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Bilan du gouvernement / Affaires sociales: Du social structurant pour mieux impacter les cibles

Culture
Les personnes handicapées et autres en situation de  vulnérabilité béné昀椀cient des actions du gouvernement Les personnes handicapées et autres en situation de vulnérabilité béné昀椀cient des actions du gouvernement

Le social reste au cœur des actions du gouvernement. Depuis le premier quinquennat jusqu’à ce jour, plusieurs réformes structurantes ont été menées avec des effets positifs sur les couches vulnérables. Le bilan des acquis dans ce secteur est des plus reluisants. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 27 déc. 2024 à 07h42 Durée 4 min.
#Bilan du gouvernement / Affaires sociales #Social

La situation des personnes handicapées s’est améliorée de manière sensible au cours de ces dernières années. Ce ne sont pas que des mots mais des faits réels et concrets qui ont impacté cette catégorie d’acteurs sociaux diminués par divers handicaps.

En effet, le Bénin a connu de réelles avancées en matière de protection des droits des personnes handicapées avec la promulgation en 2017 de la loi portant protection et promotion des personnes handicapées, qui leur consacre des droits spécifiques en matière de santé, d’éducation, de formation, d’insertion professionnelle, de protection sociale et de justice. Ainsi, entre 2018 et 2023, plus de 50 000 personnes handicapées, enfants et adultes, ont bénéficié d’interventions chirurgicales, d’aides techniques telles que les fauteuils roulants, les tricycles, les béquilles et cannes, ainsi que d’aides sociales annuelles et autres.

Selon Véronique Tognifodé, entre 2016 et 2020, près de 30 000 personnes handicapées ont été touchées sur toute l’étendue du territoire national par l’ensemble des appuis. Outre les bourses et aides universitaires, des aides sociales annuelles de 100 000 F Cfa ont été spécialement accordées à 375 étudiants handicapés pour la poursuite de leurs études.

 

Carte d’égalité

 

Depuis 2023, des décrets accordant aux personnes handicapées des avantages forts ont été pris. Il s’agit de subventions sur l’acquisition des appareils, de mesures de facilitation de la mobilité, de l’éducation, de la formation professionnelle et universitaire, de l’insertion professionnelle tant dans le secteur public que privé, en matière de loisirs et de transport en commun.

Grâce aux réformes, dans les concours de la fonction publique, les personnes handicapées ont commencé par bénéficier d’un quota de 5 % qui leur est accordé. A titre d’illustration, explique la ministre, « le dernier concours direct de recrutement au profit du ministère de la Justice et de la Législation a respecté cette disposition et une dizaine de personnes handicapées ont été recrutées dans la Fonction publique ».

Sur un autre plan, les procédures pour l’octroi de la carte d’égalité des chances sont en cours de finalisation. La carte d'égalité des chances au Bénin est un dispositif mis en place pour promouvoir l'inclusion sociale et garantir l'accès aux droits pour les personnes vulnérables, en particulier celles en situation de handicap. Elle constitue une initiative visant à renforcer l'égalité des chances en offrant des avantages spécifiques à des groupes souvent marginalisés.

Dans la pratique, la carte permet à ses titulaires de bénéficier de réductions ou d'exonérations sur certains services publics et privés. Par exemple, elle peut offrir des avantages dans les transports publics, dans les établissements publics de santé, ou dans l'accès à des activités culturelles et sportives. Elle favorise également l'accès à une éducation inclusive et à des opportunités professionnelles adaptées, contribuant ainsi à l'autonomisation des personnes handicapées.

Les détenteurs de la carte peuvent avoir accès à des soins médicaux et des traitements spécialisés avec des conditions privilégiées (exonérations de certains frais ou accès à des services médicaux spécifiques).

La carte est également un outil pour sensibiliser le public et les institutions à la nécessité d’assurer une égalité de traitement pour tous les citoyens, indépendamment de leur situation de handicap.

