La Nation Bénin...

L’artiste comédienne Marcelline Akinocho Aboh est conduite à sa dernière demeure, samedi 23 septembre dernier au cimetière de Djègan-Daho à Porto-Novo. C’est après des hommages dignes de son rang et une messe corps présent en l’église protestante méthodiste d’Avakpa.
Décédée le dimanche 20 août dernier dans sa 77e année des suites d’une crise cardiaque, l’artiste comédienne Marcelline Akinocho Aboh repose désormais au cimetière de Djègan-Daho à Porto-Novo. Elle a été inhumée le samedi 23 septembre dernier. Mais avant son inhumation, « Détin Bonsoir », de son nom d’artiste, a reçu dans l’après-midi du vendredi 22 septembre dernier, les ultimes hommages de ses collègues artistes, toutes catégories confondues. La cérémonie a eu pour cadre l’esplanade de l’Assemblée nationale où a été exposé pour la circonstance, le corps de l’illustre disparue. A l’occasion, comédiens, hommes de théâtre, cinéastes, humoristes, dramaturges, musiciens et autres acteurs culturels ont défilé au pupitre pour vanter les qualités exceptionnelles et les talents d’artiste de Marcelline Akinocho Aboh.
Pour eux, la défunte était une véritable icône de la comédie béninoise. Ses caractères d’humaniste, de rassembleur et de générosité ont été soulignés par ses pairs. Ceux-ci trouvent en la disparition de l’artiste comédienne une perte pour le Bénin en général et la culture béninoise en particulier. Ses œuvres ont contribué à promouvoir les bonnes valeurs morales, civiques et citoyennes. Les intervenants ont invité sa fille Delphine, qui lui emboîte le pas dans la comédie, à tenir haut le flambeau et à faire en sorte que ne s’éteigne jamais la flamme allumée par sa feue mère pour la promotion de la culture béninoise.
Présent à la cérémonie d’hommages, le maire de Porto-Novo, Emmanuel Zossou, a aussi dit tout le bien qu’il pense de Marcelline Akinocho Aboh. « Je suis ici pour saluer, au nom de la ville de Porto-Novo, la mémoire d’une gloire de notre pays ; la mémoire de celle qui a choisi l’art pour éduquer. Je ne suis pas venu seulement porter témoignage d’une artiste remarquable, mais aussi évoquer la vie et l’œuvre d’une grande dame, d’une sœur et d’une maman », a souligné le maire. Emmanuel Zossou a invité ceux qui sont tristes ou pleurent à sécher leurs larmes. Car, selon lui, maman « Détin Bonsoir » a, de toute sa vie, semé la joie dans les cœurs et souhaiterait certainement qu’elle soit accompagnée sur sa route vers le Père céleste dans l’allégresse et l’enthousiasme. Le maire a rappelé le parcours artistique de l’illustre disparue qui a commencé en 1981 avec la troupe théâtrale « Qui dit mieux » qu’elle a créée avec la regrettée Grâce Dotou et les femmes de l’Eglise protestante du Bénin pour conseiller les jeunes couples. Marcelline Akinocho Aboh créa, en 1991, soit dix ans plus tard, la troupe théâtrale « Les échos de la Capitale » avec laquelle elle a donné un nouveau visage au théâtre populaire au Bénin, témoigne l’autorité municipale. Elle a fait ensuite une incursion dans le monde cinématographique béninois comme comédienne et actrice dans plusieurs films dont « Tcha Alinfin », « Tangni Pompi » et la série « Abèni ». Au regard de ces œuvres, le maire salue la mémoire de l’artiste qui peut reposer en paix dans sa tombe, après un passage bien réussi sur terre.
Le secrétaire général du ministère chargé de la Culture, représentant le ministre, a abondé dans le même sens. Richard Sogan a invité la jeune génération à s’inspirer des nombreuses productions artistiques laissées par l’illustre disparue et qui la fera vivre davantage dans les cœurs?