La Nation Bénin...

La myopie: Une pathologie qui touche environ 25% de la population

Santé
Par   zounars, le 25 août 2015 à 06h52

Partiellement d’origine génétique et due à l’apprentissage précoce de la lecture, la myopie est une maladie qui résulte aussi d’autres facteurs tels que la malnutrition et l'environnement. Sa prévalence n'a cessé d'augmenter au cours de ces dernières décennies, notamment chez les enfants et les adolescents.

Les premiers signes de la myopie sont évocateurs. L’enfant plisse des yeux pour voir de loin, se rapproche anormalement de la télévision, colle le nez sur son cahier, ressent des maux de tête fréquents. En réalité, la focalisation de l'image d'un objet éloigné se forme en avant de la rétine et la vision de loin devient floue.

Selon l’opticienne Ranthy Adisso de la société Oho Lunettes, «la myopie tire ses origines de la génétique. Elle apparaît souvent dans les familles où il y a des myopes avec parfois un saut de génération». Un enfant a en effet plus de risque de présenter une myopie si l'un des parents est myope (un risque sur 3 environ) et encore plus si les deux parents sont myopes (un risque sur 2). Des jumeaux ayant a priori le même patrimoine génétique n'ont pratiquement jamais le même degré de myopie. La myopie dépend dans le même temps de l’environnement et du mode de vie des individus. Cela s’explique par exemple par le manque de lumière naturelle dans son milieu de vie. Passer des heures à lire et à jouer au travail sur son écran, favorise la myopie. D’ailleurs, les enfants avides d’activités sollicitant la vision de près ont trois fois plus de chance d’être myopes que ceux qui pratiquent beaucoup d’activités de plein air et lisent peu. Hormis ces points, la myopie peut être également liée à des facteurs de mauvaise alimentation. Autrement dit, la malnutrition et les carences en vitamines A, D et E sont associées à la pathologie. Mais le nombre de myopes a augmenté ces cinquante dernières années alors que l'alimentation s'est améliorée sur le plan de la qualité et de la quantité. Elles ne semblent donc qu'être une cause secondaire de la myopie.
Ce trouble se manifeste le plus souvent à l'adolescence. Pendant la croissance, l'axe oculaire grandit. Cette élongation physiologique est compensée par un aplatissement de la cornée et du cristallin. Chez le myope, le globe oculaire s'allonge donc de façon excessive. Ce qui implique la nécessité, chez l'enfant myope, de changer de verres presque tous les six mois.
La myopie s'accentue progressivement et finit par se stabiliser entre 20 et 25 ans. Son évolution est imprévisible. Disons qu'elle suit son cours propre, en fonction de chaque individu.

Comment corriger la myopie ?

On distingue plusieurs formes de myopie en fonction du mécanisme optique en jeu et du degré de myopie, car il est plus souvent un indice de la plus ou moins grande taille de l’œil. Ainsi la myopie de moins de 3 dioptries est a priori sans gravité et celle de plus de 6 dioptries, a priori sévère, puisqu’elle peut traduire un grand œil et par conséquent, des tissus distendus et susceptibles de se déchirer.

«Le mal doit au préalable être décelé par un ophtalmologue après une série d’examens cliniques. Ce dernier se charge ensuite de prescrire sur ordonnances des lunettes au myope avant de l’envoyer vers un opticien », a précisé l’opticienne Ranthy Adisso. La correction de la myopie peut donc se faire par des lunettes médicales dont le verre concave divergent recule l'image nette sur la rétine mais rend l’image plus petite qu’en réalité. Elle peut également se faire par des lentilles de contact souples jetables (journalières ou mensuelles) ou traditionnelles ou par des lentilles rigides. Les lentilles permettent de retrouver une taille d'image normale, car le fait de rapprocher la correction de la cornée agrandit l'image rétinienne et élargit le champ visuel. Enfin, la chirurgie peut être une solution pour corriger la myopie. Toutefois, la pathologie est loin d’être intégralement guérie . «Le myope en souffre toute sa vie car les traitements ne font qu’atténuer le mal» conclut-elle.

Par Evrard ANANI, Arias ADIKPONSI et Charnok GBAGUIDI (Stagiaires)