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Wilfried Léandre Houngbédji à propos de la déclaration de l’ambassadeur du Bénin au Niger: « Il n’y a pas de pardon qui vaille »

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Wilfried Léandre Houngbdéji, secrétaire général adjoint  et porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbdéji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement

Le gouvernement ne se reconnait pas dans la demande de pardon faite par Gildas Agonkan, ambassadeur du Bénin au Niger. Wilfried Léandre Houngbdéji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, l'a martelé, vendredi 28 février dernier, au cours d’une sortie médiatique.

 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 04 mars 2025 à 07h31 Durée 3 min.
#Conférence de presse

Nouveau tournant dans la situation qui prévaut entre le Bénin et le Niger depuis près de deux ans. Lors d’une conférence de presse, vendredi 28 février à Cotonou, Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, estime que son pays n’a aucune raison de présenter des excuses au Niger au sujet de la fermeture des frontières. Autrement dit, la demande de pardon faite par Gildas Agonkan n’engage que sa seule personne.

« C’est celui qui est fautif qui demande pardon. On n’est pas fautifs, donc il n’y a pas de pardon qui vaille », a déclaré le porte-parole du gouvernement en réponse aux propos de l’ambassadeur. Maintes fois, la partie béninoise a démontré son ardente volonté de parvenir à l’apaisement pour que les relations diplomatiques reprennent.

« On a fait, côté Bénin, tout ce qui était en notre pouvoir pour que les relations se normalisent à nouveau. Vous savez que nous avons donné tellement de signes, de gages, de notre bonne disposition d’esprit à ce que les relations se normalisent », a-t-il rappelé.

En fait, au début de cette crise née du coup d’Etat survenu au Niger, le Bénin n’avait fait que respecter les décisions de la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire ouest-africaine (Cedeao). Avec l’évolution de la situation, l’eau a coulé sous le pont et il fallait reprendre la coopération entre les deux pays. Mais depuis lors, le Niger a fermé les frontières terrestres et se refuse malgré tout de les rouvrir.

Contre toute attente, la junte au pouvoir au Niger avait cru devoir porter des accusations contre le Bénin. Ce dernier, disaient les militaires, disposerait de bases militaires dans le dessein d’œuvrer avec des occidentaux pour faire partir le pouvoir de Niamey. Faux!, avait répondu encore le porte-parole du gouvernement béninois. Il avait été alors demandé aux Nigériens de faire descendre au Nord-Bénin des experts de leur choix pour visiter ce qu’ils appellent des bases militaires et qui n’en sont pas. Mais cet appel est resté sans suite.

Plusieurs autres actions ont été menées par le gouvernement, y compris l’envoi d’émissaires de haut niveau à Niamey. Mais toutes ces initiatives n’ont jusque-là pas trouvé grâce aux yeux de la junte nigérienne qui garde sa position rigide.

C’est dans ce contexte que Gildas Agonkan, nommé ambassadeur du Bénin au Niger est allé, au cours d’une activité de sortie de promotion à l’université se confondre en excuses publiques. « Mon pays, le Bénin, par la force des choses, a connu des difficultés avec le Niger. Je voudrais d’abord, au nom de tous les Béninois, au nom des autorités du Bénin, demander pardon au peuple nigérien », avait-il déclaré. Il avait également exprimé l’espoir que « plus jamais ces choses ne puissent se produire encore », avait-il déclaré à Gaya au Niger. Des propos qui ne reçoivent pas l’assentiment du gouvernement qui s’en démarque.

Mais qu’en est-il du sort réservé à l'ambassadeur un à la suite de ces déclarations unilatérales contraires aux normes diplomatiques ? Sur cette question, le porte-parole se montre peu prolixe. « Sa hiérarchie appréciera », fait-il savoir.

Ce qui est certain, à l’heure actuelle, il n’existe aucun acte formel de rappel de l’ambassadeur comme annoncé par les rumeurs.