leurs compatriotes.

Le prochain colloque marquant les 35 années de la Conférence des forces vives de la nation sera l'occasion de méditer davantage sur l'appel à vivre une telle charité.

L'autre vœu de Mgr Roger Houngbédji, c’est que chacun s'engage à vivre une charité sincère envers tous. 

L'idéal politique

Citant le Pape Pie Xl, il a déclaré que la politique est la forme la plus haute de la charité. A l'en croire, s'engager en politique, c'est s'engager à servir la charité. Toute autre manière de faire la politique dénature et défigure l'action politique, a-t-il souligné. La charité universelle est le socle de tout engagement politique pertinent, a en outre indiqué le prélat.

Ainsi, en politique, a-t-il poursuivi, le pardon est toujours une grâce, la recherche du bien commun une force, l'amour et le service des autres une nécessité absolue.

Sans cela, la méfiance s'installe, les tensions naissent, le tissu social se déchire. Qu'il n'en soit pas ainsi pour nous au Bénin, a prié le prélat.

Mgr Roger Houngbédji a recommandé que dans un pays où presque tout est à construire « nous devons unir nos forces autour du bien commun dans un dialogue constructif et inclusif, dans le respect des libertés individuelles, de l'acceptation des différences légitimes ».

Cela exige de la part de tout acteur politique une certaine liberté intérieure qui s'alimente de culture de la vérité.