La Nation Bénin...
Le Bénin peut désormais se joindre à la communauté internationale pour
célébrer la Journée mondiale du droit à l’avortement, le 28 septembre de chaque
année. Une commémoration impossible jusqu’à la veille de la légalisation de
l’avortement qui élargit désormais les conditions d’accès.
« La
loi sur l’avortement autorise la femme à avorter lorsque la grossesse constitue
une détresse pour elle. N’en déplaise à son partenaire ou sa famille, devant
cette situation, le dernier mot lui revient », insiste Séto Simon
Bidossèssi, chirurgien des hôpitaux à la retraite, directeur exécutif de l’Ong
Bidossèssi. Par contre, rien n’empêche la femme de discuter de l’avortement
avec son mari, même si aucun article de la loi ne l’y oblige.
Quant
à ceux qui estiment que l’avortement est une prime à la débauche, Dr Bidossèssi
répond que l’avortement est un droit à défendre à tout prix, car seule la femme
peut mieux expliquer les raisons qui l’obligent à y recourir. « Qu’elle
ait avorté une fois ne met pas fin à sa vie. Pourquoi alors permettre que la
survenue d’un bébé occasionne son décès ? Et si à l’occasion de la
délivrance, elle fait une hémorragie ou développe une éclampsie et en meurt
? », s’interroge-t-il. « Notre société n’a pas besoin de ces cas.
C’est très important de sauver la vie de la femme qui est une ressource pour
l’économie nationale et en même temps, une merveille pour son couple et sa
famille », justifie-t-il.
Sur
la question, Thierry Lawalé préfère emprunter la voie de la sagesse. « Ce
n’est pas parce que le chef de l’Etat a libéré des détenus qu’il encourage la
délinquance et le vol. La volonté ne sous-entend pas obligation. Toutes
les femmes peuvent accoucher lorsqu’elles désirent garder leurs grossesses
jusqu’à terme. La loi ne mentionne pas qu’il faut interrompre systématiquement
toutes les grossesses. De la même manière, la loi ne contraint pas une femme
qui n’a pas les ressources matérielles, financières, morales etc… de porter une
grossesse qu’elle va vivre psychologiquement comme l’échec de sa vie »,
précise-t-il.
Malgré
tout, les avortements clandestins existent encore au point de provoquer des
complications et des décès dans le rang des femmes■