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Webinaire en amont du sommet Mining in Motion 2025: La place de l’Afrique dans l’économie mondiale de l’or explorée

Economie
Charles Kwarteng Antwi, expert en gouvernance minière Charles Kwarteng Antwi, expert en gouvernance minière

Potentiel minier stratégique pour l’Afrique, l’or est au coeur du sommet Mining in Motion 2025 au Ghana. En amont, une conférence virtuelle a été organisée par l’Ashanti Green Initiative ce mercredi 23 avril.  

Par   Paul Amoussou, le 24 avr. 2025 à 10h55 Durée 3 min.
#Charles Kwarteng Antwi, expert en gouvernance minière
En amont du sommet Mining in Motion 2025, un événement majeur dédié au développement durable du secteur minier, l’Ashanti Green Initiative a tenu ce mercredi 23 avril un webinaire. Il s’agit d’un briefing virtuel de haut niveau, animé par l’expert en gouvernance minière Charles Kwarteng Antwi, pour donner un aperçu exclusif du sommet Mining in Motion, qui se tiendra du 2 au 4 juin 2025 à Accra, au Ghana sous le thème «Exploitation minière durable et croissance locale – Exploiter les ressources pour un impact mondial ».
“La discussion d’aujourd’hui dépasse la question de l’or, elle concerne les populations, le progrès et les possibilités”, attaque d’entrée Charles Kwarteng Antwi selon qui, le sommet Mining in Motion va “explorer comment l’innovation, la responsabilité et la volonté collective peuvent transformer le secteur minier artisanal en une force positive”. 
Oeuvrer pour la formalisation du secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. Tel est du reste l’objectif de l’Ashanti Green Initiative dirigée par le Prince Oheneba Nana Kwaku Duah du Royaume d’Ashanti.  D’où le sommet Mining in Motion. Organisé pour échanger sur les opportunités et défis du secteur minier par l’AGI en collaboration avec la Banque mondiale, le World Gold Council et d’autres partenaires internationaux, il réunira des dirigeants des secteurs public et privé, des organisations de développement, des autorités traditionnelles, des experts, des investisseurs et des décideurs du secteur. Parmi les participants clés, figurent John Dramani Mahama, président du Ghana, ainsi que des délégations d’Afrique du Sud, du Mali, de Côte d’Ivoire, de la Cedeao, de l’Union africaine et du Programme des Nations Unies pour le Développement. 

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Pour une exploitation responsible de l’or

Placé sous le haut patronage du roi Ashanti, ce sommet mobilisera également des dirigeants de l’industrie et des experts en durabilité, des investisseurs et des décideurs. Au coeur des discussions, la promotion de l’exploitation minière responsable et le renforcement de la croissance locale. Les débats porteront notamment sur la conformité environnementale, sociale et de gouvernance ainsi que sur la formalisation et l’essor du secteur minier artisanal et à petite échelle Ceci, à travers des tables rondes de haut niveau, des présentations de projets et des opportunités de réseautage exclusives, mettant en avant les perspectives lucratives du secteur minier, la manière dont les pratiques minières responsables peuvent stimuler la croissance économique, améliorer le bien-être des communautés et renforcer la stabilité économique mondiale. Focus sera aussi fait sur les investissements miniers et leur impact sur la rentabilité, l’emploi et le développement des industries liées au secteur.
“C’est le lieu pour l’Afrique d’affirmer sa place dans l’économie mondiale de l’or, non pas comme un simple exportateur, mais comme un référent, un innovateur et un catalyseur dans ce domaine,” a précisé Charles Kwarteng Antwi.
Il a également souligné l’importance d’une conformité aux normes internationales telles que les Directives de l’Ocde, les normes de l’or responsable de la Lbma (London Bullion Market Association) et le Uae Good Delivery Standard. 
Toutefois, insistera t-il, la mise en œuvre de ces normes nécessite la mise en place d’infrastructures adéquates et donc des investissements conséquents. “Mettre en place une infrastructure de conformité a un coût : les mineurs ont besoin de formation, la certification requiert des laboratoires, une logistique et des systèmes numériques. C’est pourquoi l’Ashanti Green Initiative appelle à des investissements internationaux pour garantir la croissance et les résultats souhaités”, a plaidé l’expert. Il a exposé un programme ambitieux pour formaliser le secteur au Ghana, dans le but d’en faire un pilier de la production d’or responsable à l’échelle mondiale. 
En effet, bénéficiant d’un paysage minier riche et diversifié, le Ghana, qui produit plus de 130 tonnes d’or par an dont 35 % proviennent de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, se trouve à un point d’inflexion crucial. Alors que le secteur artisanal fait vivre plus de 1,1 million de personnes dans plus de 100 districts, il reste en grande partie informel, ce qui limite l’accès des mineurs au financement, aux normes de sécurité et aux marchés mondiaux. “Le paradoxe est évident : bien que l’exploitation minière artisanale et à petite échelle génère plus de deux milliards de dollars par an en exportation d’or, les acteurs de ce secteur restent marginalisés dans la chaîne de valeur”, éclaire Charles Kwarteng Antwi. “La solution passe par la formalisation, non comme un outil de sanction, mais comme un levier d’autonomisation”, plaide-t-il. “La vision à long terme de l’Ashanti Green Initiative est de faire du Ghana un leader mondial de la traçabilité de l’or d’ici 2030. Nous aspirons à ce que l’or ghanéen soit entièrement traçable, de la mine au marché, produit dans le respect des droits humains et de l’environnement”. Et plus encore, indique l’expert, qu’il soit “reconnu à l’échelle mondiale mais ancré localement”. Ce qui, selon lui est un outil non seulement d’exportation, mais d’autonomisation économique nationale et continentale
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