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Adaptation au changement climatique / Projet Pidacc-Bn: Une avancée globalement « satisfaisante »

Environnement
Les travaux de restauration des terres dégadées sont utiles Les travaux de restauration des terres dégadées sont utiles

La composante Bénin du Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger est en bonne voie pour atteindre ses cibles, selon le dernier Rapport sur l’état d’exécution et les résultats du projet publié par la Bad.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 14 sept. 2023 à 08h09 Durée 3 min.
#Changement climatique #Projet Pidacc-Bn
« Tous les indicateurs d’effets sont, à ce stade, en bonne voie ; la notation globale des effets est considérée satisfaisante ». Telles sont les conclusions du dernier Rapport sur l’état d’exécution et les résultats (Eer) de la composante Bénin du Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger (Pidacc-Bn 2020-2025), publié par la Banque africaine de développement (Bad), partenaire financier du projet.
Ainsi, « Le projet devrait atteindre les cibles finales, une fois les activités réalisées et les mesures d’atténuation des risques énumérées mises en œuvre », souligne le rapporteur Innocent Musabyimana, chargé de projet.
Le rapport en date du 6 septembre 2023 indique, entre autres, que les travaux de restauration de 150 ha de terres dégradées, de réhabilitation de 200 ha de la rôneraie de Gôroubi (en plus des 100 ha réhabilités), de 100 ha de la zone cynégétique de la Djona et de 200 ha de défense et restauration du sol (Drs) mécanique sont en cours. Le traitement de 225 m3 de ravins dans les communes de Karimama, Bembèrèkè, Kalalé et Sinendé est achevé et réceptionné. L’opération d’identification des 2375 m3 restants à traiter est en cours. Quinze sous-projets sont élaborés pour les travaux de 800 ha de Drs mécanique, de 1078 ha de Drs biologique, de réhabilitation de 250 ha de la rôneraie de Gôroubi et de 350 ha de la zone cynégétique de la Djona.

Autres progrès

Les études d’avant-projet sommaire (Aps) et d’avant-projet définitif (Apd) des infrastructures à buts multiples et sociocommunautaires sont également en cours. De même, les sous-projets portant sur 400 ha de plantation agro-sylvo-pastorale sont en cours de finalisation ainsi que ceux portant sur la lutte contre les plantes aquatiques envahissantes sur 1878 ha de Drs, notamment dans le village de Monnin à Malanville.
L’identification des sites de 1000 ha des travaux d’agroforesterie et de jachère améliorée est aussi en cours, et concerne les communes de Banikoara, Bembéréké, Kalalé, Kandi, Karimama, Malanville et Nikki.
Les travaux de construction de 3 abreuvoirs et d’un couloir de passage des animaux sont achevés et réceptionnés, pour rendre fonctionnel le système d’abreuvement des animaux en aval de la retenue d’eau de Kambara dans la commune de Ségbana.
Il est prévu 13 plans communautaires d’adaptation au changement climatique pour prendre en compte toutes les communes d'intervention du projet à l'échelle du sous-bassin. Le rapport d’évaluation des propositions techniques a été approuvé et la Banque attend le rapport d'évaluation des propositions financières pour avis de non objection.

Préoccupations

Déjà, 165 emplois directs ont été créés pour les jeunes ruraux dont 36 femmes (21,81 %). Le nombre d’emplois augmentera avec le démarrage de certains travaux.
« Ce sont des paramètres qui permettent d’être optimiste quant à l’atteinte des objectifs », estime Innocent Musabyimana.
En dépit des avancées, le rapporteur signale des problèmes affectant l’exécution du projet et préconise les solutions y afférentes, notamment le délai d’obtention les avis au niveau de la Banque et au niveau de la Cellule de contrôle des marchés publics (Ccmp), l’inexistence du système de suivi-évaluation, l’insuffisance du personnel de terrain. A tout cela s’ajoutent le non-respect des délais légaux de passation des marchés pour certains dossiers, le retard dans l’exécution des études par les consultants, des services par les structures techniques partenaires et des travaux par les entreprises, la capacité limitée des entreprises locales, la faible adhésion des populations, la non mise en œuvre des mesures d’atténuation environnementales et sociales.
Initié par l’Autorité du bassin du Niger (Abn), le Pidacc-Bn vise à contribuer à l’amélioration de la résilience des systèmes de production et des populations par une gestion durable des ressources naturelles. Il met l’accent sur la réduction du processus d’ensablement du fleuve Niger, la protection des grandes infrastructures hydrauliques construites dans le bassin et les principales zones humides du bassin.
Le programme regroupe neuf projets-pays et un projet régional géré par l’Abn. D’un coût de 9,533 milliards F Cfa, la composante Bénin du programme est conduite par la direction générale de l’Eau (Dge).