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Valorisation culturelle: Quand Talon annonçait les « vodun days » !

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Le chef de l’Etat Patrice Talon Le chef de l’Etat Patrice Talon

Les « Vodun Days » ne sont pas une improvisation. Ils sont un pilier du Programme d’action du gouvernement dans la dynamique de la valorisation culturelle. Huit ans plus tôt, le chef de l’Etat annonçait cette initiative et toutes les infrastructures qui seront réalisées pour mettre en valeur le patrimoine culturel et touristique.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 13 janv. 2025 à 00h01 Durée 4 min.
#Valorisation culturelle
Ce qui se constate et se vit aujourd’hui en termes de valorisation de la culture et de l’initiative dénommée « vodun days » n’est que la réalisation d’une promesse fermement faite par Patrice Talon, alors fraîchement élu président de la République. Il l’avait annoncé, vendredi 16 décembre 2016, lors de la présentation du programme d'action du gouvernement, mettant ainsi en avant la place particulière de cette tradition dans le tissu culturel et historique du Bénin.
Dans son discours, Patrice Talon a souligné que le Vodun fait partie intégrante de l’histoire du Bénin et qu’il est une composante importante de la diversité culturelle qui caractérise le pays. « L’Afrique est de culture vodun. Aujourd’hui, l’Afrique est laïque, musulmane, catholique et même bouddhiste parfois. Mais elle est de culture vodun. Nous allons commercialiser nos valeurs culturelles. Nous allons révéler au monde ce patrimoine si intense, si riche, si beau. Le monde aura du plaisir à le découvrir », avait déclaré le chef de l’Etat. Il a ainsi évoqué l’importance de valoriser et de préserver cette tradition pour qu’elle intègre le processus de développement. 
Mais avant tout, il appelait à ne pas faire des amalgames autour de ce qui est devenu aujourd’hui les 
« Vodun Days ». « Notre pays est un Etat laïc. Nous avons pas la vocation de faire la promotion du vodun. Nous n’en avons pas le droit... Nous n’avons pas la vocation de faire la promotion de la spiritualité vodun. Nous n’avons pas l’intention de faire la promotion de la religion vodun. Mais nous devons reconnaître que nous avons une histoire, une origine», clarifiait-il. En le faisant, le Bénin ne se particularise pas dans le monde. Il prend juste un chemin que bien de pays européens avaient pris pour le développement de leurs richesses culturelles. « Nous entendons souvent les Européens dire que l’Europe occidentale est de culture judéo-chrétienne. Pourtant, tous les pays d’Europe sont laïcs et revendiquent leur histoire, leur culture qui provient de l’activité spirituelle de leurs aïeux. Il convient de rappeler que les communautés humaines, quelle que soit l’époque et quelle que soit la région, ont développé l’expression culturelle et artistique à partir des besoins spirituels... », ajoutait Patrice Talon, tout en rappelant les origines de cette religion endogène. « Nos parents étaient des païens. Et ils ont créé les danses, le dessin et les masques qui constituent nos patrimoines et inspirent nos artistes. L’Afrique est de culture vodun», insiste-t-il■

Autres extraits des propos du chef de l’Etat

Aller s’asseoir dans une arène pour voir les “guèlèdè” danser n’a rien de spirituel. Ce n’est pas une adhésion à la spiritualité vodun. Combien de fois les touristes vont visiter la mosquée de Casa, parce que c’est une œuvre architecturale extraordinaire. Combien de fois les touristes vont en Chine, en Inde visiter les temples. Le Bénin fera autant. Les autres savent profiter de leur culture ; ils savent la vendre. Les autres n’ont pas de complexe. Nous serons aussi décomplexés et nous allons vendre au monde entier ce que nous avons. Nous allons investir massivement pour révéler au monde ce que nous avons de particulier. En cela, je voudrais que les uns et les autres aient l’ouverture d’esprit qu’il faut pour accompagner cette politique d’investissement et de promotion des valeurs que nos parents nous ont laissées. Leurs valeurs culturelles, la manière dont ils dansaient... Aujourd’hui, les Brésiliens commercialisent au plan touristique des mets qui étaient les seules façons de manger de leurs aïeux esclaves. Et c’est devenu pour eux un patrimoine culinaire. Le passé, quelle que soit sa douleur, quelle que soit la souffrance qu’il a pu infliger à nos aïeux peut devenir un patrimoine commercialisable... Nous allons réinventer les reliques de l’esclavage parce que c’est l’histoire de l’humanité. Nous allons créer cet espace dans lequel on va revivre ce qu’était l’esclavage, il y a 200 ou 300 ans...■