La Nation Bénin...
À
l’occasion de la célébration de son 30e anniversaire, l’Union économique
et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a tenu une conférence commémorative à
l’École normale supérieure de Natitingou, lundi 21 octobre. La rencontre entre
les cadres de l’organisation sous-régionale et le monde universitaire a été un
moment de présentation des réalisations de l’Uemoa et de sa vision à l’horizon
2040.
« Uemoa,
30 ans : une expérience d’intégration résiliente face aux chocs
exogènes ». C’est le thème autour duquel les échanges ont tourné lors de
la conférence commémorative, marquant le 30e anniversaire de l’Union
économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il s’agit de faire le bilan,
mais aussi de se projeter, informe Yawovi Batchassi, représentant résident de
la commission de l’Uemoa à Cotonou. Il évoque trois piliers essentiels autour
desquels les interventions ont été structurées. « Cette année, dans le
cadre de ce 30e anniversaire, nous faisons le bilan des acquis de l’Uemoa,
surtout dans le domaine de la convergence macroéconomique. En effet, l’Uemoa a
pris un certain nombre de réformes pour que les Etats gèrent les ressources publiques
d’une façon transparente et appliquent les principes de bonne gouvernance qui
permettent l’utilisation optimale des ressources », précise Yawovi Batchassi.
Le deuxième pilier, en dehors de la convergence macroéconomique, informe le représentant résident de la commission de l’Uemoa, c’est le marché commun que l’Uemoa avait pour mission de créer. Par cet acte, indique Yawovi Batchassi, tous les produits de l’Union ont été complètement libéralisés. Pour ce qui concerne les biens, les produits agricoles cultivés sur le territoire béninois peuvent par exemple être vendus dans les autres Etats membres sans droits de douane, avec un tarif extérieur commun qui a été instauré pour les marchandises venant de l’extérieur. Les Etats appliquent les mêmes taux, quel que soit le point d’entrée d’une marchandise étrangère sur un territoire. En ce qui concerne les personnes, il y a eu l’abolition des droits d’entrée. Ce qui signifie, dit-il, que le visa est aboli. « Avec une pièce d’identité seulement, vous pouvez circuler dans l’espace Uemoa. Également, il y a le droit d’établissement qui a été instauré. Si vous voulez créer votre entreprise dans un Etat membre, que ce soit une entreprise individuelle ou une société, on ne peut pas vous opposer la nationalité pour vous l’interdire ou vous appliquer des conditions différentes de celles appliquées aux nationaux. Le droit d’établissement concerne les professions libérales. Il s’agit des avocats, des architectes, des experts comptables… où il y a un certain nombre de textes de l’Uemoa qui permettent de s’établir dans l’Etat où l’on veut », ajoute-t-il.
A en croire le représentant résident de la commission de l’Uemoa à Cotonou, il y a une directive qui permet aux étudiants de s’inscrire dans les mêmes conditions que les nationaux, quel que soit le pays d’étude dans l’espace Uemoa. La preuve que la dynamique d’intégration se poursuit de fort belle manière. Quant au troisième pilier d’intervention, il est consacré aux politiques sectorielles. L’Uemoa intervient dans tous les domaines. Que ce soit l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie, les hydrocarbures, les transports, l’économie numérique, le tourisme, l’artisanat…, fait savoir Yawovi Batchassi. Tous les secteurs d’activité sont impactés non seulement par les réformes, mais aussi par les financements de programmes et projets dans l’ensemble des Etats membres.
La
conférence commémorative, selon ses explications, donne l’occasion de partager
quelques réalisations clés qui ont été faites spécifiquement au Bénin. L’Uemoa
a élaboré, rappelle-t-il, une nouvelle vision sur 2040 et il y a des défis à
relever. Des défis d’ordre sécuritaire, liés à la jeunesse et à l’emploi, les
problèmes d’immigration..■