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Pour une affaire de faux médicaments à Cotonou: Perquisition manquée hier chez le député Atao (Les mis en cause sous convocation)

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Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 08 déc. 2017 à 06h39

Pour une affaire de faux médicaments, le domicile du député Mohamed Hinnouho Atao sis à Akpakpa Adogléta (Cotonou) devrait être perquisitionné, ce jeudi 7 décembre par la police. Mais les éléments de la Sous-direction des affaires économiques et financières (Sdaef) ont essuyé une « obstruction orchestrée » qui a fait grand bruit.

Le domicile du député Mohamed Hinnouho Atao sis à Akpakpa (Cotonou) a été pris d’assaut, ce jeudi 7 décembre, par des éléments de la Sous-direction des affaires économiques et financières (Sdaef), pour une affaire de faux médicaments. La police a entrepris de faire une perquisition du domicile de l’élu parlementaire mais a été confrontée à une « obstruction orchestrée », selon le commissaire de la Sdaef, Brice Allowanou. Dans une déclaration faite hier dans la soirée, ce dernier informe que « Le pare-brise d'un véhicule de police a été cassé » à cette occasion.
A l’en croire, le domicile du député contiendrait d'importantes quantités de faux médicaments. Mais à l’arrivée de la police, le député a « ameuté les populations et certains acteurs politiques contre les policiers pour faire obstruction à la procédure de perquisition », selon Brice Allowanou. Sur les lieux, on verra les députés de la minorité parlementaire tels que Valentin Djènontin, Simplice Codjo, Idrissou Bako, l’ancien ministre Candide Azannaï, l’ancien président Nicéphore Soglo et autres personnalités de l’opposition en compagnie du député de la quinzième circonscription électorale, se prévalant de son immunité parlementaire et exigeant la présentation d'un mandat. « Le mandat n'est pas une exigence prescrite en l’espèce par notre droit positif. De même, il convient de préciser que l'immunité du député est attachée à sa personne et surtout à sa fonction et n'interdit pas l'accomplissement des actes de police ne nécessitant pas l'autorisation de l'Assemblée nationale », rappelle Brice Allowanou. Il affirme que ses services ont agi dans le strict respect des textes et de la procédure.
Le commissaire souligne que des convocations ont été notifiées au député, à sa conjointe, au chef quartier et au chef d'arrondissement pour se présenter à la Sdaef.
Dans son récit des faits, Brice Allowanou informe que le lundi 4 décembre dernier, le nommé Sourou Rock Toviessi, agent de santé en service à l’hôpital de zone de Sakété, a été arrêté à Cotonou en possession de 40 kg de faux médicaments qu’il aurait réceptionné auprès de son délégué médical à Cotonou pour convoyer à Ita Kpaco (commune d’Ifangni) pour son cabinet de soins privé. Au cours de son audition, il aurait reconnu être le propriétaire des faux médicaments découverts dans la voiture appartenant au sieur Codjo Houndéhogan.
Sourou Rock Toviessi qui n’est pas un pharmacien de profession dit néanmoins détenir un agrément de la Centrale d’achat des médicaments essentiels (Came) qui l’autorise à vendre les médicaments essentiels. Dans la recherche du fournisseur, l’intéressé a conduit les policiers sur les lieux de livraison où un livreur est venu effectivement lui remettre un emballage de sérum de 20 kg, fait savoir le commissaire Brice Allowanou. Interpellé, le livreur a conduit les policiers au domicile de dame Akinocho Karim Salamatou qui « se trouve être la conjointe du député Mohamed Atao Hinnouho, lequel a fait son apparition sur les lieux et s'est opposé à l'action de la police qui a senti la nécessité de perquisitionner ledit domicile ».
Affaire à suivre !