La Nation Bénin...
Les sommités de la pédiatrie et de l’obstétrique africaine sont en atelier depuis mardi 25 août dernier, à Cotonou. Il s’agira pour elles de revisiter le ‘’Guide des recommandations pour la pratique clinique des soins obstétricaux et néonataux d’urgence en Afrique’’. Les travaux prennent fin demain vendredi.
Au nombre des grands fardeaux qui pèsent sur la santé en Afrique, figure la mortalité maternelle et néonatale. Le manque de personnel qualifié est la source première de la qualité médiocre des soins en maternité, entraînant une morbidité et une mortalité maternelles et néonatales élevées.
«Aujourd’hui dans le monde près de huit cent (800), femmes continuent de mourir chaque jour de complications de la grossesse et de l’accouchement», relève Anne Vincent, représentante des Agences du système des Nations Unies.
Selon l’Enquête à indicateurs multiples statistiques (MICS), publié début 2015, au Bénin, le taux de mortalité néonatale est de trente-sept pour mille, soit un peu plus d’un tiers de la mortalité infanto-juvénile et le ratio de mortalité maternelle est de trois cent cinquante-et-un (351), pour mille naissances vivantes. A en croire la représentante des Agences du système des Nations Unies, ces deux chiffres montrent la stagnation des statistiques. Mais ils demeurent tout de même inquiétants et font appel à des stratégies novatrices pour mieux maitriser la situation. Elle en dénombre deux principales. La première, a-t-elle souligné, est de «prévenir les grossesses non désirées en assurant l’accès universel aux contraceptifs modernes». La deuxième consiste à donner la possibilité à «toutes les femmes enceintes d’accoucher dans des centres de santé bien équipés avec l’assistance de professionnels qualifiés de santé».
Les soins obstétricaux et néonataux d’urgence apparaissent à ses yeux comme des stratégies pouvant permettre de prendre en charge les complications liées aux décès.
Mais pour y parvenir, il faut un support méthodique pour mieux orienter les agents concernés dans leur pratique quotidienne. C’est ce qui justifie l’élaboration du ‘’Guide des recommandations pour la pratique clinique des soins obstétricaux et néonataux d’urgence en Afrique’’. Ce guide est un outil de bonnes pratiques et connaissances destiné aux personnels de santé, en vue d’améliorer la qualité des services et soins de santé qu’ils prodiguent aux femmes pendant la grossesse, l’accouchement et le post partum, ainsi qu’aux nouveau-nés.
Les recommandations du guide visent à aider «les autorités sanitaires des pays africains à prendre des mesures en vue de faciliter la prise en charge adéquate des urgences obstétricales et néonatales, à harmoniser les normes au sein des pays et à établir des critères de qualité y relatifs», a souligné Anne Vincent.
Ledit document développé sous le label ‘’Société africaine de gynécologie et d’obstétrique (SAGO)’’, avec l’appui du Système des Nations Unies, a besoin de nouvelles modifications pour mieux répondre aux besoins du temps. D’où l’atelier de Cotonou pour faire un tour d’horizon des résultats de l’évaluation de la mise en œuvre dudit guide, d’examiner les modalités d’inclusion d’autres thématiques liées à la mère et à l’enfant….
Améliorer les prestations des pédiatres et obstétriciens
La science étant en perpétuelle évolution, l’actualisation de ce document traduit surtout la vitalité des personnels obstétriques et néonataux à s’engager résolument pour la cause des femmes et des enfants.
«Vous partez ainsi dans la démonstration que vous êtes dans le management positif en respectant le principe des fonctions séquentielles, où après avoir élaboré le document, vous en avez fait une application et avez relevé dans le suivi et l’évaluation des besoins d’amélioration», s’est réjoui le ministre de la Santé, Pascal Dossou-Togbé, qui salue la présence des différents acteurs à ces assises.
Pour le président de la SAGO, René Xavier Perrin, «il était nécessaire d’y opérer quelques révisions compte tenu de l’évaluation des connaissances de la médecine à base factuelle et pour mieux prendre en compte la composante soins au nouveau-né». Il s’agira donc au cours de cet atelier de voir comment disséminer ce document pour sa large vulgarisation aux plans national, africain et international. Dans la pratique pédiatrique comme néonatale, il se veut un document simple, opérationnel, accessible et efficace pour améliorer les prestations des pédiatres et obstétriciens, confrontés chaque jour aux problèmes de santé dans l’exercice de leur métier. De ce fait, aucun acteur n’est de trop dans le cadre sa révision. Tous les personnels obstétricaux et néonataux étant indispensables dans la prise en charge et le suivi de la mère et de l’enfant.
«Il est important pour nous de nous associer au combat pour réduire la mortalité natale et néonatale», a souligné Aoua Zerbo, chargé de programme de la Santé de la reproduction du projet Sage-femme/UNFPA Burkina.