La Nation Bénin...
La
culture de racines et tubercules a connu un accroissement timide au cours de la
campagne agricole 2023-2024, en raison de la baisse du rendement des
spéculations, en particulier de l’igname dont la productivité a chuté de plus de 15 %.
Chiffrée
à 3,32 millions de tonnes, la production d’igname a connu un accroissement de
3,3 % par rapport à la campagne 2022-2023 au terme de laquelle elle s’affichait
à 3,21 millions de tonnes, selon la direction de la Statistique agricole du
ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Dsa/Maep).
L’augmentation de la production est essentiellement le résultat de l’expansion
des emblavures au détriment de la hausse du rendement.
Sur
les cinq dernières campagnes agricoles, la production d’igname est restée quasi
constante, oscillant en moyenne autour de 3,27 millions de tonnes. La Dsa
explique cette stagnation de la production par l’émergence des cultures plus
rémunératrices et plus facile à réaliser dans la zone de production de
l’igname. Aussi, le rendement de l’igname a-t-il baissé de 15,3 % par rapport à
la dernière campagne, en passant de 12,77 tonnes à l’hectare en 2022 à 10,79
tonnes à l’hectare (t/ha) en 2023. En 2019, le rendement était de 14,30 t/ha
avant de dégringoler progressivement.
L’igname
et le manioc restent les principales spéculations du groupe de racines et
tubercules cultivées au Bénin, avec des proportions respectives de 42,3 % et
56,7 % de la production totale des racines et tubercules et respectivement 27,3
% et 36,6 % de la production totale vivrière. La production du manioc est
évaluée à 4,45 millions de tonnes au cours de la campagne 2023-2024, soit un
accroissement de 2,3 % comparativement à la campagne précédente au cours de
laquelle elle avoisinait 4,35 millions de tonnes. Cette production est
légèrement supérieure à la moyenne des productions des cinq dernières campagnes
qui ressort à 4,32 millions de tonnes, grâce notamment à la remontée de la
productivité qui a atteint 13,48 t/ha après 11,18 t/ha en 2022. La productivité
a progressivement régressé depuis 2019 où le rendement était de 14,2 t/ha,
alors que la cible de rendement du Plan stratégique de développement du secteur
agricole (Psdsa) 2025 est fixé à 20 tonnes/hectare.
Défis
Si le secteur agricole béninois enregistre une autosuffisance alimentaire appréciable pour certaines spéculations, la productivité agricole est encore insuffisante pour tirer parti du potentiel national. C’est le cas du groupe des racines et tubercules. Outre la réduction des cycles culturaux, il s’agit d’améliorer la productivité des terres et de lever les contraintes biotiques que sont les ravageurs et les maladies virales pour augmenter le rendement.
Néanmoins,
la production des racines et tubercules a atteint 7,85 millions de tonnes au
terme de la campagne agricole 2023-2024, contre 7,62 millions de tonnes lors de
la campagne précédente, soit un accroissement de 3,0 %, selon les chiffres de
la Dsa/Maep. Cette production représente 64,6 % de la production totale des
cultures vivrières, contre près de 67,8 % sur les cinq dernières années.
L’indice
de production des racines et tubercules s’est établi à 112,1 points, soit une
augmentation de 12 points par rapport à la période de base et de 3 points par
rapport à 2022. Au nombre des autres racines et tubercules, la production de
patate douce est estimée à 77 477 tonnes, celle de taro à 3 515 tonnes et celle
de pomme de terre à 253 tonnes en 2023, contre respectivement 56 590 tonnes, 2
352 tonnes et 276 tonnes en 2022.