La Nation Bénin...
Face
aux impacts croissants du réchauffement climatique, le Bénin intensifie ses
efforts pour intégrer les enjeux environnementaux dans ses politiques publiques.
Le budget 2025, marqué par une hausse significative des crédits climatiques,
reflète cette ambition nationale alignée sur les engagements internationaux.
Le
budget de l’Etat 2025 s’illustre par une augmentation historique des crédits
climatiques, atteignant 640,6 milliards F Cfa, soit une progression de 16,3 %
par rapport à l’exercice 2024. En se projetant sur le triennal 2025-2027, le
Bénin ambitionne d’allouer près de 2 380 milliards F Cfa aux dépenses
climatiques. Ces projections, contenues dans la Note d’analyse de l’intégration
du climat dans le budget de l’Etat (Direction générale du Budget, septembre
2024), témoignent de la volonté du pays d’ancrer la durabilité dans ses
finances publiques.
Ces
efforts reposent sur des allocations budgétaires stratégiques ciblant les
secteurs identifiés comme les plus vulnérables dans le Plan national
d’adaptation. Les ressources sont ainsi concentrées sur des domaines tels que
l’agriculture, la santé, l’énergie, les infrastructures, le littoral et la
gestion des écosystèmes, où les besoins se font le plus sentir.
Dans
ce budget, 85 % des crédits climatiques sont dédiés à l’adaptation. Cette
priorité reflète la vulnérabilité accrue du Bénin face à des phénomènes tels
que les inondations, les sécheresses prolongées et l’érosion côtière, qui
affectent profondément les conditions de vie des populations et l’économie
nationale. Parallèlement, 15 % des crédits sont consacrés à l’atténuation, à
travers des projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à
encourager des pratiques durables.
Le
budget 2025 illustre ainsi une approche équilibrée, où la préservation des
acquis économiques et sociaux va de pair avec des efforts constants pour
renforcer la résilience des populations face aux aléas climatiques.
Le
Bénin poursuit une stratégie de développement axée sur la résilience et la
durabilité. Depuis l’adoption de la loi sur la gestion des changements
climatiques en 2018, des mécanismes institutionnels et financiers robustes ont
été mis en place pour aligner l’économie sur les impératifs climatiques.
Le
ministère du Cadre de vie et des Transports (Mcvt) joue un rôle central dans
cette dynamique, absorbant 40,6 % des crédits climatiques. Ces fonds permettent
de financer des projets majeurs tels que la reforestation, la protection
côtière et l’assainissement urbain. D’autres ministères, comme ceux de la
Sécurité, de la Défense et des Affaires sociales, participent également à cette
stratégie transversale visant à répondre de manière globale aux enjeux
climatiques.
Le
budget 2025 introduit par ailleurs des mesures fiscales innovantes, notamment
des exonérations sur les équipements moins polluants, des incitations pour les
énergies renouvelables et l’instauration de taxes carbone. Ces dispositifs
visent à promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement tout en
facilitant la transition vers une économie plus verte.
En
complément, le Fonds national pour l’environnement et le climat (Fnec) joue un
rôle clé en mobilisant des ressources nationales et internationales. Grâce à
des écotaxes et des partenariats avec des institutions telles que le Fonds vert
pour le climat, le Fnec finance des initiatives locales, notamment dans les
domaines de la gestion des déchets et de la protection des écosystèmes.
La hausse continue des crédits climatiques jusqu’en 2027 témoigne de la volonté du Bénin de contribuer activement à l’effort mondial de lutte contre le réchauffement climatique. Ces investissements s’inscrivent dans une perspective plus large, visant à atteindre les objectifs de développement durable de l’agenda 2030 tout en renforçant la résilience des populations.