« Un comité interministériel appuyé par des experts travaille pour identifier le taux d’incapacité liée au handicap et déterminer un taux d’accompagnement au titre des différents projets du gouvernement », rassure la ministre Véronique Tognifodé. 

Femmes et filles

 

L’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles est plus que palpable. Depuis 2016, les réformes en cours dans le domaine de l’autonomisation des femmes ont permis d’améliorer considérablement leur statut. « Nous avons réorganisé et dynamisé les groupements féminins à travers la mise en place d’une plateforme numérique de recensement, le renforcement des capacités et les appuis en matériel », précise la ministre. Au total, près de 4 000 groupements actifs ont été recensés et catégorisés sur la plateforme et environ 8 500 femmes ont été formées en gestion financière et épargne crédit. Les mêmes groupements ont bénéficié d’équipements pour la transformation de noix de karité, de riz, d’arachide, de manioc et de maïs sur toute l'étendue du territoire national.

Maintien à l’école

 

De la même manière, plusieurs projets et programmes d’envergure nationale ont été mis en place afin de former cette cible et de lui accorder des moyens financiers substantiels pour le démarrage d’une activité génératrice de revenus. Dans ce cadre, 770 espaces sûrs répartis sur l’ensemble du territoire accueillent les adolescentes et jeunes filles pour leur formation et orientation. Les espaces sûrs en question sont des cadres appropriés et sécurisés où les adolescentes et jeunes filles sont entretenues sur des thématiques visant à améliorer leurs connaissances en matière de compétences de vie courante et de santé sexuelle et reproductive. A ce jour, avec le projet Swedd, sur près de 200 000 filles ayant fréquenté les espaces sûrs, environ

56 000 filles de 14 à 24 ans ont été formées à divers métiers alternatifs et professionnels comme la sérigraphie, la peinture bâtiment, la réparation de panneaux photovoltaïques. Ensuite, elles ont été équipées et installées. Le montant total investi dans cette initiative est de 7 milliards de F Cfa.

Concernant le maintien des filles à l’école, l’intervention de l’Etat est structurée. Par exemple, pour encourager la scolarisation, des kits scolaires ont été distribués annuellement à 500 000 filles dans les écoles primaires et secondaires publiques sur l’ensemble du territoire national. De même, des kits hygiéniques sont distribués aux adolescentes pour la gestion de leurs menstrues. Dans le même ordre d’idées, plus de 180 000 filles ont bénéficié des transferts monétaires. Les exonérations ont été maintenues et améliorées pour s’étendre jusqu’en classe de terminale.

Les écolières des Cm1 et Cm2 bénéficient ainsi de transferts monétaires de 9 000 F Cfa par mois pendant 9 mois par an et sur 3 ans ainsi que de kits scolaires comprenant des panneaux et lampes solaires d'un coût unitaire moyen annuel de 65 000 F Cfa pendant trois ans.

De même, grâce à ce projet, 120 filles de l'enseignement technique ont bénéficié d'une bourse de soutien composée de transferts monétaires de

13 500 F Cfa par mois au niveau secondaire pendant trois ans, des bourses de soutien de 27 500 F Cfa par fille inscrite en sciences et techniques industrielles à raison de 10 par département pendant trois ans. Enfin, 117 étudiantes ont bénéficié d'une bourse universitaire de 38 000 F Cfa par étudiante inscrite à l'université à raison de 10 par département pendant trois ans.

Contre les violences

 

Pour lutter contre les violences basées sur le genre, le système de protection de la femme a été entièrement repensé le renforcement du cadre législatif, réglementaire et institutionnel d’une part, et l’actualisation des mécanismes de prise en charge d’autre part. 

