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Plan d’urgence de gestion de crise de l’aéroport de Cotonou: L’exercice de simulation « Agojié 2024 », une réussite

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Ces exercices viennent aussi révéler les lacunes, les insuffisances du dispositif et quand elles sont révélées, on les corrige pour être encore plus efficace Ces exercices viennent aussi révéler les lacunes, les insuffisances du dispositif et quand elles sont révélées, on les corrige pour être encore plus efficace

L’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cadjèhoun (Cotonou) éprouve son dispositif sécuritaire et les réactions des acteurs appelés à la prise de décision en cas de situation d’urgence et de crise. L’exercice de simulation réalisé, jeudi 24 octobre dernier, a permis de jauger les performances du plan et d’en déceler les failles. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 30 oct. 2024 à 02h06 Durée 3 min.
#aéroport de Cotonou

Les passagers qui empruntent l’aéroport de Cotonou peuvent être sereins et continuer en toute tranquillité par l’exploiter. En cas de soucis, un dispositif, des hommes, des moyens et des entités sont en place pour réagir promptement et parer au plus pressé. Pour s’en assurer, les responsables en charge de la sureté et de la sécurité aéroportuaires, appuyés par des experts de l’aviation civile internationale, ont mis à l’épreuve le Plan d’urgence de gestion de crise de l’aéroport de Cotonou, à travers l'exercice de simulation « Agojié 2024 ».

L’exercice a porté sur la prise en otage d’un aéronef sur le tarmac de l’aéroport. Alors que toutes les formalités d’enregistrement et d’embarquement ont été accomplies, l’équipage installé, le Tango Charly 101 n’a pas pu partir de l’aéroport de Cotonou. A l’heure du décollage, trois individus armés non identifiés, qui ont réussi à se dissimuler parmi les passagers, ont fait irruption, armes au poing pour bloquer l’aéronef. Le commandant de bord a été prié de céder son poste tandis que les passagers, le copilote et les hôtesses de l’air ont été maitrisés par le reste du groupe. La brutalité et les menaces des ravisseurs ont très tôt dissipé les ardeurs des passagers qui, dès les premières minutes, ont voulu s’opposer à leurs bourreaux. Finalement, tous s’en remettent à Dieu. Invocations, chants d’adoration, prières intenses, supplications à l’Eternel… Chacun y allait de son énergie et dans sa langue. Mais cela n’a en rien atténué l’ardeur des ravisseurs qui ont réussi, par la violence, à faire taire les invocateurs. Entre-temps, le commandant de bord informe la tour de contrôle de la situation à bord.

Dans un premier temps, les ravisseurs ont réussi à dépouiller les passagers de tout ce qu’ils avaient : biens matériels, liquidités, téléphones… Tout leur a été dérobé par ces hommes dont l’intention était de mobiliser ; selon leurs dires, deux milliards de la monnaie locale. Ils avaient également pour revendication, la création en urgence d’une entité pour prendre en compte la situation des pauvres dans le pays. « Nous sommes là, nous autres, dans la faim et le dénuement et vous dilapidez les ressources du pays. C’en est assez », ne cessaient-ils de clamer. A mesure que passaient les minutes, leurs revendications vont varier. C’est ainsi qu’ils passeront à l’exigence de libération d’un des leurs, leur leader, du nom de « pioun-pioun ». Ils exigeaient aussi la mobilisation d’une cagnotte de cinq cents millions à déposer sur un compte bancaire, sinon l’exécution des otages allait démarrer.

Les premières tentatives de négociation avec la cellule de crise et la tour de contrôle n’ont pas prospéré. Pendant ce temps, excédés de voir leur agenda basculer et leurs vies en otage, certains passagers ont tenté des coups de force contre les ravisseurs. Il en découle des blessés dont un grave. Aux commandes désormais de l’aéronef, Logozo, l’un des ravisseurs, menace de faire décoller l’appareil si leurs revendications ne trouvaient pas satisfaction. Ses cinq cents millions, il les voulait un peu plus vite, tout en ordonnant la cessation de tout mouvement autour de l’avion. Les négociateurs, sereins, mais très exigeants et préoccupés par la sécurité des passagers vont réussir à faire libérer le blessé qui se vidait de son sang, puis quatre autres passagers ainsi que les trois corps sans vie à bord. Il faut mettre en exergue l’expérience et le tact du pilote qui lui aussi, tout au long des trois heures qu’ont duré les tractations, a réussi à la fois à apaiser les passagers, son équipage, mais aussi à entretenir de saines discussions avec les assaillants à bord■