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Célébration en différé de la fête du travail à l'Onip: Les travailleurs appellent à l'amélioration de leurs conditions

Société
Entre les demandes de revalorisation salariale, la restauration de certains acquis sociaux, les revendications traduisent un réel besoin de mieux-être Entre les demandes de revalorisation salariale, la restauration de certains acquis sociaux, les revendications traduisent un réel besoin de mieux-être

A l’occasion de la célébration en différé de la fête du travail, vendredi 9 mai dernier, le Syndicat national des travailleurs de l'Office national d'imprimerie et de presse (Syntra-Onip) a présenté son cahier de doléances à la direction générale. Entre les demandes de revalorisation salariale, la restauration de certains acquis sociaux et l’amélioration des conditions de travail, les revendications traduisent un besoin de mieux-être professionnel. La direction, bien que ouverte au dialogue, souligne la nécessité de prendre en compte les contraintes actuelles.

Par   Isidore GOZO, le 12 mai 2025 à 07h35 Durée 3 min.
#Syntra-Onip

A l'Office national d'imprimerie et de presse (Onip), la fête du travail a revêtu une dimension particulière, vendredi dernier. Plutôt que de se limiter à une célébration symbolique, les travailleurs, réunis au sein du syndicat, ont saisi cette occasion pour faire part de leurs préoccupations. À travers un cahier de doléances détaillé, le syndicat a mis en lumière les attentes des agents, rappelant que derrière chaque page imprimée se trouvent des hommes et des femmes réclamant reconnaissance, justice sociale et meilleures conditions de travail et meilleur salaire.

« Les acquis sociaux ne sont pas le fruit du hasard. Ils ont été conquis au prix de longues luttes. Rien ni personne ne doit les remettre en cause », a affirmé Maryse Assogbadjo, secrétaire générale du Syntra-Onip. Le syndicat revendique notamment la revalorisation des salaires, une mesure en vigueur depuis 2022 mais qui n’est toujours pas appliquée à l’Onip, ainsi que le rétablissement de la prime de gratification et de la récompense pour les retraités. Il réclame aussi la révision de la convention, datant de plus de dix ans et jugée obsolète par les travailleurs, ainsi que l'augmentation des primes sectorielles ( carburant, logement, eau, électricité), considérées comme insuffisantes face à l'inflation croissante et l’octroi de la prime d’habillement.

Selon Maryse Assogbadjo, de nombreux travailleurs hésitent à exprimer leurs revendications par crainte de représailles ou par résignation. « Certains collègues préfèrent garder leurs doléances pour eux. Pour beaucoup, cela ne sert à rien de les formuler, car elles tombent dans l’oreille d’un sourd. Ce silence est un indicateur alarmant du désespoir ambiant », a-t-elle expliqué, déplorant la non-satisfaction des doléances passées.

 

Responsabilité collective

Bien que certaines préoccupations aient été reconnues comme légitimes, Bertin Sowakoudé, directeur général de l'Onip, a souhaité remettre les choses en perspective. Selon lui, certaines revendications échappent aux compétences de la direction générale. « Je suis moi-même un salarié de l’Onip. Je n'ai pas été parachuté ici. J’ai gravi les échelons, je connais la réalité du terrain. Mais certaines choses relèvent du gouvernement, pas de la direction », a-t-il rappelé. Il a notamment abordé la question des cadeaux aux retraités, interdits par la loi de finances, qui prime sur la convention collective. « Il est écrit clairement que les structures de l'État ne sont pas autorisées à financer des cadeaux pour les agents partant à la retraite. C’est regrettable, mais c’est la loi », a-t-il précisé.

Le directeur général a exprimé son regret face à ce qu'il considère comme une stratégie du syndicat visant à « faire porter à la direction générale des responsabilités qu’elle ne peut assumer seule ». Il a plutôt appelé à une lutte solidaire auprès des instances étatiques compétentes. « Il ne faut pas faire croire aux agents que tout est de la faute du Dg. Il y a des luttes qu’on doit mener ensemble, en toute transparence », a insisté Bertin Sowakoudé. Sur un ton conciliant mais ferme, le directeur général a lancé un appel à la responsabilité collective : « Je suis prêt à faire tout ce qui est en mon pouvoir, dans les limites légales, pour améliorer les conditions de travail ici. Mais, nous devons rester lucides et unis ». Il a également informé les travailleurs de ses démarches personnelles auprès des ministères du Travail et des Finances pour défendre certains points du cahier de doléances. À la fin de la présentation du cahier de doléances, les travailleurs ont suivi une communication sur le règlement intérieur de l'Office afin qu’ils soient bien au fait de leurs obligations professionnelles et des sanctions en cas de manquement.