En 2021, le cadre législatif a été ainsi renforcé pour améliorer considérablement la protection des femmes contre les violences en confiant à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), la répression de certaines infractions commises sur les filles de moins de 13 ans. Dans la même veine, les Centres intégrés de prise en charge (Cipec) des victimes et survivantes de violences basées sur le genre ont été renforcés et l’Institut national de la femme (Inf) redynamisé. Cet institut est désormais doté de larges pouvoirs et représenté dans toutes les communes, pour protéger les filles et les femmes, puis œuvrer à leur émancipation. Ces dispositions ont amélioré l’accès aux services, la dénonciation, et la prise en charge intégrée et holistique des victimes. Ainsi, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles est intensifiée. Pour protéger les filles afin de leur permettre de finir sans entrave, ni chantage sexuel leur formation, les relations amoureuses entre apprenante et formateur sont interdites au Bénin aussi bien à l’école que dans les ateliers.

Entre 2016 et 2023, plus de 64 000 femmes victimes de Vbg sont prises en charge dans les Centres de promotion sociale (Cps) dans les 77 communes. 

Microfinance et Arch

 

Les indicateurs de protection de l’enfant en décembre 2015 affichaient 3 filles sur 10 victimes de mariages précoces, 54 % des enfants en situation de travail et 91% victimes d’au moins une forme de violence au cours de la dernière semaine avant l’enquête.

A ce jour, environ 150 000 enfants ont bénéficié de services et prestations intégrés et de réinsertion. Cette prise en charge s’est accrue, avec l’installation, depuis 2020, en pleine pandémie de Covid-19, de la ligne d’assistance aux enfants (numéro vert gratuit 138) qui a permis, outre la dénonciation, l’écoute, les conseils et informations, d’appréhender et de poursuivre les auteurs des violences et maltraitances sur les enfants.

De même, le gouvernement a créé des Centres d’accueil et de transit d’enfants (Cate) à Cotonou, à Allada et à Kandi, qui ont hébergé, pris en charge et réinséré plus de 1 000 enfants en situation difficile, en fugue, et assaini les Centres d’accueil et de protection d’enfants (Cape) avec la mise en place d’une plateforme, le contrôle et la fermeture des structures qui ne sont pas aux normes.

Dans le secteur de la microfinance, les actions du gouvernement ont été plus qu’impactantes. En effet, il a réorganisé tout le système de microcrédits. Grâce à la digitalisation, on observe plus de transparence dans l’octroi des fonds. Puis, le montant du prêt est passé de 30 000 F Cfa à 50 000 F Cfa puis à 100 000 F Cfa et le taux d’intérêt réduit à 4 %. A ce sujet, les frais de dossiers sont désormais à 400 FCfa désormais.

De même, le microcrédit Alafia a impacté plus de 650000 bénéficiaires.

Le montant de décaissement aujourd’hui est de plus de 12 milliards F Cfa en moyenne par an et les remboursements sont suivis pour la pérennité du programme.

En termes de perspectives, le gouvernement travaille à augmenter les montants à

200000 FCfa, avec une réduction du taux d’intérêt, tout en corrigeant les disparités entre communes.

Au titre du projet assurance pour le renforcement du capital humain, des milliers d’artisans ont été impactés par Arch formation dans 8 communes pilotes pour améliorer leur productivité et professionnalisme.

Mieux, 20 % des artisans formés ont bénéficié de crédit pour acquérir du matériel afin de s’installer à leur propre compte. Des milliers de filles ont été aussi formées à divers métiers pour un investissement de 7 milliards F Cfa.

Grâce à l’Arch maladie, depuis 2016, l’Etat prend en charge les frais médicaux des pauvres à hauteur de 50 à 100 %. A ce jour, un million de pauvres ont reçu gratuitement leurs cartes d’identité biométriques, ce qui leur permet d’avoir accès aux soins.

Au total, un montant de 30 milliards F Cfa a été investi depuis le démarrage de l’Arch, et l’assurance maladie se déploie progressivement dans toutes les communes du pays. Selon le gouvernement, cet effort va se concrétiser partout avant 2026 afin que toutes les populations béninoises bénéficient de soins de santé adéquats partout dans le pays, chaque fois qu’elles en ont besoin■