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Gouvernance en Afrique: L’Institut Panos outille des journalistes du continent
Une trentaine de journalistes de l’Afrique de l’Ouest acquièrent depuis, lundi 7 décembre, à Dakar, des rudiments sur la bonne gouvernance. L’atelier est organisé par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO) et s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Femmes et médias, partenaires pour une meilleure gouvernance en Afrique de l’Ouest », avec l’appui financier de l’Union européenne. L’atelier s’achève demain.
C’est un véritable coup de pouce que l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), apporte à la promotion de la bonne gouvernance sur le continent à travers l’organisation d’un atelier sous-régional à Dakar sur cette thématique. Cette problématique est devenue un enjeu régional et conditionne le développement du continent. Or, la plupart des pays africains sont frappés par les mêmes maux : la mauvaise gouvernance, la corruption amplifiée par l’absence de contre-pouvoirs et l’inefficacité des mécanismes de contrôle et de réddition des comptes, relève l’institut.
Il estime alors que les médias et les citoyens pourraient jouer un rôle de veille plus actif non seulement corriger les insuffisances des institutions publiques censées effectuer le contrôle, mais aussi contraindre les gouvernants à rendre compte de leur gestion des biens publics.
Pour l’institut, l’information, son partage et son amplification sont décisifs dans le contrôle par les médias avec la participation des citoyens à condition que les journalistes maîtrisent les questions de gouvernance.
« Sans accès à l’information, il ne saurait y avoir la transparence au niveau des pays, or la transparence conditionne la bonne gouvernance», a expliqué Libasse Hane, chargé des projets gouvernance à l’IPAO.
La bonne gouvernance, ajoute Birahim Seck, membre du forum civil sénégalais et communicateur, doit être promue comme Code de bonne conduite des pouvoirs publics. «Il n’y a point de bonne gouvernance sans la transparence, sans la redevabilité, sans l’accès des populations aux informations justes. Il n’y a point de développement sans la bonne gouvernance», insiste-t-il.
C’est ce qui justifie par ailleurs la mise en œuvre depuis 2013 par l’Institut Panos, du projet «Femmes et médias, partenaires pour une meilleure gouvernance en Afrique de l’Ouest». Son objectif est de «renforcer les synergies inter-pays et entre les journalistes et Organisations de la Société civile (OSC), (notamment de femmes) pour accroître la participation politique des citoyens, en particulier les femmes, leur contrôle sur l’action publique et la redevabilité des élus en Afrique de l’Ouest.
Agir contre les déficits
Ce projet vient alors apporter des réponses à un triple déficit. Lesquels déficits se traduisent selon le communicateur, par un contexte difficile de contrôle de citoyen, par la marginalisation des citoyens dans un processus décisionnel et l’insuffisance de cadre juridique et de communication.
Il s’agit à travers cet atelier d’agir par rapport au déficit d’informations en renforçant les capacités des femmes des médias à produire de bonnes informations sur les questions de gouvernance, animées des débats critiques afin de relayer les voix des populations aux décideurs. Pour lui, cela passe par l’instauration d’un environnement propice à une meilleure gouvernance par la consolidation des cadres juridiques aux médias et par le respect de douze principes de la bonne gouvernance au niveau local. Au nombre de ceux-ci, il énumère la transparence, la participation des citoyens, la réactivité face aux citoyens,…
Deux principales communications ont meublé la première journée de formation : «Les instruments régionaux et internationaux de gouvernance dans l’espace CEDEAO, Comment assurer une veille par les journalistes sur ces instruments ?», «Comment aborder les questions de gouvernance dans les productions médiatiques ?»?