La Nation Bénin...
Le
président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi A.
Adesina, a prononcé un discours d’adieu émouvant lors du 38e Sommet de l’Union
africaine, tenu les 15 et 16 février derniers à Addis-Abeba en Éthiopie. Après
dix ans à la tête de l’institution, il dresse le bilan de ses actions et
insiste sur les défis à relever pour l’avenir.
En dix ans de mandat, Akinwumi Adesina a transformé la Banque africaine de développement (Bad) en un levier puissant pour la croissance du continent. Face aux défis structurels de l’Afrique notamment l’accès à l’électricité, la sécurité alimentaire, le financement des infrastructures, il a mobilisé des ressources sans précédent et impulsé des réformes audacieuses, laissant une institution renforcée et résolument tournée vers l’avenir. Devant les chefs d’État et de gouvernement réunis à Addis-Abeba, le président de la Banque africaine de développement dont le mandat est venu à expiration, a rappelé l’impact des actions menées au cours de la dernière décennie. Sous son leadership, la Bad s’est alignée sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine et a impacté la vie de plus de 515 millions d’Africains. Parmi les réalisations notables, il a cité l’amélioration de l’accès à l’électricité pour 25 millions de personnes, l’accès à de meilleurs services de santé pour 127 millions de personnes et l’amélioration des infrastructures hydrauliques, avec 61 millions d’Africains ayant désormais accès à l’eau potable. La Banque a également permis à 46 millions de personnes de bénéficier de services de télécommunications améliorés et à 33 millions d’accéder à un assainissement amélioré. « L’Afrique ne peut pas être riche en ressources naturelles mais pauvre en liquidités », a martelé le président Akinwumi Adesina. L’électricité reste un enjeu crucial pour le continent. Dans ce sens, la Bad a lancé avec la Banque mondiale, la «Mission 300», un programme visant à fournir l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030. À ce jour, 55 milliards de dollars ont été mobilisés pour ce projet. La sécurité alimentaire a été une autre priorité majeure. Grâce au programme «Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine» (Taat), au Sommet Dakar 2 sur l’alimentation et à la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence, la Banque a mobilisé 72 milliards de dollars pour soutenir la production agricole et assurer la sécurité alimentaire de plus de 101 millions de personnes. De plus, 2,5 milliards de dollars ont été débloqués à travers l’initiative Afawa pour le financement en faveur des femmes, permettant de soutenir plus de 24 000 entreprises dirigées par des femmes sur le continent.
Une Afrique connectée
La jeunesse africaine a également bénéficié d’un soutien accru. La Banque a formé 1,7 million de jeunes aux compétences numériques et mis en place des Banques d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes afin de stimuler la croissance économique. « Notre objectif est simple, créer de la richesse basée sur la jeunesse en Afrique », a affirmé le président de la Bad. Sur le plan des infrastructures, plus de 55 milliards de dollars ont été investis dans divers projets, faisant de la Bad le principal bailleur de fonds multilatéral du continent. L’initiative Africa50, avec plus d’un milliard de dollars de capitalisation, ainsi que l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (Agia), visant à mobiliser dix milliards de dollars, témoignent de la volonté de renforcer les capacités d’investissement de l’Afrique. Le Mécanisme africain de stabilité financière, conçu pour refinancer la dette des pays africains, est désormais prêt à être mis en œuvre, avec un fonds de 20 milliards de dollars disponibles. La Banque a également soutenu le secteur de la santé en Afrique en lançant un programme d’investissement de trois milliards de dollars dans des infrastructures médicales et en injectant trois autres milliards dans le développement des capacités pharmaceutiques africaines. À l’issue de ses dix années à la tête de la Bad, Akinwumi Adesina laisse une institution financière renforcée. Le capital de la Banque est passé de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars aujourd’hui, et l’institution a conservé sa note de crédit «AAA» tout en étant désignée comme la meilleure institution financière multilatérale au monde. « C’est un grand héritage pour l’Afrique ! Que la lumière de l’Afrique brille encore plus fort dans les années à venir ! », a-t-il souhaité. Le départ d’Akinwumi Adesina marque ainsi la fin d’une décennie de transformation pour la Bad et ouvre la voie à une nouvelle ère, avec cinq candidats en lice pour lui succéder. Amadou Hott du Sénégal, Dr Samuel Munzele Maimbo de la Zambie, Sidi Ould Tah de la Mauritanie, Abbas Mahamat Tolli du Tchad et Bajabulile Swazi Tshabalala de l’Afrique du Sud. Leur défi sera de maintenir l’élan et d’amplifier les efforts pour une Afrique plus prospère et autonome.