La Nation Bénin...
La protection des obtentions végétales est capitale, et les chercheurs en ont pris conscience grâce à la sensibilisation organisée par le ministère de l'Industrie et du Commerce, jeudi 11 mai dernier au Centre de recherche agricole d'Agonkanmey (Abomey-Calavi).
Il ne suffit pas de créer de nouvelles variétés végétales, de s’en réjouir et de les ranger dans les placards. Les chercheurs doivent entreprendre les démarches nécessaires pour les protéger, selon Elie Santos, directeur du développement industriel. « Cela permettra d'éviter le piratage, de jouir de leurs pleins droits et de bénéficier des fruits de leurs découvertes », a-t-il souligné lors de l'atelier de sensibilisation des chercheurs des centres de recherche agricole du Bénin. Grâce à la sélection végétale, de nouvelles variétés végétales de meilleure qualité sont de plus en plus obtenues, offrant ainsi un moyen important d'assurer, de manière durable, la sécurité alimentaire face à l'augmentation de la population et au changement climatique.
Cependant, la propriété des actifs n'est malheureusement pas ancrée dans les habitudes au Bénin, surtout dans le secteur semencier, où des atteintes flagrantes sont constatées. « Il est important pour vous, chercheurs, ingénieurs, semenciers et experts, de prendre désormais vos responsabilités afin de protéger les résultats de vos recherches et de les rendre disponibles à des prix abordables pour les demandeurs», a souligné Amzat Bissiriou Salami, secrétaire général du ministère de l'Industrie et du Commerce. Une fois que les variétés sont protégées, quiconque les reproduit sans l'autorisation des obtenteurs se rendra coupable de contrefaçon.
Il existe de nombreux autres avantages à protéger les nouvelles variétés dont la possibilité de conclure facilement des partenariats économiques. «Les partenaires qui viennent vers vous ont davantage confiance en ce que vous leur présentez. Ils savent que pour obtenir la protection d'une obtention végétale, la nouveauté de la variété a été avérée. Ce qui est nouveau présente des intérêts importants sur le plan économique », a fait savoir Ayaba Quenum, juriste.
Le coût de la protection s'élève à 590 000 F Cfa, et les annuités s'élèvent à 250 000 F Cfa à partir de la première année d'obtention du certificat. Après cinq ans, le coût passe à 300 000 F Cfa jusqu'à la 25e année. « Il y a un coût et il faut des politiques commerciales pour rentabiliser. Si vous optez pour des actifs de propriété industrielle, cela signifie que vous avez des objectifs commerciaux derrière. Au-delà des avancées académiques, vous devez également penser à la commercialisation », ajoute Ayaba Quenum. Autre précision : la protection donne des droits absolus sur l’utilisation des obtentions végétales, mais elle ne peut freiner des travaux scientifiques devant aboutir à des espèces améliorées.