La Nation Bénin...
Le
Bénin a commémoré, vendredi 26 juillet, la 23e édition de la Journée mondiale
contre le travail des enfants. Le thème de cette année est intitulé «
Respectons nos engagements: mettons fin au travail des enfants ».
«
Il est maintenant temps de faire de l’élimination du travail des enfants une
réalité, une préoccupation, une obligation, voire une exigence ». En lançant
cet ultime appel contre le travail des enfants, vendredi dernier, Francine
Ayissi, secrétaire générale du Conseil national du Patronat, s’inscrit dans la
dynamique des Nations Unies qui souhaitent que le phénomène soit maitrisé d’ici
2025.
Le
Bénin a pris cette exhortation à bras-le-corps et y investit temps, énergie,
ressources financières et humaines. « Les actions de lutte continuent de
s’intensifier aux fins de réduire sensiblement le taux de prévalence de cette
gangrène à l’horizon 2025 et de l’éradiquer de notre société à l’échéance 2030,
conformément aux résolutions de la cible 8.7 des Odd qui préconisent de mettre
fin au travail des enfants sous toutes ses formes d’ici à 2025 et d’éradiquer
le travail forcé, l’esclavage moderne et la traite des êtres humains », indique
Germain Nounagnon Alokpo, secrétaire général du ministère du Travail et de la
Fonction publique.
Selon
Innocent Assogba, président de l’Obisacot, l’engagement contre le travail des
enfants est un principe sacro-saint.
«Respecter
nos engagements, c’est respecter les droits des enfants, c’est faire une
synergie d’actions en vue de lutter efficacement contre le travail des enfants,
c’est œuvrer pour une tolérance zéro au phénomène », souligne-t-il.
Aujourd’hui
mieux qu’hier, le Bénin travaille à marquer les esprits. Une évidence, les
luttes d’hier produisent des résultats aujourd’hui en dépit des disparités. Les
chiffres de l’Organisation internationale du travail (Oit) montrent qu’en 2020,
un enfant africain sur cinq est engagé dans le travail des enfants, soit
quatre-vingt-douze millions d’enfants dont quarante millions de filles et
cinquante-deux millions de garçons.
Pour porter loin l’écho de ses efforts, le Bénin travaille en synergie avec plusieurs partenaires engagés dans la lutte contre le travail des enfants, notamment l’Ong Educo, Unicef, Plan Bénin, … « Dans cette lutte, des avancées notoires ont été enregistrées. Le taux de prévalence du travail des enfants sous toutes ses formes a été réduit de 33 % en l’intervalle de huit ans (de 2014-2022). De 54 % en 2014, selon les statistiques produites par le Multiple indicator clouster surveys (Mics), il est passé à 19,90 % en 2022 », soutient Germain Nounagnon Alokpo.
Les
avancées du Bénin ne s’apprécient pas seulement en termes de chiffres, ils se traduisent
également en actes palpables. En témoigne la particularité de l’édition 2024
avec l’organisation du jeu concours dénommé « Oscars des enfants champions du
droit du travail ». Une manière d’impliquer activement les écoliers de Cm1 et
Cm2 dans la lutte, en leur permettant non seulement de s’approprier leurs
droits et de les partager avec leurs camarades, mais aussi de sensibiliser les
communautés. Au total, soixante-douze productions ont été enregistrées dans ce
cadre. A l’heure du verdict, trente productions ont séduit le jury. Au nombre
des lauréats, quatorze filles et seize garçons. Le premier a pour nom Géraud
Akplogan. De leurs œuvres poétiques, ressort l’urgence pour les communautés, le
gouvernement et les parties prenantes d’aborder le futur avec un cœur plus
sensible relativement aux défis émergents sur le travail des enfants■