Dans le monde, plus de 4,5 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population, sont privées d’une couverture de santé essentielle, ont signalé, lundi dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) et la Banque mondiale dans un rapport conjoint. En plus de cela, deux milliards de personnes se trouvent dans l’incapacité financière de payer elles-mêmes les frais de traitements médicaux. Ce qui constitue une menace à plusieurs niveaux, relèvent les organismes auteurs du rapport.
« Le fait qu’un si grand nombre de personnes ne puissent pas bénéficier de services de santé essentiels et abordables met en danger non seulement leur propre santé, mais aussi la stabilité des communautés, des sociétés et des économies », a prévenu Tedros A. Ghebreyesus, directeur général de l’Oms, dont les propos ont été rapportés par Onu Infos. Cette situation amène l’Organisation des Nations Unies (Onu) à souligner la nécessité d’un engagement politique plus fort et des investissements plus importants de la part des gouvernements pour un accès suffisant aux services de santé essentiels. « Nous avons besoin de toute urgence d’une volonté politique plus forte, d’investissements plus agressifs dans la santé et d’un changement décisif pour transformer les systèmes de santé basés sur les soins de santé primaires », a recommandé Tedros A. Ghebreyesus. Il y a donc nécessité d’une « réorientation radicale » des systèmes de santé, a préconisé l’Onu.
Durant la semaine du 18 septembre, le sujet sera au menu des discussions des dirigeants et des ministres du monde entier à la faveur d'une série de réunions de haut niveau liées à la santé, en marge de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tient actuellement à New York. Au sortir de ces réunions, les dirigeants du monde devraient opter pour une nouvelle stratégie mondiale visant à prévenir, préparer et répondre aux futures pandémies. Des accords internationaux sont également en préparation pour lutter contre l’épidémie mondiale de tuberculose et promouvoir une couverture sanitaire universelle pour tous. « Nous vivons dans un monde caractérisé par de nombreuses priorités concurrentes, mais nous devons maintenir l'attention des dirigeants mondiaux sur la santé en tant que fondement du développement durable », a insisté le directeur général de l’Oms.
L’Onu met l'accent sur l’accès suffisant aux services de santé essentiels, car autrement, ces défis sanitaires dans le monde pourraient entraver la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses 17 objectifs.
Dynamique en cours au Bénin
L’Exécutif béninois a pris une sérieuse option pour l’accès suffisant de toute sa population aux services de santé essentiels, ceci, à travers la loi n° 2019-40 du 7 novembre 2019 portant révision de la loi numéro 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin. En 2020, l’Assemblée nationale a voté la loi n° 2020-37 relative à la protection de la santé des personnes, qui rend désormais obligatoire l’assurance maladie pour toutes les personnes résidant dans le pays. Cette mesure a pris effet depuis janvier dernier et constitue un soulagement pour les pauvres et pauvres extrêmes.
« …L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales prennent en charge, partiellement ou totalement les frais de souscription d’une police d’assurance maladie concernant le panier de soins de base pour les salariés du secteur public, leurs conjoints et leurs enfants à charge ; les salariés des établissements publics ou organismes publics non commerciaux, leurs conjoints et leurs enfants à charge ; les étudiants béninois résidant au Bénin et bénéficiaires d’une allocation de l’Etat ; les retraités du secteur public, leurs conjoints et leurs enfants à charge ; les retraités du secteur privé à faible revenu, leurs conjoints et leurs enfants à charge ; les pauvres extrêmes et non extrêmes », a précisé, entre autres, le Conseil des ministres du 21 juin 2023 qui définissait ainsi les modalités de mise en œuvre de l’assurance maladie obligatoire.
Cet élan démontre la volonté et la détermination du gouvernement béninois à offrir aux populations des soins de santé dignes et à égal accès. La mesure permettra à coup sûr au pays de faire des avancées significatives en termes de réalisation du volet santé du Programme de développement durable?