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Visite de Patrice Talon à “la maison du Bénin” au Brésil: Sous le sceau du rétablissement des liens naturels

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La visite du président Patrice Talon ravive les liens entre deux pays liés par l'histoire La visite du président Patrice Talon ravive les liens entre deux pays liés par l'histoire

A elle seule, “la casa do Benin” située à Salvador de Bahia est le symbole des liens historiques entre le Bénin et le Brésil. Elle conserve l’histoire du Bénin sur la terre brésilienne. Patrice Talon, chef de l’Etat, l’a visitée, samedi 25 mai dernier. Une occasion pour lui de réitérer son ambition de restaurer les liens naturels entre les deux peuples pour favoriser l’éclosion d’opportunités de développement.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 28 mai 2024 à 04h43 Durée 3 min.
#Visite de travail au Brésil #coopération Bénin-Brésil

Comme s’il s’agissait d’une bénédiction des ancêtres honorés de le voir se rendre en un lieu si emblématique et porteur d’une bonne partie de l’histoire et de la culture béninoises, c’est sous une pluie battante que Patrice Talon s’est rendu à “la casa do Benin”, littéralement traduite “la maison du Bénin” à Salvador de Bahia en terre brésilienne. Au cœur du centre historique, la Casa do Benin représente un morceau d’Afrique, où se crée le brassage de cultures du Brésil et du Bénin. Dans l’enceinte, le chef de l’Etat a parcouru avec beaucoup d’admiration les différents masques, colliers et autres pièces soigneusement exposés et qui ont le mérite de raconter une partie de l’histoire du Bénin en particulier et de l’Afrique en général. Cette visite contribue donc à la réalisation des objectifs du séjour de Patrice Talon au Brésil. Devant un public essentiellement brésilien, il les a d’ailleurs évoqués à cette occasion.

En effet, ce déplacement vise à rétablir le lien naturel entre Béninois et Brésiliens pour qu’ils puissent désormais mieux fraterniser. Il ambitionne aussi d’impulser le développement mutuel à travers les affaires. “Le développement humain qui avait été forcé par le passé doit être aujourd’hui spontané et volontaire par la coopération entre les peuples. C’est pour cela que la liaison aérienne entre le Bénin et le Brésil, entre Cotonou et Salvador de Bahia qui se fera régulièrement et à peu de coût, sera l’occasion pour nous de tisser des liens de travail, d’investissement, de coopération technique et d’échanges commerciaux”, expose Patrice Talon. Pour favoriser l’éclosion de ces liens, il est déjà admis que les Afro-descendants obtiendront la nationalité béninoise et que les autres n’auront pas besoin de visa pour se rendre sur la terre de leurs aïeux qui avaient été déportés. “Ainsi, poursuit-il, la connectivité ne servira plus seulement pour la mémoire, l’histoire, le plaisir ou les visites entre familles mais ce sera aussi pour booster les échanges afin que le développement soit partagé”.

Aux plans économique et commercial, le chef de l’Etat compte sur la surface de possibilités à exploiter par chacune des parties. “Le Brésil est déjà une puissance dans tous les domaines. Et l’Afrique reste une terre d’opportunités. Le Bénin est encore un pays qui commence à se développer mais il offre tellement d’opportunités d’investissement pour les Brésiliens dans tous les secteurs. Le Brésil offre tellement de possibilités d’échanges en étant plus proches, plus connectés”, soutient-il. Il promet donc de redonner une nouvelle vie à “la casa do Benin”.

Bien évidemment, Patrice Talon a rendu hommage à feu Pierre "Fatumbi" Verger qui a été à l'initiative de la «casa do Benin».

Plus loin, dans son déplacement, le chef de l’Etat reprécisera que « le Bénin n’a pas besoin d’aide. Le Bénin est favorable à la coopération certes, mais ce qui nous caractérisait jadis, que les pays africains passent leur temps à demander de l’aide ne caractérise plus le Bénin ». L’objectif est tout autre. « Nous avons besoin de rattraper notre retard. Nous avons besoin de technologie, nous avons besoin d'équipements et nous saurons les payer de notre effort et de notre argent », précise-t-il.

 “La casa do Benin” en bref

 Inauguré en 1988, l’espace est situé dans un manoir dans la rue Padre Agostinho Gomes, près de Taboão, à Pelourinho. L’espace culturel possède une importante collection artistique et culturelle afro-brésilienne et est maintenu par la Fondation Gregório de Mattos pour améliorer les relations culturelles afro-brésiliennes.

La maison possède une collection d’environ 200 pièces du golfe du Bénin, recueillies par le photographe français Pierre Verger lors de ses expéditions en Afrique pour étudier les flux migratoires entre l’Afrique et Bahia. On y trouve également des pièces liées à la culture afro, données par des artistes et des institutions. Un autre fait intéressant est que les tissus colorés sont suspendus au plafond pour donner encore plus de vie à l’espace. C’est une idée originale de l’artiste visuel et designer Goya Lopes, l’une des pionnières à travailler de manière créative avec la mode afro-brésilienne.

Le projet de rénovation a été conçu par l’architecte moderniste italo-brésilienne Lina Bo Bardi. L’espace du musée Pierre Verger est situé dans le manoir, où sont exposées des pièces de la collection permanente d’œuvres du Bénin ; la salle d’exposition Lina Bo Bardi accueille des expositions temporaires ; l’Auditorium Gilberto Gil est le lieu idéal pour organiser de petits événements et on y trouve aussi des ateliers pour la communauté.

Dans la cour, il y a l’Espace Gourmet Jeje Nagô, avec une architecture inspirée du style des anciens restaurants des communautés rurales du Bénin. Le “Tatassomba” est une réplique des bâtiments existants au Bénin, développés par l’architecte Lina Bo Bardi, en argile et avec un toit en paille. Il y a aussi un autre bâtiment, tout en ciment brûlé – l’une des signatures de l’architecte. Là, il y a une salle polyvalente, en plus d’une terrasse d’où vous pourrez apprécier avec un autre regard, les maisons séculaires du centre historique.

La Casa do Benin organise, promeut, diffuse et soutient des expositions d’artistes bahianais inspirés de l’art africain. Le musée contribue ainsi de manière significative à la reconnaissance et à l’appréciation de cet art, en plus d’encourager les artistes qui s’y investissent et s’en inspirent. Plusieurs activités socioculturelles et éducatives ont déjà été menées, telles que des conférences, des réunions, des cours, des ateliers et des visites guidées, afin de valoriser et diffuser les connaissances de la culture afro-brésilienne, en plus de nous rapprocher des communautés environnantes du Musée.