La Nation Bénin...
Les
assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement
s’ouvrent lundi 26 mai prochain à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’événement, qui
coïncide avec la fin du mandat du président Akinwumi Adesina, sera marqué par
l’élection de son successeur et se tient autour du thème « Tirer le meilleur
parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement ».
La
Côte d’Ivoire va abriter du 26 au 30 mai les assemblées annuelles du Groupe de
la Banque africaine de développement (Bad). Il s’agit de la 60ᵉ Assemblée
annuelle du Conseil des gouverneurs qui connaitra, à l’occasion, l’élection du
successeur d’Akinwumi Adesina, actuel président du groupe. Il va quitter ses
fonctions après deux mandats d’impact considérable. Le prochain président devra
consolider ces acquis et trouver dans les ressources du continent, les leviers
d’un développement à la fois inclusif, autonome et résilient. Plus de 3 000
participants dont des chefs d’État, ministres, gouverneurs de banques
centrales, responsables d’institutions financières, experts, acteurs du secteur
privé et médias se retrouveront à Abidjan pour de nouvelles perspectives du
Groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Au cours de cette 60e
assemblée du Conseil des gouverneurs et de la 51e Assemblée annuelle du Conseil
des gouverneurs du Fonds africain de développement (Fad), le débat portera sur
la mobilisation des ressources africaines pour un développement durable et
inclusif. Mais au-delà des panels et rencontres de haut niveau, l’un des temps
forts sera l’élection du nouveau président à la tête de l’institution pour un
mandat de cinq ans. Cinq candidats sont en lice : Amadou Hott du Sénégal,
Samuel Munzele Maimbo de la Zambie, Sidi Ould Tah de la Mauritanie, Abbas
Mahamat Tolli du Tchad et Bajabulile Swazi Tshabalala de l’Afrique du Sud. L’un
d’eux succédera à Akinwumi Adesina, dont la vision a profondément marqué le
Groupe depuis 2015. Ce dernier a porté haut la bannière des « High 5 », ses
cinq priorités stratégiques pour transformer le continent. Parmi elles, l’accès
à l’énergie reste emblématique de son action et de sa détermination. «
L’Afrique est tout simplement fatiguée d’être dans l’obscurité », lançait-il
dès 2016. Une phrase restée célèbre et devenue la ligne directrice de ses
actions. En neuf ans, la Banque a investi 12,74 milliards de dollars dans le
secteur énergétique, permettant à plus de 25 millions d’Africains d’avoir accès
à l’électricité. En 2024, ce sont 1 019 mégawatts d’électricité produits et 2
326 kilomètres de lignes de transmission construits, changeant le quotidien de
près d’un demi-million de personnes.
Défi de l’énergie
Cette
dynamique répond au défi du capital énergétique du continent, que les
assemblées annuelles 2025 entendent mettre en lumière. Car l’Afrique, malgré
ses immenses ressources naturelles, (solaire, hydraulique, éolien,
géothermique), peine encore à électrifier ses zones rurales et à garantir un
accès universel à l’énergie. Le « New Deal pour l’énergie en Afrique » lancé
par la Bad entend inverser la tendance d’ici 2030 grâce à des outils novateurs
comme le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa), l’initiative « Desert
to Power » dans le Sahel, ou encore le Marché africain de l’énergie. «L’avenir
de l’Afrique est dans les énergies renouvelables », martèle Akinwumi Adesina,
convaincu que la croissance verte est la clé d’une prospérité africaine portée
par ses propres moyens.
Les Assemblées annuelles 2025 ambitionnent donc de prolonger cette vision en appelant à une meilleure utilisation du capital financier, humain, naturel de l’Afrique pour bâtir une économie résiliente et souveraine. Elles interviennent à un moment stratégique où le continent fait face à des enjeux multiples avec l’industrialisation, la sécurité alimentaire, le climat, l’emploi des jeunes, la digitalisation. Alors que le rideau tombe sur l’ère Akinwumi Adesina, le nouveau président devra non seulement poursuivre les avancées majeures des dernières années, mais aussi donner un élan nouveau aux ambitions africaines. La continuité dans le leadership, doublée d’une capacité d’innovation et d’adaptation, sera essentielle pour traduire en actes le thème ambitieux de cette édition. Si l’Afrique veut rompre avec le cycle de la pauvreté, elle devra miser sur ses propres ressources. La Banque africaine de développement, par ses assemblées annuelles à Abidjan, montre la voie vers une Afrique éclairée, résiliente et maître de son destin.