La Nation Bénin...

Avortement: Un droit à défendre à tout prix

Santé
Droit à l'avortement Droit à l'avortement

Le Bénin peut désormais se joindre à la communauté internationale pour célébrer la Journée mondiale du droit à l’avortement, le 28 septembre de chaque année. Une commémoration impossible jusqu’à la veille de la légalisation de l’avortement qui élargit désormais les conditions d’accès.

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 15 oct. 2024 à 08h30 Durée 2 min.
#Journée mondiale du droit à l’avortement

« La loi sur l’avortement autorise la femme à avorter lorsque la grossesse constitue une détresse pour elle. N’en déplaise à son partenaire ou sa famille, devant cette situation, le dernier mot lui revient », insiste Séto Simon Bidossèssi, chirurgien des hôpitaux à la retraite, directeur exécutif de l’Ong Bidossèssi. Par contre, rien n’empêche la femme de discuter de l’avortement avec son mari, même si aucun article de la loi ne l’y oblige.

Quant à ceux qui estiment que l’avortement est une prime à la débauche, Dr Bidossèssi répond que l’avortement est un droit à défendre à tout prix, car seule la femme peut mieux expliquer les raisons qui l’obligent à y recourir. « Qu’elle ait avorté une fois ne met pas fin à sa vie. Pourquoi alors permettre que la survenue d’un bébé occasionne son décès ? Et si à l’occasion de la délivrance, elle fait une hémorragie ou développe une éclampsie et en meurt ? », s’interroge-t-il. « Notre société n’a pas besoin de ces cas. C’est très important de sauver la vie de la femme qui est une ressource pour l’économie nationale et en même temps, une merveille pour son couple et sa famille », justifie-t-il.

Sur la question, Thierry Lawalé préfère emprunter la voie de la sagesse. « Ce n’est pas parce que le chef de l’Etat a libéré des détenus qu’il encourage la délinquance et le vol. La volonté ne sous-entend pas obligation. Toutes les femmes peuvent accoucher lorsqu’elles désirent garder leurs grossesses jusqu’à terme. La loi ne mentionne pas qu’il faut interrompre systématiquement toutes les grossesses. De la même manière, la loi ne contraint pas une femme qui n’a pas les ressources matérielles, financières, morales etc… de porter une grossesse qu’elle va vivre psychologiquement comme l’échec de sa vie », précise-t-il.

Malgré tout, les avortements clandestins existent encore au point de provoquer des complications et des décès dans le rang des femmes■