La Nation Bénin...
A
l’occasion de la célébration en différé de la fête du travail, vendredi 9 mai
dernier, le Syndicat national des travailleurs de l'Office national
d'imprimerie et de presse (Syntra-Onip) a présenté son cahier de doléances à la
direction générale. Entre les demandes de revalorisation salariale, la
restauration de certains acquis sociaux et l’amélioration des conditions de
travail, les revendications traduisent un besoin de mieux-être professionnel.
La direction, bien que ouverte au dialogue, souligne la nécessité de prendre en
compte les contraintes actuelles.
A
l'Office national d'imprimerie et de presse (Onip), la fête du travail a revêtu
une dimension particulière, vendredi dernier. Plutôt que de se limiter à une
célébration symbolique, les travailleurs, réunis au sein du syndicat, ont saisi
cette occasion pour faire part de leurs préoccupations. À travers un cahier de
doléances détaillé, le syndicat a mis en lumière les attentes des agents,
rappelant que derrière chaque page imprimée se trouvent des hommes et des
femmes réclamant reconnaissance, justice sociale et meilleures conditions de
travail et meilleur salaire.
«
Les acquis sociaux ne sont pas le fruit du hasard. Ils ont été conquis au prix
de longues luttes. Rien ni personne ne doit les remettre en cause », a affirmé
Maryse Assogbadjo, secrétaire générale du Syntra-Onip. Le syndicat revendique
notamment la revalorisation des salaires, une mesure en vigueur depuis 2022
mais qui n’est toujours pas appliquée à l’Onip, ainsi que le rétablissement de
la prime de gratification et de la récompense pour les retraités. Il réclame
aussi la révision de la convention, datant de plus de dix ans et jugée obsolète
par les travailleurs, ainsi que l'augmentation des primes sectorielles (
carburant, logement, eau, électricité), considérées comme insuffisantes face à
l'inflation croissante et l’octroi de la prime d’habillement.
Selon
Maryse Assogbadjo, de nombreux travailleurs hésitent à exprimer leurs
revendications par crainte de représailles ou par résignation. « Certains
collègues préfèrent garder leurs doléances pour eux. Pour beaucoup, cela ne
sert à rien de les formuler, car elles tombent dans l’oreille d’un sourd. Ce
silence est un indicateur alarmant du désespoir ambiant », a-t-elle expliqué,
déplorant la non-satisfaction des doléances passées.
Responsabilité collective
Bien
que certaines préoccupations aient été reconnues comme légitimes, Bertin
Sowakoudé, directeur général de l'Onip, a souhaité remettre les choses en
perspective. Selon lui, certaines revendications échappent aux compétences de
la direction générale. « Je suis moi-même un salarié de l’Onip. Je n'ai pas été
parachuté ici. J’ai gravi les échelons, je connais la réalité du terrain. Mais
certaines choses relèvent du gouvernement, pas de la direction », a-t-il
rappelé. Il a notamment abordé la question des cadeaux aux retraités, interdits
par la loi de finances, qui prime sur la convention collective. « Il est écrit
clairement que les structures de l'État ne sont pas autorisées à financer des
cadeaux pour les agents partant à la retraite. C’est regrettable, mais c’est la
loi », a-t-il précisé.
Le directeur général a exprimé son regret face à ce qu'il considère comme une stratégie du syndicat visant à « faire porter à la direction générale des responsabilités qu’elle ne peut assumer seule ». Il a plutôt appelé à une lutte solidaire auprès des instances étatiques compétentes. « Il ne faut pas faire croire aux agents que tout est de la faute du Dg. Il y a des luttes qu’on doit mener ensemble, en toute transparence », a insisté Bertin Sowakoudé. Sur un ton conciliant mais ferme, le directeur général a lancé un appel à la responsabilité collective : « Je suis prêt à faire tout ce qui est en mon pouvoir, dans les limites légales, pour améliorer les conditions de travail ici. Mais, nous devons rester lucides et unis ». Il a également informé les travailleurs de ses démarches personnelles auprès des ministères du Travail et des Finances pour défendre certains points du cahier de doléances. À la fin de la présentation du cahier de doléances, les travailleurs ont suivi une communication sur le règlement intérieur de l'Office afin qu’ils soient bien au fait de leurs obligations professionnelles et des sanctions en cas de manquement.