La Nation Bénin...
En
Conseil des ministres, mercredi 26 février, il a été décidé de l’élaboration de
Plans directeurs d’urbanisme au profit de 21 nouvelles communes. Ce document de
référence constitue un outil clé du développement local. Sa mise en oeuvre
permettra un essor certain des villes bénéficiaires.
Organiser
l'extension des villes en fonction des besoins en logements, équipements publics,
infrastructures, etc. Maîtriser l’étalement urbain et éviter les constructions
anarchiques, prendre en compte les enjeux environnementaux, notamment la
gestion de l'eau, la pollution et la préservation des espaces verts. Ce sont
les principaux objectifs du Plan directeur d’urbanisme (Pdu). Ce document a
aussi pour finalité d’offrir des services de base comme l’eau, l’électricité,
les transports, garantir l’accès aux services publics essentiels (santé,
éducation) et favoriser la coexistence d’activités résidentielles, commerciales
et industrielles dans les différentes zones urbaines.
En
clair, le Pdu est un document stratégique qui sert de cadre pour l'aménagement,
le développement et la gestion de l'urbanisme dans une commune ou une ville. Il
a pour objectif de structurer les espaces urbains de manière cohérente et
durable, en prenant en compte les besoins actuels et futurs en matière
d'infrastructures, de services publics, de logements, de transports et de
développement économique.
Dans
le contexte du Bénin, le Pdu est particulièrement important, car il permet de
planifier et de réguler l'expansion urbaine dans un pays où les villes
connaissent une urbanisation rapide.
Piqûre de rappel
Il
y a deux ans, le gouvernement avait décidé de la mise en place de pôles
d’experts chargés de revisiter les lotissements/remembrements devant faire
l’objet d’annulation dans les communes. Cette décision est subséquente aux
travaux du comité interministériel de mise en œuvre des mesures pour
l'assainissement, l'achèvement et la clôture des opérations de lotissement et
de remembrement foncier urbain en cours sur l’ensemble du territoire national.
Au
terme des délibérations du Comité national de supervision, 810 dossiers avaient
été traités au lieu des 806 initialement retenus par le gouvernement, certaines
situations perçues au départ comme sous-jacentes à d’autres opérations s’étant
révélées en réalité des travaux d’une certaine importance conduits avec des
prestataires différents.
Il
en est ressorti de nombreuses irrégularités sur le plan technique dont les plus
importantes étaient relatives à des opérations de très grande superficie qui
impactent des zones agricoles et ne répondent à aucun enjeu d’urbanisation.
D’autres opérations avaient aussi connu des extensions aux proportions très
élevées dont ni les limites ni l’opportunité ne sont guère appréhendées, etc.
L’examen
du rapport avait également révélé la nécessité de vite encadrer l’occupation du
sol et l’aménagement du territoire dans les chefs-lieux de département ainsi
que les centres agglomérés d’importance avérée, afin de consolider les
investissements du Programme d’action du gouvernement sur ces territoires.
C’est
pour cette raison qu’il avait été décidé d’élaborer dans tous les chefs-lieux
de département, y compris toutes les zones de forte concentration humaine
revêtant un certain intérêt, un plan directeur d’urbanisme/schéma directeur
d’aménagement urbain devant réglementer l’opérationnalisation des
lotissements/remembrements.
Les
rapports renseignaient que de nombreuses opérations de lotissement avaient
englobé des zones humides non constructibles entraînant du coup l’installation
des populations dans des secteurs impropres à l’habitation.
Pour
toutes ces raisons et prenant acte des conclusions du rapport, le Conseil avait
alors décidé de la poursuite en vue de l’achèvement et de la clôture des 175
nouvelles opérations. Il avait également ordonné l’annulation de 635 autres.
Nouveauté
Le gouvernement est venu à nouveau en appui aux collectivités territoriales dans le processus d’élaboration de leurs Plans directeurs d’urbanisme (Pdu). Pour cette fois-ci, 21 communes sont concernées. Il s’agit des communes d’Abomey-Calavi, Zè, Kpomassè, Klouékanmè, Djakotomey, Bopa, Pèrèrè,
N’Dali,
Adjarra, Tanguiéta, Bembérékè, Savalou, Bassila, Ifangni,
Tori-Bossito,
Glazoué, Za-Kpota, Avrankou, Bantè, Natitingou et Kétou. La décision a été
prise, en Conseil des ministres, mercredi 26 février.
En
fait, depuis deux ans, le ministère du Cadre de vie et des Transports, en
charge du Développement durable, avait été instruit d’apporter une expertise
technique au ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance locale, dans
le cadre de la dotation de tous les chefs-lieux de département d’un plan
directeur d’urbanisme et d’un schéma directeur d’aménagement urbain.
Pour
ce faire, une quinzaine de communes sont déjà en passe d’achever l’élaboration
de ce document déterminant pour lancer le développement harmonieux des
communes. A elles, s’ajoutent désormais les 21 communes nouvellement ciblées.
Cette expertise qu’apporte le gouvernement aux mairies, loin d’être une intrusion dans la gouvernance locale, constitue un appui de taille. L’initiative a d’ailleurs été prise, après les constats relevés et présentés en Conseil des ministres, mercredi 6 décembre 2023.