La Nation Bénin...

Banque africaine de développement: Les assemblées annuelles s’ouvrent ce 26 mai à Abidjan

Economie
Abidjan, capitale du développement africain  du 26 au 30 mai 2025 Abidjan, capitale du développement africain du 26 au 30 mai 2025

Les assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement s’ouvrent lundi 26 mai prochain à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’événement, qui coïncide avec la fin du mandat du président Akinwumi Adesina, sera marqué par l’élection de son successeur et se tient autour du thème « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement ».

 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 22 mai 2025 à 07h40 Durée 3 min.
#Banque africaine de développement (Bad)

La Côte d’Ivoire va abriter du 26 au 30 mai les assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Il s’agit de la 60ᵉ Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs qui connaitra, à l’occasion, l’élection du successeur d’Akinwumi Adesina, actuel président du groupe. Il va quitter ses fonctions après deux mandats d’impact considérable. Le prochain président devra consolider ces acquis et trouver dans les ressources du continent, les leviers d’un développement à la fois inclusif, autonome et résilient. Plus de 3 000 participants dont des chefs d’État, ministres, gouverneurs de banques centrales, responsables d’institutions financières, experts, acteurs du secteur privé et médias se retrouveront à Abidjan pour de nouvelles perspectives du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Au cours de cette 60e assemblée du Conseil des gouverneurs et de la 51e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (Fad), le débat portera sur la mobilisation des ressources africaines pour un développement durable et inclusif. Mais au-delà des panels et rencontres de haut niveau, l’un des temps forts sera l’élection du nouveau président à la tête de l’institution pour un mandat de cinq ans. Cinq candidats sont en lice : Amadou Hott du Sénégal, Samuel Munzele Maimbo de la Zambie, Sidi Ould Tah de la Mauritanie, Abbas Mahamat Tolli du Tchad et Bajabulile Swazi Tshabalala de l’Afrique du Sud. L’un d’eux succédera à Akinwumi Adesina, dont la vision a profondément marqué le Groupe depuis 2015. Ce dernier a porté haut la bannière des « High 5 », ses cinq priorités stratégiques pour transformer le continent. Parmi elles, l’accès à l’énergie reste emblématique de son action et de sa détermination. « L’Afrique est tout simplement fatiguée d’être dans l’obscurité », lançait-il dès 2016. Une phrase restée célèbre et devenue la ligne directrice de ses actions. En neuf ans, la Banque a investi 12,74 milliards de dollars dans le secteur énergétique, permettant à plus de 25 millions d’Africains d’avoir accès à l’électricité. En 2024, ce sont 1 019 mégawatts d’électricité produits et 2 326 kilomètres de lignes de transmission construits, changeant le quotidien de près d’un demi-million de personnes.

Défi de l’énergie

Cette dynamique répond au défi du capital énergétique du continent, que les assemblées annuelles 2025 entendent mettre en lumière. Car l’Afrique, malgré ses immenses ressources naturelles, (solaire, hydraulique, éolien, géothermique), peine encore à électrifier ses zones rurales et à garantir un accès universel à l’énergie. Le « New Deal pour l’énergie en Afrique » lancé par la Bad entend inverser la tendance d’ici 2030 grâce à des outils novateurs comme le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa), l’initiative « Desert to Power » dans le Sahel, ou encore le Marché africain de l’énergie. «L’avenir de l’Afrique est dans les énergies renouvelables », martèle Akinwumi Adesina, convaincu que la croissance verte est la clé d’une prospérité africaine portée par ses propres moyens.

Les Assemblées annuelles 2025 ambitionnent donc de prolonger cette vision en appelant à une meilleure utilisation du capital financier, humain, naturel de l’Afrique pour bâtir une économie résiliente et souveraine. Elles interviennent à un moment stratégique où le continent fait face à des enjeux multiples avec l’industrialisation, la sécurité alimentaire, le climat, l’emploi des jeunes, la digitalisation. Alors que le rideau tombe sur l’ère Akinwumi Adesina, le nouveau président devra non seulement poursuivre les avancées majeures des dernières années, mais aussi donner un élan nouveau aux ambitions africaines. La continuité dans le leadership, doublée d’une capacité d’innovation et d’adaptation, sera essentielle pour traduire en actes le thème ambitieux de cette édition. Si l’Afrique veut rompre avec le cycle de la pauvreté, elle devra miser sur ses propres ressources. La Banque africaine de développement, par ses assemblées annuelles à Abidjan, montre la voie vers une Afrique éclairée, résiliente et maître de son destin.