La Nation Bénin...
Hier,
lundi 19 mai ont démarré les travaux de la première session criminelle du
tribunal de Lokossa au titre de l’année 2025. Au total, 15 dossiers sont
inscrits aux audiences de ce tribunal de première instance de deuxième classe
statuant en matière criminelle. L’audience solennelle s’est déroulée, ce lundi,
en présence d’autorités judiciaires et politico-administratives.
Le
tribunal de première instance (Tpi) de deuxième classe de Lokossa a ouvert, ce
lundi 19 mai, la 1re session criminelle pour le compte de l’année 2025. Quinze
dossiers sont inscrits au rôle de cette session dont les audiences accessibles
au public se dérouleront jusqu’au 28 mai prochain. Au rôle de la session sont
inscrits des dossiers relatifs, entre autres, au viol, à la traite de personne
et complicité de vente d’enfant, à des faits de meurtre, de vols, de tentative
d’assassinat, d’enlèvement, de séquestration et autres, des infractions aussi
graves les unes que les autres. Tous ces dossiers d’une grande sensibilité
seront examinés conformément aux dispositions du Code de procédure pénale.
L’ouverture
de la session a été marquée par les honneurs rendus par une unité de la Police
républicaine au président du tribunal de Lokossa, Mahougnon P. Albert Agboton
en présence du procureur de la République, Paul Richard da-Matha, et de
plusieurs autorités aussi bien judiciaires que politico-administratives dont
les préfets du Mono et du Couffo, Bienvenu Milohin et Christophe Mègbédji. Ceci
se justifie par le fait que outre les communes du département du Mono, le Tpi
de Lokossa étend ses compétences sur trois communes du Couffo à savoir
Toviklin, Lalo et Dogbo.
A
l’audience inaugurale, Mahougnon P. Albert Agboton, président du tribunal, a
reconnu et salué la présence aux côtés des magistrats de Lokossa, des
représentants de l’Ordre national des notaires, de l’Ordre national des
huissiers de justice et de l’Ordre national des avocats, la police et autres.
Puis, il invite le procureur de la République, Paul Richard da-Matha, pour ses
réquisitions inaugurales de la session après la présentation de la décision qui
convoque cette session par le greffier en chef, Me Géraud Sèdolo.
En
effet, la session se tient en application des dispositions de la loi 2018-14
modifiant et complétant la loi 2012-15 du 12 mars 2013 portant code de
procédure pénale en République du Bénin. Selon les rappels du procureur de la
République, la session criminelle est le fruit de la réforme engagée dans le
secteur de la justice par l’actuel gouvernement. Pour le procureur, cette
législation rémédie à la lenteur des procédures dont personne n’ignore
l’ampleur. Cette lenteur est plus accentuée lorsqu’il s’agit de la poursuite et
du jugement des infractions qualifiées de crimes par la loi pénale. Le jugement
des crimes par une cour d’assises unique dans chaque ressort des cours d’appel
augmentait le délai de traitement des affaires criminelles, violant ainsi le
droit des personnes poursuivies d’être jugées dans un délai raisonnable. Ainsi,
les réponses à l’infraction commise étaient souvent en déphasage avec le
problème social à résoudre par la justice à rendre aux victimes. C’est dire que
«l’objectif en instaurant la session criminelle est de protéger et de renforcer
les droits des personnes poursuivies et de favoriser la célérité dans le
jugement des crimes », précise le procureur de la République, Paul Richard
da-Matha.
Le
procureur de la République et le président du tribunal de Lokossa ont aussi
profité de l’occasion pour rappeler aux juges et autres les exigences de la
justice pénale relatives à la rigueur intellectuelle et morale. « Chacun doit
faire preuve de rigueur, de fermeté et d’humanisme. Et le respect des droits de
toutes les parties ne doit non plus souffrir d’aucune insuffisance »,
rappellent-ils, l’un après l’autre.
Le
public, quant à lui, est convié à assister aux audiences pour comprendre
comment la justice se déploie face aux infractions. Car, conclut le procureur,
les audiences ne font pas que juger les infractions. Ce sont aussi des moments
d’enseignement pour chaque citoyen.
Ainsi, avec l’ouverture, ce lundi, de cette session criminelle, les accusés dont les dossiers sont enrôlés et qui attendent en prison depuis un bout de temps seront certainement fixés sur leur sort. Ils auront à leurs côtés et pour leur défense des avocats qui ont été commis d’office. Cette session criminelle est prévue pour prendre fin le mercredi 28 mai prochain.