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Niveau général des prix au Bénin: Une inflation trimestrielle de 2,3 % notée

Economie

Le niveau général des prix au Bénin a enregistré une hausse de 2,3 % en mars 2025 par rapport à décembre 2024, selon l’Instad. Cette augmentation est principalement attribuée à la hausse des prix des produits alimentaires et des transports, bien qu’on observe une baisse dans certains secteurs clés.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 16 avr. 2025 à 07h58 Durée 2 min.
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L’Indice harmonisé des prix à la consommation (Ihpc) a progressé de 1,1 % en mars 2025 au Bénin, atteignant 102,8 contre 101,7 le mois précédent, selon l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad). Cette hausse mensuelle de l’indice est en grande partie due à l'augmentation des prix des produits de la division de consommation « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (+2,6 %), précise le dernier Bulletin mensuel des prix au titre de mars 2025 (Instad). En moyenne annuelle, le taux d’inflation atteint 1,4 % à fin mars 2025, contre 1,3 % le mois précédent.

L'inflation sous-jacente, excluant les produits saisonniers et énergétiques, est de 0,6 %. Les prix des produits locaux ont progressé davantage (+1,3 %) que ceux des produits importés (+0,4 %), notamment en raison de la hausse des prix de l'igname et des cossettes d'igname.

Les chiffres révèlent une hausse trimestrielle globale de 2,3 % par rapport à décembre 2024, due principalement à la flambée des produits alimentaires et des transports, bien qu'il y ait eu un recul dans certains secteurs clés. Le secteur des transports a progressé de 3,1 % sur le trimestre, malgré une légère baisse de 0,4 % en mars, attribuée à la diminution des coûts du carburant informel (kpayo). Les produits énergétiques ont enregistré une hausse de 2,6 %, tirée par les combustibles solides (+1,7 %), tandis que le secteur du logement et de l'électricité a connu un recul de 3,6 %, indiquant une amélioration de l’accès à l'énergie domestique.

Quant aux « Loisirs, sport et culture », ils ont enregistré une baisse des prix de 2,6 %, influencée par des ajustements saisonniers. Les communications (-2,5 %) et les services financiers (-2,4 %) ont également contribué à modérer l’inflation globale, offrant un contrepoids aux pressions sur les biens de première nécessité.

Vigilance sur les denrées agricoles

Le bulletin confirme la persistance des tensions sur les produits de base, nécessitant un suivi renforcé des filières agroalimentaires. Sur le trimestre, les prix pour le poste « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » ont augmenté de 7,3 % entre décembre 2024 et mars 2025, devenant ainsi le principal contributeur à la hausse des prix.

En mars, les « Epices, herbes culinaires et graines » ont enregistré une hausse de 10,8 %, suivies des « Autres légumes, tubercules, plantains et bananes à cuire séchés et déshydratés » (4,6 %), en raison de la hausse des prix de l’igname et des produits dérivés tels que les cossettes. Les prix des céréales ont augmenté de 3,4 %, en raison de la hausse des prix du maïs en grains séchés, tandis que les prix des huiles végétales ont grimpé de 2,5 %, en lien avec la progression des prix du beurre de karité et de l’huile de coton.

Cette tendance s’explique par une offre réduite de maïs et de piment frais, combinée à une demande soutenue. En revanche, les légumes frais ont connu une baisse de 3,6 %, grâce à une abondance saisonnière d’aubergines, de gombos et de concombres.

Les experts de l’Instad soulignent les risques liés à la volatilité des prix agricoles, exacerbée par les aléas climatiques, mais tempèrent ces craintes par la baisse structurelle observée dans les services financiers et les communications. Il est crucial de conjuguer soutien aux producteurs locaux et régulation des marchés pour contenir l’inflation dans un contexte de croissance économique robuste.