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Croissance économique en hausse dans l’Uemoa: Le Bénin, pilier de la relance

Economie
Contributions des postes de la demande à la croissance (en point de %) Contributions des postes de la demande à la croissance (en point de %)

Le Produit intérieur brut (Pib) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a connu une croissance soutenue de 7,0 % au quatrième trimestre 2024. Porté par l’ensemble des secteurs d’activité, ce dynamisme profite particulièrement au Bénin, qui affiche des performances remarquables dans l’agriculture, l’énergie et le commerce.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 25 avr. 2025 à 08h10 Durée 2 min.
#BCEAO

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) note une accélération de la croissance économique de l’espace Uemoa, avec une progression du Pib réel de 7 % au quatrième trimestre 2024, contre 5,8 % au trimestre précédent. Cette évolution positive est attribuée à l’expansion simultanée des secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Si l’embellie est globale, certains pays, dont le Bénin, le Sénégal et le Burkina Faso émergent comme les fers de lance de cette reprise, grâce à leurs performances sectorielles ciblées. Dans le secteur primaire qui a crû de 4,7 % à l’échelle régionale, le Bénin brille particulièrement. Le rapport de la Bceao met en exergue une hausse exceptionnelle de 65,2 % de la production d’arachide, un résultat lié à une combinaison de conditions climatiques favorables, de subventions à la production et d’un accompagnement technique accru des producteurs. En parallèle, la filière coton, pilier de l’économie béninoise a connu une croissance de 6,8 %, bien au-dessus de la moyenne sous-régionale, malgré les baisses constatées dans d’autres pays producteurs. Ce rebond est en partie le fruit des campagnes de lutte contre les ravageurs, de l’introduction de semences améliorées et de l’appui accru aux cotonculteurs, notamment dans les régions du centre et du nord du pays. Aussi, l’offre de noix de cajou au Bénin est ressortie en hausse de 2,6 % durant la campagne 2024/2025.

Le secteur secondaire affiche la plus forte dynamique avec une croissance de 12 % dans l’espace. Le Bénin contribue à ce résultat à travers l’énergie et l’industrie manufacturière. D’un côté, la montée en puissance des capacités de production électrique permet non seulement de renforcer la sécurité énergétique du pays, mais aussi de soutenir l’industrialisation progressive, notamment dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), qui attire de plus en plus d’investisseurs dans le textile, l’agroalimentaire et la transformation de matières premières. Aussi, le pipeline d’exportation du pétrole nigérien via le Bénin, récemment mis en service, offre un relais de croissance inédit. Grâce à ce corridor stratégique, le Niger est passé de 29 000 à 87 000 barils/jour, renforçant le trafic portuaire béninois et les recettes liées aux activités logistiques et portuaires.

Consommation plus dynamique

Le secteur tertiaire a connu une progression de 5,9 %, soutenue par la reprise du commerce, des transports et des services marchands. Au Bénin, les ventes de produits alimentaires sont particulièrement dynamiques, avec une augmentation continue du chiffre d’affaires dans la grande distribution et les marchés locaux. Cette situation traduit une hausse de la demande intérieure, portée par une amélioration relative du pouvoir d’achat, dans un contexte d’inflation mieux maîtrisée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’indice du chiffre d’affaires dans le commerce de détail s’est accru de 5 %, selon les estimations de la Bceao. Le pays bénéficie en outre de l’intensification des échanges avec le Nigéria voisin, notamment à travers les postes frontaliers de Sèmè-Kraké et de Igolo, qui connaissent une activité renforcée depuis l’assouplissement des restrictions commerciales.

Évolution de la production vivrière dans l'Uemoa (en tonnes)

L’ensemble de ces performances place le Bénin dans une position stratégique au sein de l’Uemoa. Sur l’année 2024, la croissance économique de l’Union s’établit à 6,2 %, en hausse par rapport aux 5,3 % enregistrés en 2023. Cette performance globale est jugée meilleure que celle prévue par la Bceao, grâce à des résultats supérieurs aux attentes dans plusieurs pays. Le Bénin, avec sa capacité à maintenir une dynamique sectorielle diversifiée, à mobiliser les investissements publics et privés, et à renforcer l’intégration régionale se positionne comme un acteur central de la stabilité économique de la sous-région.

Alors que 2025 s’ouvre sous des auspices incertains sur le plan géopolitique et climatique, le Bénin va miser sur la consolidation des acquis, la poursuite des réformes structurelles et le développement des chaînes de valeur agricoles et industrielles. Le renforcement de la Zone industrielle de Glo-Djigbé, les politiques de soutien à la mécanisation agricole et la montée en puissance des partenariats logistiques et portuaires avec les pays enclavés laissent entrevoir une contribution encore plus forte du Bénin à la croissance régionale dans les trimestres à venir.