La Nation Bénin...
L’Assemblée nationale a adopté, ce mardi, la
loi n°2024-02 portant autorisation de ratification de l’accord de coopération
monétaire signé à Abidjan, le 21 décembre 2019, entre les gouvernements des
Etats membres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) et le gouvernement de
la République française.
La procédure d’adoption du projet de loi
portant autorisation de ratification de l’accord de coopération monétaire signé
à Abidjan, le 21 décembre 2019, entre les gouvernements des Etats membres de
l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) et le gouvernement de la République
française est allée très vite, ce mardi, à l’hémicycle à Porto-Novo. Le dossier
dont l’examen avait été suspendu, le 11 janvier dernier, en raison de sa
sensibilité et de certaines réserves des députés sur ce nouvel accord, a été
enfin adopté. Il faut noter que les parlementaires ne sont plus revenus sur les
questions d’incompréhensions qu’ils avaient soulevées lors du premier examen.
C’est à croire que leurs inquiétudes liées au processus du passage du franc Cfa
à la monnaie unique Eco ont toutes été dissipées. Ceci à la faveur du séminaire
d’imprégnation du contenu du nouvel accord qui a été organisé à leur endroit,
mercredi 17 janvier dernier. Ainsi, aucun député n’a trouvé à redire hier après
la reprise de l’examen du dossier. Le score du vote le témoigne d’ailleurs. Les
108 députés composant actuellement l’Assemblée nationale ont autorisé à
l’unanimité le chef de l’Etat, Patrice Talon, à ratifier le nouvel accord de
coopération.
Le texte adopté a pour objectif de parvenir à
un ensemble de réformes modernisant l’Umoa en vue de faciliter son extension
progressive à d’autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (Cedeao). Le nouvel accord, en termes de nouveautés, contient trois
principales décisions. Il y a l’arrêt de la centralisation des réserves de
change au Trésor français, la fermeture du compte d’opération et le transfert à
la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, des ressources disponibles
dans le compte ; le retrait de tous les représentants français des organes de
décision et de gestion de l’Umoa tels que le Conseil d’administration de la
Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), la Commission
bancaire et le Comité de politique monétaire.
2027, la fumée blanche
La troisième et dernière décision a trait au
changement du nom de la monnaie Franc Cfa en Eco lorsque les pays de l’Union
intègreront la nouvelle zone Eco. La ratification de l’accord témoigne de la
volonté du Bénin de poursuivre la coopération avec les Etats de la sous-région
et de promouvoir l’intégration régionale. Mieux, le nouvel accord préserve les
paramètres économiques clefs de stabilité monétaire et de résilience de la
monnaie de l’Umoa à savoir : le maintien de la parité fixe à l’Euro et la garantie
de convertibilité illimitée de la monnaie par la France. Le député Nourénou
Atchadé, dans son explication de vote, salue les avancées de ce nouvel accord.
Il souhaite vivement que le processus aille vite pour que cette monnaie unique
Eco puisse être disponible et entrer en circulation en 2027 dans les pays
membres de l’espace Cedeao comme le prévoit le texte adopté. Le dossier a été
défendu en présence du gouvernement représenté par le ministre en charge de la
Justice, Yvon Détchénou.
Quitus pour quatre autres projets de loi
Les députés ont autorisé le président de la
République, Patrice Talon, à ratifier quatre autres accords. Il s’agit du
projet de loi portant modification de la loi n°2004-23 du 25 mars 2005 portant
régime juridique et fiscal harmonisé applicable au projet Gazoduc de l’Afrique
de l’Ouest en République du Bénin ; du projet de loi portant autorisation de
ratification de l’accord établissant l’Alliance Smart Africa et du projet de
loi portant autorisation de ratification de la convention de l’Union africaine
sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel adopté
à Malabo en Guinée équatoriale, le 27 juin 2014. Le quatrième et dernier
dossier examiné et adopté hier par les députés concerne le projet de loi
portant autorisation d’adhésion à la convention sur la cybercriminalité adoptée
à Budapest, le 13 novembre 2001, au protocole additionnel à la convention sur
la cybercriminalité, relatif au renforcement de la coopération et de la
divulgation des preuves électroniques adoptées à Strasbourg en France, le 12
mai 2002. Chacun des quatre dossiers a été approuvé à la satisfaction du
gouvernement représenté aux travaux par le ministre en charge de la Justice,
Yvon Détchénou.