La Nation Bénin...
Le
projet Protection et réhabilitation des sols (Prosol) est arrivé à terme.
Acteurs de mise en œuvre, bénéficiaires, responsables et bailleurs ont fait le
bilan, mardi 11 juin à Cotonou au cours d’une soirée qui consacre la fin des
activités, même si les acquis continueront de se déployer pour le bonheur de la
filière agricole au Bénin.
Ils
sont des milliers d’acteurs agricoles à bénéficier des interventions du projet
de Protection et Réhabilitation des Sols dégradés pour améliorer la sécurité
alimentaire (Prosol) à l’instar de Jacques Dieudonné Kinha de la commune de
Zagnanado. Présent mardi dernier à Cotonou à l’occasion de la cérémonie de
clôture dudit projet, cet entrepreneur agroalimentaire n’a pas caché son
émotion de voir Prosol arrivé à terme. Mais il est plutôt content des acquis du
projet et s’engage comme bien d’autres à travailler à leur pérennisation et
mise à l’échelle. Prendre soin des terres, y mettre des plants qui les
régénèrent et tuent les mauvaises herbes, Jacques n’en savait rien. C’est grâce
à ce projet qu’il en a appris. Ses superficies agricoles regorgent de Khaya, de
Terminalia et de Gmélina, de mucuna, du pois d’angole. Des espèces introduites
dans le cadre du projet dont il vante les impacts sur sa production. D’autres
bénéficiaires rendront au Prosol le témoignage de ses actions sur la vie des
producteurs dans les communes d’intervention durant sa mise en œuvre. Le Prosol
vise la mise en œuvre des approches durables pour la protection et la
réhabilitation des sols dégradés dans les communes cibles. Grâce aux mesures de
Gestion durable des terres dites Gdt/Acc, le projet a réussi à impacter
positivement la vie de nombreux producteurs et agriculteurs.
André Schalla, chargée du projet se dit satisfaite de l’atteinte de l’ensemble des indicateurs à l’heure de la clôture. Outre le renforcement de capacités des acteurs et la gestion durable des terres dans les 639 villages bénéficiaires directs à travers l’encadrement et la formation, elle se réjouit de noter que 175 000 agriculteurs ont bénéficié du projet à travers des actions visant quelque 245 000 ha. Elle a partagé à l’occasion ses vœux de durabilité et de mise à l’échelle des acquis du Prosol et la poursuite des actions permettant l’amélioration de la protection des terres à travers les pools de formation. Elle insiste sur les mesures de Gdt/Acc. « Malgré ces résultats, beaucoup restent à faire dans l’agroécologie… Toutes les données du Prosol sont déjà transmises aux structures compétentes pour une mise à l’échelle afin que la mise en œuvre des bonnes pratiques ne s’arrête point », a-t-elle préconisé.
Satisfaction
André Rônne, directeur résident de la Giz, bailleur du projet est aussi satisfait. Il se réjouit de la collaboration fructueuse entre le projet et les communautés locales avec le soutien des autorités. L’engagement envers la protection du sol et la gestion durable des ressources, cœur d’activité de Prosol, a permis, selon lui, d’accompagner le Bénin pour parvenir à une résilience des populations. Il soutient « avec assurance que les objectifs ont été atteints et dépassés ». Le projet a eu le mérite, selon lui, d’offrir surtout une nouvelle vie à des terres autrefois improductives et a su intégrer l’approche genre dans les formations et toutes les autres actions. Reste maintenant, selon André Rônne, de travailler à assurer la pérennisation des actions du projet pour les années à venir. L’impact positif sur les bénéficiaires est également très apprécié du directeur de la Giz. Même motif de satisfaction de la part du chargé de coopération de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne, Andreas Beckermann.
Françoise
Assogba, secrétaire générale du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de
la Pêche n’en finit pas de remercier le partenaire allemand pour ce projet dont
la mise en œuvre a permis d’aboutir à une gestion durable des terres dans les
18 communes d’intervention. Prosol a également permis, a-t-elle indiqué, de
disposer de quinze manuels filières pour la promotion agricole, d’une stratégie
nationale de l’agriculture écologique, d’adopter des notions pour la gestion
durable des terres et l’adaptabilité aux changements climatiques. Elle plaide
pour l’intégration de la Gdt dans toutes les actions au niveau de la filière.
«
Nous devons investir dans la recherche et l’éducation des communautés sur la
Gdt/Acc», a-t-elle exhorté. Agriculteurs, chercheurs, décideurs politiques,
organisations non gouvernementales, pouvoirs publics… Il n’est pas resté une
seule entité sociale qui n’ait été impacté par les actions de Prosol, se
satisfait-elle. A l’heure où le projet célèbre les acquis, Françoise Assogba
plaide pour leur pérennisation et une mise à l'échelle de ses bonnes pratiques.
Toutes choses indispensables pour poser les bases d’une agriculture durable au
Bénin, améliorer la sécurité des sols et réduire les affres des changements
climatiques sur les sols et les activités agricoles.